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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430)

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Avantages de la viduité

13.

Ceux qui soutiennent qu'une telle union n'est -pas un mariage mais un adultère, ne me paraissent pas avoir assez pesé leur affirmation; c'est la similitude qui les trompe. En effet dans le langage ordinaire, on dit de celles qui refusent de se marier pour se livrer à la perfection chrétienne, qu'elles deviennent les épouses de Jésus-Christ. Or; voici comment raisonnent nos contradicteurs : si une femme contracté un second mariage du vivant de son premier mari, elle est adultère, comme l'a déclaré le Sauveur lui-même1; donc, du vivant de Jésus-Christ, sur qui la mort n'a plus aucun empire2, celle qui renonce à son union avec lui pour épouser un homme, est véritablement adultère. Ce raisonnement, s'il a quelque chose de spécieux, est gros de conséquences absurdes. Il suit de là en effet que si une femme, du vivant de son mari et avec son consentement formel, fait voeu de continence, elle est coupable et fait de Jésus-Christ un adultère, puisqu'elle l'épouse avant la mort de son autre mari. D'un autre côté, il est certain qu'un second mariage paraît moins digne que le premier; or à quelle veuve est-il jamais venu la pensée de regarder Jésus-Christ comme un second époux? Même pendant leur premier mariage, alors quelles se montraient soumises et fidèles à leurs maris, ne pouvaient-elles point regarder Jésus-Christ comme leur époux, non point charnel, mais spirituel? L'Eglise, dont elles sont les membres, est appelée l'épouse de Jésus-Christ, et cette Eglise, par l'intégrité de sa foi, de son espérance, de sa charité, est réellement vierge, non-seulement dans les vierges, mais aussi dans les veuves et les épouses chrétiennes. C'est à l'Eglise tout entière, dont les fidèles sont les membres, que l'Apôtre a dit : « Je vous ai unie dans une chaste virginité à un seul époux, Jésus-Christ3 ». Cet époux qui a pu naître d'une vierge, sans qu'il y eût pour elle aucune corruption de la chair, ne peut-il pas donner à son épouse vierge une fécondité sans tache?

Ceux qui, sans assez y réfléchir, soutiennent que si des vierges renon cent à leur voeu, pour se marier, elles ne contractent pas un véritable mariage, devraient tirer cette affreuse conclusion que, n'étant pas épouses, elles doivent se séparer de leurs maris sous peine d'être adultères; puis, en voulant rétablir ces femmes dans leur ancienne continence, ils feront de leurs maris tout autant d'adultères, puisque du vivant de leurs femmes ils convolent à de nouvelles noces.


  1. Matt. XIX, 9.  ↩

  2. Rom. VI, 9.  ↩

  3. I Cor. XI, 2. ↩

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On the Good of Widowhood

13.

Wherefore they who say that the marriages of such are not marriages, but rather adulteries, seem not to me to consider with sufficient acuteness and care what they say; forsooth they, are misled by a semblance of truth. For, whereas they, who of Christian sanctity marry not, are said to choose the marriage of Christ, hence certain argue saying, If she, who during the life of her husband is married to another, be an adulteress, even as the Lord Himself hath laid down in the Gospel; therefore, during the life of Christ, over Whom death hath no more dominion, 1 if she who had chosen His marriage, be married to a man, she is an adulteress. They, who say this, are moved indeed with acuteness, but fail to observe, how great absurdity in fact follows on this reasoning. For whereas it is praiseworthy that, even during the life of her husband, by his consent, a female vow continence unto Christ, now, according to the reasoning of these persons, no one ought to do this, lest she make Christ Himself, what is impious to imagine, an adulterer, by being married to Him during the life of her husband. Next, whereas first marriages are of better desert than second, far be it that this be the thought of holy widows, that Christ seem unto them as a second husband. For Himself they used heretofore also to have, (when they were subject and did faithful service to their own husbands,) not after the flesh, but after the Spirit a Husband; unto Whom the Church herself, of which they are members, is the wife; who by soundness of faith, of hope, of charity, not in the virgins alone, but in widows also, and faithful married women, is altogether a virgin. Forsooth unto the universal Church, of which they all are members, the Apostle saith, "I joined you unto one husband a chaste virgin to present unto Christ." 2 But He knoweth how to make fruitful, without marring of chastity, a wife a virgin, Whom even in the flesh itself His Mother could without violation of chastity conceive. But there is brought to pass by means of this ill-considered notion, (whereby they think that the marriages of women who have fallen away from this holy purpose, in case they shall have married, are no marriages,) no small evil, that wives be separated from their husbands, as though they were adulteresses, not wives; and wishing to restore to continence the women thus separated, they make their husbands real adulterers, in that during the life of their wives they have married others.


  1. Rom. vi. 9 ↩

  2. 2 Cor. xi. 2. [See R.V.] ↩

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Avantages de la viduité
On the Good of Widowhood

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