CHAPITRE XLVIII. AUTRE MOTIF D'HUMILITÉ.
48. Que dirai-je du soin et de la vigilance à apporter pour éviter le péché? « Qui peut se glorifier d'avoir le coeur pur? qui peut se glorifier d'être sans péché1 ? » On a peut-être conservé intègre la virginité depuis la naissance: « mais personne », dit Job; « n'est pur en votre présence, pas même l'enfant qui n'est que depuis un jour sur la terre2». On a même conservé dans la foi une certaine chasteté virginale, celle qui unit l'Eglise vierge à son unique Époux; mais cet unique Époux, s'adressant non-seulement aux vierges d'esprit et de corps, mais à tous les chrétiens, depuis les plus spirituels jusqu'aux plus charnels, depuis les apôtres jusqu'aux derniers pénitents, depuis les sommités du ciel jusqu'aux extrémités de la terre3, leur a appris à dire dans la prière : « Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.4 » ; or, en nous faisant prier, le Sauveur nous avertissait de ne pas oublier ce que nous sommes, car, en nous apprenant à demander ce pardon, ce n'est pas pour les péchés commis dans la vie passée et effacés par le baptême , autrement cette prière ne serait que pour les catéchumènes jusqu'à leur baptême. Cette prière est récitée après le baptême et chaque jour, par les prêtres et les fidèles, par les pasteurs et le troupeau :n'est-ce pas une preuve manifeste que dans cette vie, qui est tout entière une tentation5, personne ne peut se flatter d'être sans péché ?