CHAPITRE III. PARENTÉ SPIRITUELLE AVEC JÉSUS-CHRIST.
3. Il est écrit dans l'Évangile que la mère et les frères, c'est-à-dire les parents de Jésus Christ le firent prévenir qu'ils l'attendaient au dehors, parce que la foule ne leur permettait pas d'arriver jusqu'à lui. Et le Sauveur de répondre : « Quelle est ma mère et qui sont mes frères ? » Puis, étendant. la main sur ses disciples, il ajouta : «Voici mes frères; et quiconque fera la volonté de mon Père, celui-là est mon frère, ma soeur et ma mère1 ». N'est-ce pas nous dire clairement qu'il préfère notre alliance spirituelle à la parenté charnelle ? N'est-ce pas nous annoncer que le bonheur, pour les hommes, ne consiste pas à avoir, avec les justes et les saints, une parenté charnelle, mais à leur être uni par l'imitation de leur vie et la soumission à leur doctrine ? Marie fut donc plus heureuse en recevant la foi de Jésus-Christ, qu'en enfantant sa chair. «Bienheureux le sein qui vous a porté », s'écriait une femme ; « bien plus heureux, reprit le Sauveur, ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique2 ». A ceux de ses frères, c'est-à-dire à ceux de ses parents qui ne crurent point en lui, de quel avantage fut cette parenté ? La maternité même de Marie n'eût été pour elle d'aucune utilité , si en portant Jésus-Christ dans sa chair, elle ne l'avait porté plus heureusement dans son coeur.
