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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De catechizandis rudibus Méthode pour enseigner aux catéchumènes les éléments du Christianisme
Deuxième partie
Chapitres 16-25

CHAPITRE XIX.

MÉLANGE DES BONS ET DES MÉCHANTS DANS L’ÉGLISE. LES ACTES COMME LES PAROLES DES SAINTS QUI ONT PRÉCÉDÉ JÉSUS-CHRIST, ONT UN CARACTÈRE PROPHÉTIQUE.

  1. N’allons pas nous troubler en voyant le grand nombre suivre les inspirations de Satan, tandis que le petit nombre obéit au Seigneur : entre la quantité du grain et celle de la paille, il y a toujours une disproportion considérable; et, si un gros tas de paille n’est point un embarras pour le laboureur, le nombre des coupables n’est rien aux yeux de Celui qui connaît les moyens d’en faire justice et d’empêcher le désordre de s’introduire dans son royaume et d’en troubler l’harmonie. Qu’on ne se figure pas que Satan triomphe, parce que le nombre de ses vainqueurs est inférieur à celui de ses victimes. Il existe deux cités, établies à l’origine du monde et qui dureront jusqu’à la fin des siècles, celle des méchants et celle des justes : elles ne se distinguent aujourd’hui que par l’esprit qui les anime; mais, au jour du jugement, elles seront séparées de corps comme d’esprit. Les hommes enivrés d’orgueil, que travaille l’ambition de régner sur le monde avec tout le faste et toute la pompe des vanités humaines, forment une société étroite avec les démons qui sont animés des mêmes passions et mettent également leur gloire à soumettre les hommes à leur empire; quoique les biens du monde excitent souvent des luttes entre eux, ils n’en éprouvent pas moins une égale ambition dont le poids les entraîne tous dans le même abîme, où ils se trouvent associés par la ressemblance des caractères et des crimes. Au contraire, les hommes et les purs esprits qui oublient leur gloire pour ne chercher que celle de Dieu et qui s’attachent humblement à lui, ne sont tous non plus qu’une seule société. Et cependant, Dieu est plein de miséricorde et de patience pour les impies : il leur ménage l’occasion de se repentir et de se corriger.

  2. Quand Dieu a fait périr les hommes par le déluge, à l’exception d’un seul juste qu’il voulut sauver dans l’arche avec sa famille, il savait qu’aucun d’eux ne reviendrait au bien; toutefois, pendant tout un siècle qu’on mit à bâtir l’arche, il ne cessa de leur faire annoncer que sa colère allait éclater sur eux1: s’ils s’étaient convertis, il leur aurait pardonné, comme il pardonna plus tard à Ninive, après lui avoir annoncé sa destruction prochaine par la bouche d’un prophète, en voyant cette grande cité faire pénitence2. En accordant aux pécheurs dont il prévoit l’endurcissement tout le temps de se repentir, Dieu se propose d’exercer notre patience et nous en donne l’exemple; cet exemple est d’autant plus propre à nous enseigner la condescendance envers les pécheurs, que nous ignorons encore ce qu’ils deviendront, tandis que Dieu, pour qui l’avenir n’a pas de secrets, leur fait grâce et leur laisse la vie. Remarquons encore que l’arche de bois sur laquelle les justes échappèrent au déluge, était la figure de l’Eglise que Jésus-Christ, son roi et son Dieu, a placée, par le mystère de sa croix, au-dessus du gouffre où le monde s’engloutit. Dieu, sans doute, n’ignorait pas que des justes sauvés dans l’arche naîtrait une race coupable, qui couvrirait encore de ses iniquités la face de la terre; il ne laissa pas de donner un exemple du jugement à venir, et de représenter sous un symbole la délivrance future des justes par le mystère du bois sacré. Le déluge n’empêche pas le vice de se multiplier sous toutes les formes de l’orgueil, de la débauche et de l’impiété : après avoir abandonné son Créateur, l’homme ne s’abaissa pas seulement jusqu’à adorer les créatures, l’ouvrage à la place de l’ouvrier; il se dégrada au point de prostituer son culte aux oeuvres de la main des hommes et aux créations de l’art, tour faire ressortir plus honteusement encore le triomphe de Satan et des démons ils s’applaudissent en effet d’être adorés sous de tels emblèmes, et perpétuent leur égarement en entraînant l’homme à leur suite.

  3. Dans ces temps primitifs, il se rencontra toutefois des justes pour rendre à Dieu un hommage pur et triompher de l’orgueil du tentateur; c’étaient des membres de la cité sainte, guéris de la maladie de l’orgueil par l’humilité de leur roi, Jésus-Christ, dont le Saint-Esprit leur avait révélé l’abaissement. Parmi eux se distingue Abraham, pieux et fidèle serviteur que Dieu se choisit pour lui révéler les mystères qui devaient s’accomplir en son Fils : sa foi a fait de lui le père de tous les croyants, chez tous les peuples. De ce patriarche sortit le peuple appelé à adorer l’unique et véritable Dieu, Créateur du ciel et de la terre, pendant que le reste des nations se prosternerait servilement devant les idoles et les démons. Ce peuple est une nouvelle figure plus frappante encore de l’Eglise future : il renfermait une multitude toute charnelle,.qui n’adorait Dieu qu’en vue de ses bienfaits temporels et visibles; au milieu d’elle, quelques âmes songeaient seules au repos de l’éternité et aspiraient à la céleste patrie: les prophéties apprenaient à celles-ci les abaissements de Jésus-Christ, notre Roi et Seigneur. et la foi en ce mystère les guérissait de l’orgueil dont elle dissipait toutes les fumées. Chez ces saints personnages qui ont précédé la venue de Jésus-Christ, paroles, conduite, mariage, postérité, en un mot, tous les actes de la vie renferment une prophétie du temps où l’Eglise devait se former de tous les peuples par la foi en la passion en Jésus-Christ. C’est par 1’entremise de ces patriarches et de ces prophètes que le peuple d’Israël, nommé dans la suite le peuple Juif, recevait et les bienfaits visibles que, dans ses désirs charnels, il implorait du Seigneur, et les châtiments matériels destinés à l’épouvanter quelque temps, et appropriés à sa dureté de coeur. Là encore on retrouve la figure des mystères spirituels qui devaient s’accomplir dans le Christ et son Eglise : et en réalité tous ces saints étaient membres de l’Eglise, quoiqu’ils eussent précédé la naissance de Jésus-Christ selon la chair. Car, le Fils unique de Dieu, le Verbe du Père, égal et co-éternel à son Père, par qui tout a été fait, s’est incarné pour nous, afin d’être le chef de l’Eglise et comme la tête du corps tout entier. Quand un homme naît en prenant d’abord la main, cet organe, ne fait pas moins partie de l’ensemble, que domine la tête et à laquelle il est subordonné : c’est la figure, telle que nous la retrouvons dans la naissance de quelques patriarches3: ainsi les saints qui ont paru sur la terre avant Jésus-Christ, quoiqu’ils raient précédé, font partie du corps de l’Eglise dont il est la tête, parce qu’ils sont nés sous sa dépendance.


  1. Gen. VI, VIII. ↩

  2. Jonas, III. ↩

  3. Gen. XXV, 25. ↩

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