CHAPITRE XXVI.
EXPLIQUER LA SIGNIFICATION DES SACREMENTS.
- Après ces paroles, on doit demander au postulant s’il croit ces vérités et s’il désire y conformer sa conduite. Sur sa réponse affirmative, on le marquera solennellement du sceau sacré, et on le traitera comme le fait l’Eglise. A propos du sacrement qui lui est conféré, on lui fera comprendre avec soin que si les signes des grâces divines sont visibles on honore dans ces signes d’invisibles réalités, et qu’une fois sanctifiée par la bénédiction cette matière ne peut plus servir comme une matière profane. On expliquera ensuite et le sens des paroles sacramentelles et les effets produits intérieurement et analogues à la matière du sacrement.
C’est l’occasion, et il faut en profiter, de rappeler que si, dans l’Ecriture même, on remarque des traits qui semblent trop charnels, on doit, tout en ne les comprenant pas, se persuader qu’ils renferment un sens tout spirituel, un sens relatif à la sainteté des moeurs et à la vie future. Voici la règle exprimée en quelques mots: Aperçoit-on, dans les livres canoniques, des traits que l’on ne saurait rapporter ni à l’amour de l’éternité, de la vérité et de la sainteté, ni à l’amour du prochain? on doit croire que ces paroles ou ces actes sont figurés, et essayer d’y voir le double amour de Dieu et du prochain; mais sans prendre ce dernier terme dans un sens grossier. Le prochain est quiconque peut arriver comme nous dans la sainte cité, quelles que soient d’ailleurs les moeurs qu’on voit en lui ; car on ne doit désespérer de la conversion de personne, puisque [86] que la patience de Dieu ne laisse vivre le pécheur, comme l’enseigne l’Apôtre, que pour l’amener à faire pénitence1.
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Rom. II, 4. ↩