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Against Lying
18.
It does indeed make very much difference, for what cause, with what end, with what intention a thing be done: but those things which are clearly sins, are upon no plea of a good cause, with no seeming good end, no alleged good intention, to be done. Those works, namely of men, which are not in themselves sins, are now good, now evil, according as their causes are good or evil; as, to give food to a poor man is a good work, if it be done because of pity, with right faith; as to lie with a wife, when it is done for the sake of generation, if it be done with faith to beget subjects for regeneration. These and the like works according to their causes are good or evil, because the self-same, if they have evil causes, are turned into sins: as, if for boasting sake a poor man is fed; or for lasciviousness a man lies with his wife; or children are begotten, not that they may be nurtured for God, but for the devil. When, however, the works in themselves are evil, such as thefts, fornications, blasphemies, or other such; who is there that will say, that upon good causes they may be done, so as either to be no sins, or, what is more absurd, just sins? Who is there that would say, That we may have to give to the poor, let us commit thefts upon the rich: or, Let us sell false witness, especially if innocent men are not hurt thereby, but rather guilty men are rescued from the judges who would condemn them? For two good things are done by selling of this lie, that money may be taken wherewith a poor man may be fed, and a judge deceived that a man be not punished. Even in the matter of wills, if we can, why not suppress the true, and forge false wills that inheritances or legacies may not come to unworthy persons, who do no good with them; but rather to those by whom the hungry are fed, the naked clothed, strangers entertained, captives redeemed, Churches builded? For why should not those evil things be done for the sake of these good things, if, for the sake of these good things, those are not evil at all? Nay, further, if lewd and rich women are likely to enrich moreover their lovers and paramours, why should not even these parts and arts be undertaken by a man of merciful heart, to use them for so good a cause as that he may have whence to bestow upon the needy; and not hear the Apostle saying, "Let him that stole steal no more, but rather let him labor, working with his hands that which is good, that he may have to give to him that needeth?" 1 If indeed not only theft itself, but also false witness and adultery and every evil work will be not evil but good, if it be done for the sake of being the means of doing good. Who can say these things, except one who endeavors to subvert human affairs and all manners and laws? For of what most heinous deed, what most foul crime, what most impious sacrilege, may it not be said that it is possible for it to be done rightly and justly; and not only with impunity, but even gloriously, that in perpetrating thereof not only no punishments should be feared, but there should be hope even of rewards: if once we shall concede in all evil works of men, that not what is done, but wherefore done, must be the question; and this, to the end that whatever are found to have been done for good causes, not even they should be judged to be evil? But if justice deservedly punisheth a thief, albeit he shall say and shew that he therefore withdrew superfluities from a rich that he might afford necessaries to a poor man; if deservedly she punisheth a forger, albeit he prove that he therefore corrupted another's will, that he might be heir, who should thence make large alms, not he who should make none; if deservedly she punisheth an adulterer yea, though he shall demonstrate that of mercy he did commit adultery, that through her with whom he did it he might deliver a man from death; lastly, to draw nearer to the matter in question, if deservedly she punishment him who hath with that intent mixed in adulterous embrace with some woman, privy to the turpitude of the Priscillianists, that he might enter into their concealments; I pray thee, when the Apostle saith, "Neither yield ye your members instruments of unrighteousness unto sin;" 2 and therefore neither hands, nor members of generation, nor other members, can it be right to yield unto flagitious deeds with intent that we may be able to find out Priscillanists; what hath our tongue, what our whole mouth, what the organ of the voice, offended us, that we should yield these as instruments to sin, and to so great a sin, in which, that we may apprehend and rescue Priscillianists from blaspheming in ignorance, we, without excuse of ignorance, are to blaspheme our God?
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Contre le mensonge. À consentius
18.
Sans doute il importe souvent de savoir pour quelle cause, dans quelle fin, avec quelle intention une chose se fait ; mais tout ce qui est certainement péché, ne peut jamais se faire sous prétexte de cause juste, de bonne fin, d'intention droite. Les actions humaines qui ne sont point par elles-mêmes péchés, sont tantôt bonnes, tantôt mauvaises, selon qu'elles ont un motif bon ou mauvais; par exemple, donner à manger aux pauvres est une bonne couvre, si on le fait par esprit de compassion et avec une foi saine, comme aussi l'acte conjugal, quand il a pour but de procréer des enfants, qu'on l'accomplit avec foi et dans l'intention de régénérer (par le baptême) les enfants à naître. Ces actes, et d'autres de ce genre, sont bons ou mauvais suivant leurs motifs; une mauvaise intention les change en péchés, comme par exemple si on nourrit un pauvre par ostentation, si on cherche dans le mariage l'assouvissement de la passion, si on met au monde des enfants pour les donner au démon et non à Dieu. Mais quand l'action est coupable par elle-même, comme le vol, la fornication, le blasphème et autres de ce genre, qui osera- dire qu'on peut la faire pour de bons motifs, en sorte qu'elle cesse d'être péché, ou, ce qui est plus absurde, qu'elle devienne un péché juste?. — Qui osera dire : Volons les riches pour avoir de quoi donner aux pauvres; ou : Rendons de faux témoignages à prix d'argent, surtout si un innocent ne doit point en pâtir, ou si par là nous pouvons soustraire un coupable au juge qui va le condamner? En effet, il en résultera deux biens: nous recevrons de l'argent pour nourrir les pauvres, et on trompera le juge pour l'empêcher de condamner un homme. Et pourquoi ne pas aussi détruire les testaments vrais et leur en substituer de faux, pour que les héritages et les legs n'aillent point à des personnages indignes,qui ne savent pas en user pour le bien; mais qu'ils passent à des gens qui donnent à manger à ceux qui ont faim, revêtent ceux qui sont nus, donnent l'hospitalité aux voyageurs, rachètent les captifs, construisent des églises? Pourquoi ne pas faire le mal pour de si bonnes fins, quand .de, si bonnes fins l'empêchent d'être mal? Et si certaines femmes impudiques et riches paraissent disposées à enrichir leurs amants, les auteurs mêmes de leur déshonneur, pourquoi un homme compatissant ne se tournerait-il pas de ce côté, n'emploierait-il pas ce moyen, puisqu'il aurait l'excellente intention de se procurer de quoi donner aux pauvres, au mépris, il est vrai, de ce que dit l'Apôtre : « Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais. plutôt qu'il s'occupe, en travaillant de ses mains, à ce qui est bon, pour avoir de quoi donner à qui souffre du besoin1 ? » Car alors, non-seulement le vol, mais aussi le faux témoignage, l'adultère et toute action mauvaise cessera d'être mauvaise, deviendra -même bonne, si on la commet dans le but de se procurer de quoi faire le bien. Qui osera dire cela,- à moins de vouloir mettre sens dessus dessous l'humanité tout entière, et les moeurs et les lois? En effet, quel attentat si horrible, quel crime si odieux, révoltant, quel sacrilège si impie qu'on ne puisse déclarer bon et juste, non-seulement impunissable, mais même. glorieux; non-seulement à l'abri de tout châtiment, mais même digne de récompense; si une fois nous accordons que, dans toutes les mauvaises actions des hommes, il ne s'agit pas de ce qui se fait, mais du but pour lequel on le fait, en . sorte que tout acte inspiré par un bon motif, soit pour cela même déclaré innocent? Mais si la justice a raison de punir le voleur, même quand il affirme et démontre qu'il a enlevé le superflu aux riches pour donner le nécessaire aux pauvres; si elle a raison de punir le faussaire, même quand il prouve qu'il a changé un testament pour que l'héritage passe à un homme qui saura en faire d'abondantes aumônes, et non à celui qui n'en ferait point; si elle a raison de punir l'adultère, même quand il fait voir qu'il a commis le crime par compassion, pour délivrer quelqu'un de la mort au moyen de celle avec qui il a péché; et enfin, pour mieux entrer dans notre sujet, si elle a raison de punir celui qui a commis l'adultère avec une femme priscillianiste, dans le but de pénétrer les secrets de la secte : de grâce, après que l'Apôtre a dit : « N'abandonnez point vos membres au péché, comme des instruments d'iniquité2 », et que nous ne devons par conséquent pas prêter au crime les mains, les parties sexuelles, ni aucun autre membre, pour pouvoir découvrir des Priscillianistes : de grâce, quel mal nous a fait notre langue, notre bouche tout entière, nôtre voix, pour les abandonner au péché comme des instruments, et à un péché aussi monstrueux que de blasphémer notre Dieu, sans pouvoir prétexter d'ignorance, et cela pour découvrir des Priscillianistes et les empêcher de blasphémer sans le savoir?