Edition
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Apologeticum
XXXVIII.
[1] Proinde nec paulo lenius inter licitas factiones sectam istam deputari oportebat, a qua nihil tale committitur quale de inlicitis factionibus timeri solet? [2] Nisi fallor enim, prohibendarum factionum causa de providentia constant modestiae publicae ne civitas in partes scinderetur, quae res facile comitia, concilia, curias, contiones, spectacula etiam aemulis studiorum conpulsationibus inquietaret, cum iam et in quaestu habere coepissent venalem et mercenariam homines violentiae suae operam. [3] At enim nobis ab omni gloriae et dignitatis ardore frigentibus nulla est necessitas coetus, nec ulla magis res aliena quam publica. Unam omnium rempublicam agnoscimus mundum.
[4] Aeque spectaculis vestris in tantum renuntiamus in quantum originibus eorum, quas scimus de superstitione conceptas, cum et ipsis rebus, de quibus transiguntur, praetersumus. Nihil est nobis dictu, visu, auditu cum insania circi, cum inpudicitia theatri, cum atrocitate arenae, cum xysti vanitate. [5] Quo vos offendimus, si alias praesumimus voluptates? Si oblectari novisse nolumus, nostra iniuria est, si forte, non vestra. Sed reprobamus quae placent vobis. Nec vos nostra delectant. Sed licuit Epicureis aliquam decernere voluptatis veritatem, id est animi aequitatem, et ampla negotia Christianae.
Übersetzung
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Apologétique
XXXVIII.
Il fallait donc inscrire du moins parmi les factions innocentes et permises une religion à laquelle on ne peut rien reprocher de ce qui rend les autres factions si redoutables. Qu'on les proscrive celles-là, dans l'intérêt des mœurs publiques, pour prévenir les déchirements des partis, pour empêcher que les comices, que le sénat, que vos spectacles ne soient troublés par le choc des rivalités et des cabales, surtout à une époque où l'on vend jusqu'à ses violences, à la bonne heure! Mais nous, si indifférents pour la gloire du monde, si désintéressés dans ses grandeurs, nous ne savons ce que c'est que former des ligues: nous demeurons toujours étrangers aux affaires publiques. Le monde, voilà notre république à nous. Nous renonçons sans peine à vos spectacles, aussi bien qu'au principe qui les a produits: nous avons en horreur la superstition, qui en est la mère: bien plus, nous nous éloignons avec mépris de tout ce qui s'y passe. Nous n'avons rien de commun avec les extravagances du cirque, avec les obscénités du théâtre, avec les jeux barbares de l'arène, avec la frivolité des gymnases. N'a-t-il pas été permis aux disciples d'Epicure d'imaginer ce qu'il leur a plu? En quoi vous offensons-nous quand nous adoptons d'autres joies que les vôtres? Et si nous voulions vous sevrer de tout divertissement, à nous le dommage, il me semble; vous n'y entrez pour rien. Nous condamnons vos plaisirs, soit; mais vous goûtez aussi peu les nôtres.