3.
Aucun motif n'est plus puissant pour nous déterminer à remplir volontiers le devoir du support mutuel, que le souvenir de ce que le Seigneur a souffert pour nous. C'est ce que l’Apôtre nous rappelle quand il nous dit : « Ayez en vous les sentiments qu'avait en lui le Christ-Jésus. Il avait la nature de Dieu, et il n'a pas cru que ce fût une usurpation de se faire égal à Dieu ; et pourtant il s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave, ayant été fait semblable aux hommes et reconnu pour homme par les dehors ; il s'est- humilié lui-même, s'étant fait obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix. » Plus haut il avait dit : « Chacun ayant égard, non à ses propres intérêts, mais à ceux d'autrui 1. » C'est à cette pensée qu'il rattache ce que nous venons de citer, puisqu'il le fait suivre immédiatement de ces mots : « Ayez en vous les sentiments qu'avait en lui le Christ Jésus. » Son but est de nous montrer que si le Seigneur, en tant qu'il était le Verbe fait chair et qu'il a habité parmi nous 2, bien qu'il fût sans péché, a cependant porté le poids de nos péchés, ayant égard, non à ses propres intérêts, mais aux nôtres : nous devons, à son imitation, supporter volontiers nos charges mutuelles.