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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra mendacium Contre le mensonge. À consentius

33.

Il nous reste donc à comprendre qu'une récompense a été accordée à des femmes en Egypte et à Jéricho, à raison de leur humanité et de leur compassion, mais une récompense temporelle, et qui cependant avait, à leur insu, une signification prophétique et relative à quelque chose d'éternel. Mais la question de savoir s'il faut, le cas échéant , mentir pour sauver la vie de quelqu'un, cette question dont la solution embarrasse les hommes les plus savants, dépassait de beaucoup la portée d'esprit de ces pauvres femmes vivant au milieu de tels peuples, et habituées à un tel genre de vie. Dieu avait donc égard à leur ignorance sur ce point, comme sur tant d'autres qu'elles ignoraient également, et que doivent connaître non les enfants du siècle présent , mais ceux du siècle à venir. Et il leur accorda néanmoins, à cause de la bienveillance qu'elles témoignèrent à ses serviteurs, des récompenses terrestres, mais qui renfermaient une signification céleste. Rahab, sauvée du sac de Jéricho, fut incorporée au peuple de Dieu, où elle put faire des progrès et parvenir aux biens éternels et immortels, qui ne sauraient s'acquérir au prix de mensonge.

Mais quand Rahab rendait aux explorateurs israélites un service si grand et si méritoire , à condition qu'on lui laisserait la vie, elle n'était point encore assez avancée pour qu'on exigeât d'elle ce que demande le Seigneur : « Que votre langage soit: oui, oui, non, non1». Quant aux sages-femmes, bien qu'elles fussent juives, si elles n'ont eu que le sens charnel, à quoi leur aura servi une récompense temporelle; et de s'être élevé des maisons, si elles n'ont pas su faire des progrès pour appartenir à cette maison dont on dit au Seigneur sur le ton de la joie : « Heureux ceux qui habitent dans votre maison; ils chanteront vos louanges pendant les siècles des siècles2? » Il faut du reste convenir que c'est un grand pas vers la justice et un acte digne d'éloge, non en lui-même , mais à cause de l'espérance qu'il donne et du caractère qu'il suppose, que de ne mentir que pour rendre service et non pour faire tort. Mais quand nous posons cette question : Est-il de l'homme de bien de mentir quelquefois, nous ne parlons pas d'un homme appartenant à l'Egypte, à Jéricho, à la Babylonie, ou à cette Jérusalem terrestre qui est esclave avec ses enfants; mais des citoyens de la cité d'en haut, notre mère libre et éternelle qui est aux cieux3. Et on nous répond : « Aucun mensonge ne vient de la vérité ». Or les enfants de cette cité sont les fils de la vérité. C'est des enfants de cette cité qu'il est écrit: « Et, dans leurs bouches, il ne s'est point trouvé de mensonge4 ». C'est encore d'un enfant de cette cité qu'il est écrit : « L'enfant qui reçoit la parole, s'éloignera de la perdition; en la recevant, il agit pour son profit, et rien de faux ne sort de sa bouche5». Et s'il arrive parfois à ces enfants de la Jérusalem d'en haut, de la sainte et éternelle cité, de mentir par surprise et par l'effet de la faiblesse humaine, ils en demandent humblement pardon, bien loin d'en tirer vanité.


  1. Matt. V, 37.  ↩

  2. Ps. LXXXIII, 5. ↩

  3. Gal. IV, 25, 26.  ↩

  4. Apoc. XIV, 5.  ↩

  5. Prov. XXIX, 7.  ↩

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Contre le mensonge. À consentius

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