CHAPITRE XXIV. IDENTITÉ DU CORPS DE JÉSUS-CHRIST RESSUSCITÉ.
26. Nous repousserons aussi ceux qui prétendent que le corps du Sauveur n'était pas, après sa résurrection, tel qu'au moment où il fut placé dans le sépulcre. S'il en avait été ainsi, il n'aurait pas dit lui-même à ses disciples, après sa résurrection : « Touchez et regardez : car un esprit n'a ni chair ni os, comme vous m'en voyez1 ». II y aurait -sacrilège à croire que Notre-Seigneur, qui est la Vérité même , ait jamais pu faire un mensonge. Ne soyons pas non plus surpris de ce que l'Ecriture2 dit qu'il apparut à ses disciples, bien que les portes fussent fermées; et n'allons pas lui refuser un corps humain, parce que nous voyons qu'il est contraire à la nature de ce corps de pénétrer à travers des portes fermées. « Tout n'est-il pas « possible à Dieu3? » Il est contraire en effet à la nature de nos corps de marcher sur les eaux, et cependant Notre-Seigneur avant sa passion y a marché, il y a même fait marcher saint Pierre4. Ainsi donc, après sa résurrection, il a pu faire de son corps ce qu'il a voulu. Et si avant sa passion il a pu donner à son corps l'éclat resplendissant du soleil5, pourquoi, après sa passion, lui aurait-il été impossible de rendre ce môme corps assez diaphane et délicat pour pénétrer à travers des portes fermées ?