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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De catechizandis rudibus Méthode pour enseigner aux catéchumènes les éléments du Christianisme
Deuxième partie
Chapitres 16-25

CHAPITRE XXV.

RÉSURRECTION. — MORT ÉTERNELLE EN ENFER. VIE ÉTERNELLE AU CIEL. — SE TENIR EN GARDE CONTRE LES PAÏENS, LES JUIFS, LES HÉRÉTIQUES, ET MÊME LES MAUVAIS CHRÉTIENS : FAIRE DES BONS SA SOCIÉTÉ, SANS METTRE EN EUX SES ESPÉRANCES.

  1. Appuie-toi donc fermement, ô mon frère, sur le nom et sur le bras de Celui en qui tu crois, implore son secours contre les railleries des incrédules, dont le diable emprunte la langue pour déverser un faux ridicule sur nos dogmes et en particulier sur celui de la résurrection. Juge d’après toi-même, tu verras qu’on peut revenir de la mort à la vie, quand on est passé du néant à l’existence. Où était donc la matière de ton corps, la disposition harmonieuse de tes membres, quelques [84] années avant d’être né ou d’avoir été conçu dans le sein de ta mère ? Où était ton corps, dis-je, avec son volume et sa taille? N’est-ce pas sous l’action invisible de Dieu qu’il s’est formé dans les profondeurs de l’organisme, qu’il a vu le jour, et que selon le progrès régulier des divers âges de la vie humaine, il a pris son développement et ses proportions? Or, est-il bien difficile au Dieu qui, en un clin d’oeil, amoncelle les nuages des bouts de l’horizon et obscurcit le ciel dans toute son étendue, de rendre à ton corps la somme des éléments dont il était composé, quand il a pu lui donner une forme qu’il n’avait pas? Crois donc avec une foi inébranlable que les molécules qui semblent s’anéantir et disparaissent aux regards de l’homme, subsistent indestructibles, inaltérables pour la Toute-Puissance créatrice; que Dieu les recomposera quand il le voudra, sans délai comme sans obstacle, dans la proportion que leur assignera sa justice. Ainsi les âmes seront réunies aux organes avec lesquels elles ont agi, pour rendre compte de leurs actes, et elles verront les corps qu’elles animaient, selon leur mérite ou leur démérite, transformés en une substance incorruptible, ou condamnés à une corruption physique qui, loin d’aboutir à la mort, fournira matière à un éternel supplice.

  2. Cherche donc, mon frère, dans une foi inébranlable et dans une vie pure, le moyen d’échapper à ces tourments où les bourreaux sont infatigables et les victimes immortelles c’est pour elles une mort dont le terme recule sans cesse, que de ne pouvoir mourir au milieu des souffrances. Attache-toi avec tout l’enthousiasme de l’amour à la vie éternelle des saints, également étrangère aux fatigués de l’action et à l’oisiveté du repos : là, on louera Dieu, sans fin comme sans monotonie; plus de tristesse dans le coeur, plus de souffrances dans le corps, plus de ces besoins qui forcent à invoquer le secours d’autrui ou qu’on est heureux de soulager chez le prochain. Nous deviendrons, selon la promesse du Seigneur et selon notre espoir, les égaux des anges de Dieu1 et nous leur serons associés pour jouir de la vision béatifique de la Trinité, dont la grâce nous aide « à marcher ici-bas dans la foi2». Nous croyons, en effet, ce que nous ne voyons pas, afin d’arriver par les mérites de notre foi à voir, à posséder ce que nous avons cru. Désormais, loin de bégayer dans le langage de la foi que le Père est égal au Fils et au Saint-Esprit, que la Trinité est une, et que les trois personnes ne sont qu’un Dieu, nous verrons ce mystère sans voile, et nous nous perdrons avec transport dans une muette extase.

  3. Grave ces principes au fond de ton coeur et prie le Dieu auquel tu crois de te protéger contre les pièges du Tentateur. Prends garde aux séductions, quelles qu’elles soient, de cet ennemi dont la rage cherche à se soulager dans ses supplices en multipliant les compagnons de ses tourments. Car il ose attaquer les chrétiens, non-seulement par le ministère de ceux qui ont en horreur le nom du Christ, qui se désolent de le voir dominer sur tout l’uni. vers et qui voudraient s’affilier de nouveau au culte des idoles et aux mystères des démons mais encore, de temps à autre, par l’organe de ces hommes dont nous venons de parler et qui, pareils à des rameaux séparés du tronc, ont rompu avec l’unité de l’Eglise et portent le titre d’hérétiques ou de schismatiques. Les Juifs, sans doute, sont aussi pour lui des instruments dont il se sert parfois dans ses essais d’attaques et de séductions; mais chacun doit se prémunir principalement contre les assauts et les piéges de ces catholiques que l’Eglise souffre dans son sein comme on souffre la paille sur l’aire jusqu’au moment de ta vanner. Si le Ciel use de patience envers eux, c’est tout à la fois pour exercer et pour affermir, à l’aide de leur méchanceté, la prudence et la foi de ses élus, et parce que beaucoup d’entre eux s’améliorent, et, touchés de compassion pour leur âme en vue de plaire à Dieu3, se convertissent à lui avec une vive ardeur. Non, tous n’abusent pas de la patience divine jusqu’à s’amasser des trésors de colère pour le jour de la colère et du juste jugement de Dieu; beaucoup, au contraire, sont amenés par la patience du Tout-Puissant à l’heureuse douleur de là pénitence4; et en attendant ils servent à exercer non-seulement la patience, mais encore la compassion de ceux qui marchent dans la droite voie.

Tu rencontreras donc des ivrognes, des avares, des trompeurs, des joueurs, des adultères, des fornicateurs, des hommes qui recourent à des remèdes impies, qui s’abandonnent aux enchanteurs, aux astrologues ou à toute autre espèce de devins; tu remarqueras aussi qu’aux jours de fête des chrétiens les églises sont remplies des mêmes multitudes qui se pressent dans les théâtres aux jours de fête des païens, et ce spectacle te portera à faire ce que tu vois. Que dire encore ? Tu verras ce que tu sais dès maintenant, car tu n’ignores point que plusieurs se livrent aux excès que je viens de rappeler brièvement, tout en portant le nom de chrétiens. Ne sais-tu pas même encore que des désordres plus graves sont commis de temps à autre par des gens que tu entends également appeler chrétiens?

Or, ce serait t’abuser étrangement que de venir dans l’intention de commettre, en quelque sorte impunément, ces fautes. A quoi te servira le nom du Christ, quand, après avoir daigné nous secourir dans son infinie miséricorde, le Christ se mettra à nous juger dans sa sévère justice ? N’a-t-il pas prédit, n’a-t-il pas dit dans l’Evangile: « Ce ne sont pas tous ceux qui me crient: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père? Beaucoup effectivement me diront en ce jour-là:

Seigneur, Seigneur, c’est en votre nom que nous avons mangé et bu5». Ainsi donc, persévérer dans des oeuvres de cette nature, c’est aboutir à la damnation. Par conséquent, lorsque tu verras la multitude s’y livrer, les justifier, y attirer même, attache-toi à la loi de Dieu, et garde-toi d’en imiter les violateurs: tu seras jugé, non sur leur sentiment, mais sur sa vérité.

  1. Unis-toi aux bons, à ceux que tu vois enflammés comme tu l’es d’amour pour ton Roi. Eh ! si tu cherchais, dans les théâtres, à t’approcher, pour ne pas les quitter, de ceux qui aimaient le même cocher, le même gladiateur, le même histrion que toi; à combien plus forte raison ne dois-tu pas être heureux de faire société avec ceux qui aiment Dieu avec toi; car on ne saurait rougir de Dieu quand on l’aime; loin de se laisser vaincre, il rend invincibles ses amis. Prends garde toutefois de placer ton espoir dans ces hommes de bien qui te précèdent ou qui t’accompagnent dans l’amour de Dieu : quelques progrès que tu aies faits, tu ne saurais en effet t’appuyer sur toi mais sur Celui-là seul qui les rend bons comme toi en leur communiquant sa sainteté. Tu es sûr que Dieu ne change pas: la prudence t’interdit d’avoir pour aucun homme la même certitude. Si néanmoins nous devons aimer ceux qui ne sont pas justifiés encore, afin qu’ils le soient; quel amour plus ardent ne nous faut-il pas pour ceux qui le sont déjà? Autre chose est donc d’aimer un homme, et autre chose d’espérer en lui; la différence est si grande que Dieu défend le dernier acte et commande le premier. T’arrive-t-il d’endurer pour le nom du Christ des outrages et des afflictions? N’abandonne pas la foi, ne quitte pas le droit chemin, et tu recevras la grande récompense. Céder alors aux efforts du démon, c’est perdre jusqu’à la moindre. Mais sois humble devant Dieu, et il ne souffrira point que tu sois tenté au-dessus de tes forces.

  1. Luc, XX, 36. ↩

  2. II Cor. V, 7 ↩

  3. Eccli. XXX, 21. ↩

  4. Rom, II, 5, 4. ↩

  5. Matt. VII, 21, 22. ↩

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