Traduction
Masquer
La cité de dieu
CHAPITRE XXXII.
LA VOIE UNIVERSELLE DE LA DÉLIVRANCE DE L’ÂME NOUS EST OUVERTE PAR LA SEULE GRÂCE DU CHRIST.
Voilà cette religion qui nous ouvre la voie universelle de la délivrance de l’âme, voie unique, voie vraiment royale, par où on arrive à un royaume qui n’est pas chancelant comme ceux d’ici-bas, mais qui est appuyé sur le fondement inébranlable de l’éternité. Et quand Porphyre, vers la fin de son premier livre Du retour de l’âme, assure que la voie universelle de la délivrance de l’âme n’a encore été indiquée, à sa connaissance, par aucune secte, qu’il ne la trouve ni dans la philosophie la plus vraie, ni dans la doctrine et les règles morales des Indiens, ni dans les systèmes des Chaldéens, en un mot dans aucune tradition historique, cela revient à avouer que cette voie existe, mais qu’il n’a pu encore la découvrir. Ainsi, toute cette science si laborieusement acquise, tout ce qu’il savait ou paraissait savoir sur la délivrance de l’âme, ne le satisfaisait nullement. Il sentait qu’en si haute matière il lui manquait une grande autorité devant laquelle il fallût se courber. Quand donc il déclare que, même dans la philosophie la plus vraie, il ne trouve pas la voie universelle de la délivrance de l’âme, il montre assez l’une de ces deux choses ou que la philosophie dont il faisait profession n’était pas la plus vraie, ou qu’elle ne fournissait pas cette voie. Et, dans ce dernier cas, comment pouvait-elle être vraie, puisqu’il n’y a pas d’autre voie universelle de l’âme que celle par laquelle toutes les âmes sont délivrées et sans laquelle par conséquent aucune âme n’est délivrée? Quand il ajoute que cette vote ne se rencontre « ni dans la doctrine et les règles morales des Indiens, ni dans les systèmes des Chaldéens , ni ailleurs » , il montre, par le témoignage le plus éclatant, qu’il a étudié sans en être satisfait les doctrines de l’Inde et de la Chaldée, et qu’il a notamment emprunté aux Chaldéens ces oracles divins qu’il ne cesse de mentionner, Quelle est donc cette voie universelle de la délivrance de l’âme dont parle Porphyre, et qui, selon lui, ne se trouve nulle part, pas même parmi ces nations qui ont dû leur célébrité dans la science des choses divines à leur culte assidu et curieux des bons et des mauvais anges? quelle est cette voie universelle, sinon celle qui n’est point particulière à une nation, mais qui a été divinement ouverte à tous les peuples du monde? Et remarquez que ce grand esprit n’en conteste pas l’existence, étant convaincu que la Providence n’a pu laisser les hommes privés de ce secours. Il se borne à dire que la voie universelle de la délivrance de l’âme n’est point encore arrivée à sa connaissance, et le fait n’a rien de surprenant; car Porphyre vivait dans un temps1 où Dieu permettait que la voie tant cherchée, qui n’est autre que la religion chrétienne, fût envahie par les idolâtres et par les princes de la terre; épreuve nécessaire, qui devait accomplir et consacrer le nombre des martyrs, c’est-à-dire des témoins de la vérité, destinés à faire éclater par leur constance l’obligation où sont les chrétiens de souffrir toutes sortes de maux pour la défense de la vraie religion. Porphyre était témoin de ce spectacle et ne pouvait croire qu’une religion, qui lui semblait condamnée à périr, fût la voie universelle de la délivrance de l’âme; ces persécutions dont la vue effrayante le détournait du christianisme, il ne comprenait pas qu’elles servaient à son triomphe et qu’il allait en sortir plus fort et plus glorieux.
Voilà donc la voie universelle de la délivrance de l’âme ouverte à tous les peuples de l’univers par la miséricorde divine, et comme les desseins de Dieu sont au-dessus de la portée humaine, en quelque lieu que cette voie soit aujourd’hui connue ou doive l’être un jour, nul n’a droit de dire: Pourquoi sitôt? pourquoi si tard2 ? Porphyre lui-même en a senti la raison, quand, après avoir dit que ce don de Dieu n’avait pas encore été reçu et n’était pas jusque-là venu à sa connaissance, il se garde d’en conclure qu’il n’existe pas. Voilà, je le répète, la voie universelle de la délivrance de tous les croyants, qui fut ainsi annoncée par le ciel au fidèle Abraham: « Toutes les nations seront bénies en votre semence3 ». Abraham était Chaldéen, à la vérité; mais afin qu’il pût recevoir l’effet de ces promesses et qu’il sortît de lui une race disposée par les anges4 dans la main d’un médiateur en qui devait se trouver cette voie universelle de la délivrance de l’âme, il lui fut ordonné d’abandonner son pays, ses parents et la maison de son père. Alors Abraham, délivré des superstitions des Chaldéens, adora le seul vrai Dieu et ajouta foi à ses promesses. La voilà cette voie universelle dont le Prophète a dit: «Que Dieu ait pitié de nous et qu’il nous bénisse; qu’il fasse luire sur nous-la lumière de son visage, et qu’il nous soit miséricordieux, afin que nous connaissions votre voie sur la terre et le salut que vous envoyez à toutes les nations5». Voilà pourquoi le Sauveur, qui prit chair si longtemps après de la semence d’Abraham, a dit de soi-même: « Je suis la voie, la vérité et la vie ». C’est encore cette voie universelle dont un autre prophète a parlé en ces termes, tant de siècles auparavant: « Aux derniers temps, la montagne de la maison du Seigneur paraîtra sur le sommet des montagnes et sera élevée par-dessus toutes les collines. Tous les peuples y viendront, et les nations y accourront et diront : Venez, montons sur la montagne du Seigneur et dans la maison du Dieu de Jacob ; il nous enseignera sa voie et nous marcherons dans ses sentiers; car la loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur, de Jérusalem6 ». Cette voie donc n’est pas pour un seul peuple, mais pour toutes les nations ; et la loi et la parole du Seigneur ne sont pas demeurées dans Sion et dans Jérusalem; mais elles en sont sorties pour se répandre par tout l’univers. Le Médiateur même, après sa résurrection, dit par cette raison à ses disciples, que sa mort avait troublés : « Il fallait que tout ce qui est écrit de moi, dans la loi, dans les prophètes et dans les psaumes, fût accompli. Alors il leur ouvrit l’esprit pour entendre les Ecritures, et il leur dit : « Il fallait que le Christ souffrît et qu’il ressuscitât d’entre les morts le troisième jour, et que l’on prêchât en son nom la pénitence et la rémission des péchés parmi toutes les nations, à commencer par Jérusalem7 ». La voilà donc cette voie universelle de la délivrance de l’âme, que les saints anges et les saints prophètes ont d’abord figurée partout où ils ont pu, dans le petit nombre de personnes en qui ils ont honoré la grâce de Dieu, et surtout dans les Hébreux, dont la république était comme consacrée pour la prédication de la Cité de Dieu chez toutes les nations de la terre: ils l’ont figurée par le tabernacle, par le temple, par le sacerdoce et par les sacrifices; ils l’ont prédite par des prophéties, quelquefois claires et plus souvent obscures et mystérieuses; mais quand le Médiateur lui-même, revêtu de chair, et ses bienheureux Apôtres ont manifesté la grâce du Nouveau Testament, ils ont fait connaître plus clairement cette voie qui avait été cachée dans les ombres des siècles précédents, quoiqu’il ait toujours plu à Dieu de la faire entrevoir en tous temps, comme je l’ai montré plus haut, par des signes miraculeux de sa puissance. Les anges ne sont pas seulement apparus comme autrefois, mais, à la seule voix des serviteurs de Dieu agissant d’un coeur simple, les esprits immondes ont été chassés du corps des possédés , les estropiés et les malades guéris; les bêtes farouches de la terre et des cieux, les oiseaux du ciel, les arbres, les éléments, les astres ont obéi à leurs ordres; l’enfer a cédé à leur pouvoir et les morts sont ressuscités. Et je ne parle point des miracles particuliers au Sauveur, tels surtout que sa naissance, où s’accomplit le mystère de la virginité de sa mère, et sa résurrection, type de notre résurrection à venir. Je dis donc que cette voie conduit à la purification de l’homme tout entier, et, de mortel qu’il était, le dispose en toutes ses parties à devenir immortel. Car afin que l’homme ne cherchât point divers modes de purification, l’un pour la partie que Porphyre appelle intellectuelle, l’autre pour la partie spirituelle, un autre enfin pour le corps, le Sauveur et purificateur véritable et tout-puissant a revêtu l’homme tout entier. Hors de cette voie, qui jamais n’a fait défaut aux hommes, soit au temps des promesses, soit au temps de l’accomplissement, nul n’a été délivré, nul n’est délivré, nul ne sera délivré,
Porphyre nous dit que la voie universelle de la délivrance de l’âme n’est point encore venue à sa connaissance par aucune tradition historique; mais peut-on trouver une histoire à la fois plus illustre et plus fidèle que celle du Sauveur, laquelle a conquis une si grande autorité par toute la terre, et où les choses passées sont racontées de manière à prédire les choses futures, dont un grand nombre déjà accompli nous garantit l’accomplissement (222) des autres? Ni Porphyre ni les autres Platoniciens ne peuvent être reçus à mépriser ces prophéties, comme ne concernant que des choses passagères et relatives à cette vie mortelle. Ils ont raison, sans nul doute, pour des prédictions d’une autre sorte celles qui s’obtiennent par la divination et par d’autres arts. Que ces prédictions et ceux qui les cultivent ne méritent pas grande estime, j’y consens volontiers; car elles se font soit par la prénotion des causes inférieures, comme dans la médecine, où l’on peut prévoir divers accidents de la maladie à l’aide des signes qui la précèdent, soit parce que les démons prédisent ce qu’ils ont résolu de faire, et se servent pour l’exécuter des passions déréglées des méchants, de manière à persuader que les événements d’ici-bas sont entre leurs mains. Les saints qui ont marché dans la voie universelle de la délivrance de l’âme ne se sont point souciés de faire de telles prédictions, comme si elles avaient une grande importance; et ce n’est pas qu’ils aient ignoré les événements de cet ordre, puisqu’ils en ont souvent prédit à l’appui de vérités plus hautes, supérieures aux sens et aux vérifications de l’expérience; mais il avait d’autres événements véritablement grands et divins qu’ils annonçaient selon les lumières qu’il plaisait à Dieu de leur départir. En effet, l’incarnation de Jésus-Christ et toutes les merveilles qui ont éclaté en lui, ou qui ont été accomplies en son nom, telles que la pénitence des hommes plongés en toutes sortes de crimes, la conversion des volontés à Dieu, la rémission des péchés, la grâce justifiante, la foi des âmes pieuses et cette multitude d’hommes qui croient au vrai Dieu par toute la terre, la destruction du culte des idoles et des démons, les tentations qui éprouvent les fidèles, les lumières qui éclairent et purifient ceux qui font des progrès dans la vertu, la délivrance de tous les maux, le jour du jugement, la résurrection des morts, la damnation éternelle des impies et le royaume immortel de cette glorieuse Cité de Dieu destinée à jouir éternellement de la contemplation bienheureuse, tout cela a été prédit et promis dans les Ecritures de cette voie sainte, et nous voyons accomplies un si grand nombre de ces promesses que nous avons une pieuse confiance dans l’accomplissement de toutes les autres. Quant à ceux qui ne croient pas et par suite ne comprennent pas que cette voie est la voie droite pour parvenir à la contemplation et à l’union bienheureuses, selon la parole et le témoignage véridiques des saintes Ecritures, ils peuvent bien combattre la religion, mais il ne l’abattront jamais.
C’est pourquoi dans ces dix livres, inférieurs sans doute à l’attente de plusieurs, mais où j’ai répondu peut-être au voeu de quelques-uns, dans la mesure où le vrai Dieu et Seigneur a daigné me prêter son aide, j’ai combattu les objections des impies qui préfèrent leurs dieux au fondateur de la Cité sainte. De ces dix livres, les cinq premiers sont contre ceux qui croient qu’on doit adorer les dieux en vue des biens de cette vie, les cinq derniers contre ceux qui veulent conserver le culte des dieux en vue des biens de la vie à venir. Il me reste à traiter, comme je l’ai promis dans le premier livre, des deux cités qui sont ici-bas mêlées et confondues. Je vais donc, si Dieu me continue son appui, parler de leur naissance, de leur progrès et de leur fin.
-
Porphyre a vécu pendant les persécutions de Dioclétien et de Maximien contre les chrétiens. ↩
-
Saint Augustin parait ici faire allusion à cette objection de Porphyre, que lui-même rapporte dans un autre ouvrage: « Si le Christ est la voie unique du salut, pourquoi a-t-il manqué aux hommes pendant un si grand nombre de siècles? » (Voyez S. Aug. Epist, 102, n. 8.) ↩
-
Gen. XXII, 18. ↩
-
Galat. III, 19. ↩
-
Ps. LXVI, 1 et 2. ↩
-
Jean, XIV, 6. ↩
-
Isaïe, II, 2 et 3 .- 4. Luc, XXIV, 44-47. ↩
Traduction
Masquer
Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
32. Den allgemeinen Heilsweg der Seele, den Porphyrius nicht fand, da er ihn auf unrichtiger Fährte suchte, hat allein die Gnade Christi erschlossen.
Das ist die Religion, die den allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele in sich schließt, da keine Seele Band 16, S. 576außer durch sie erlöst werden kann. Sie ist sozusagen der königliche Weg, der allein zu einem Reiche führt, das nicht in vergänglicher Erhabenheit dem Wanken ausgesetzt, sondern durch ewige Beständigkeit gesichert ist. Wenn Porphyrius im ersten Buch seines Werkes über die Heimkehr der Seele gegen Ende zu sagt, es habe noch keine Schule die Behauptung, daß sie den allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele in sich schließe, in ihr Lehrgebäude herübergenommen, weder aus einem der wahren Philosophiesysteme noch aus den Einrichtungen und Lehren der Inder, weder aus der Einweihung bei den Chaldäern noch sonst auf einem Wege, ihm wenigstens sei von einem solchen Weg durch geschichtliche Forschung noch keine Kunde zugekommen, so will er damit ohne Zweifel sagen, es gebe einen allgemeinen Heilsweg, doch sei ihm ein solcher noch nicht zur Kenntnis gekommen. Es genügte ihm demnach all das nicht, was er sich hinsichtlich der Befreiung der Seele mit so großem Eifer angeeignet hatte und in seinen oder vielmehr in den Augen anderer zu wissen und inne zu haben schien. Er hatte das Gefühl, daß ihm noch eine alles überragende Autorität fehle, die er in einer Sache von solcher Wichtigkeit für maßgebend betrachten müßte. Und wenn er sagt, auch auf seiten eines der wahren Philosophiesysteme sei ihm keine Schule kund geworden, die den allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele in sich schließe, so weist er damit meines Erachtens deutlich genug darauf hin, entweder daß sein eigenes Philosophiesystem nicht eines der wahren sei oder daß es seinerseits eben auch nicht diesen Weg in sich schließe. Wie kann es dann noch ein wahres System sein, wenn es diesen Weg nicht in sich schließt? Denn der allgemeine Weg zur Befreiung der Seele ist allein der, auf dem die Gesamtheit der Seelen befreit wird und ohne den demnach keine Seele befreit wird. Und wenn er beifügt: „weder die Einrichtungen und Lehren der Inder noch die Einweihung bei den Chaldäern noch sonst ein Weg“, so bezeugt er damit ganz offen, daß dieser allgemeine Weg zur Befreiung der Seele auch in dem nicht zu finden sei, was er von den Indern und den Chaldäern gelernt hat; und wenigstens bezüglich der Band 16, S. 577Chaldäer hat er nicht hinter dem Berg zu halten vermocht, nämlich daß er ihnen göttliche Aussprüche verdanke, deren er immer wieder Erwähnung tut. Was will er also unter dem allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele verstanden wissen, der noch nicht herübergenommen worden sei weder aus einem der wahren Philosophiesysteme noch aus den Lehren jener Völker, die hinsichtlich der göttlichen Dinge sozusagen in besonderem Ansehen standen, weil vornehmlich bei ihnen die Neugier stark war, alle möglichen Engel kennen zu lernen und zu verehren, und von dem ihm durch geschichtliche Forschung noch keine Kunde zugekommen sei? Was ist dieser allgemeine Weg sonst als ein Weg, der von Gott nicht für jedes Volk als eigener, sondern für alle Völker als gemeinsamer Weg eröffnet worden ist? Daß es einen solchen gebe, steht für diesen mit nicht geringem Scharfsinn begabten Mann fest. Er glaubt nicht, daß die göttliche Vorsehung das Menschengeschlecht ohne einen solchen allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele gelassen haben könne. Er sagt ja nicht, daß es einen solchen nicht gebe, sondern nur, daß diese große Wohltat und wichtige Hilfe noch nicht herübergenommen, ihm noch nicht zur Kenntnis gelangt sei. Kein Wunder. Denn zu der Zeit, da Porphyrius lebte1, wurde dieser allgemeine Weg zur Befreiung der Seele, der kein anderer ist als die christliche Religion, nach Gottes Zulassung von den Verehrern der Götzenbilder und der Dämonen und von den irdischen Machthabern bekämpft, damit die Zahl der Märtyrer erfüllt und geweiht werde, das ist jener Zeugen für die Wahrheit, durch die dargetan werden sollte, daß man alle Arten leiblicher Übel für den Gottes würdigen Glauben und für die Vortrefflichkeit der Wahrheit zu ertragen habe. Diesen Kampf sah Porphyrius mit eigenen Augen und meinte, durch solche Verfolgungen werde jener Weg in Kürze wieder verschwinden, und demnach könne es sich hier nicht um den allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele handeln, da er nicht erkannte, wie gerade das, woran er sich stieß und was er bei der Entscheidung für diesen Band 16, S. 578Weg zu erdulden sich scheute, vielmehr zu dessen Befestigung und noch kräftigerer Empfehlung dienen sollte.
Dies also ist der allgemeine Weg zur Befreiung der Seele, das heißt, der durch Gottes Erbarmen allen Völkern eröffnete Weg; mag dessen Kenntnis zu wem immer bereits vorgedrungen sein und zu wem immer erst noch vordringen, niemand durfte oder darf ihm entgegentreten mit der Frage: Warum gerade jetzt? und: Warum so spät? Denn der Ratschluß dessen, der den Weg zugänglich gemacht hat, läßt sich mit menschlichem Witz nicht ergründen. Dieser Meinung war auch Porphyrius, und er gab ihr Ausdruck in den Worten: Man habe dieses Geschenk Gottes noch nicht überkommen und zu ihm sei noch keine Kunde davon gelangt. Er bestritt ja deshalb, weil dieser Weg für ihn noch nicht Gegenstand des Glaubens geworden oder ihm noch nicht zur Kenntnis gelangt war, nicht das wirkliche Vorhandensein eines solchen. Das also ist, sage ich, der allgemeine Weg für die Befreiung der Gläubigen, der Weg, über den der göttliche Ausspruch an den gläubigen Abraham erging: „In deinem Namen sollen gesegnet werden alle Völker“2. Der, an den diese Verheißung erging, war zwar der Nation nach ein Chaldäer, aber damit er solche Verheißung empfange und aus ihm, „angeordnet durch Engel in der Hand eines Mittlers“3, der Same entsprieße, in welchem jener allgemeine, das heißt allen Völkern eröffnete Weg zur Befreiung der Seele bestehen sollte, ward ihm befohlen4, aus seinem Land und aus seiner Verwandtschaft und aus dem Hause seines Vaters wegzuziehen. Damals ward zunächst er selbst vom Aberglauben der Chaldäer befreit und verehrte durch Gehorsam den einen wahren Gott, an dessen Verheißung er fest glaubte. Das ist der allgemeine Weg, von dem es in der heiligen Prophetie5 heißt: „Gott erbarme sich unser und segne uns; er lasse sein Angesicht leuchten über uns, damit wir auf Erden Deinen Weg erkennen, Band 16, S. 579Dein Heil bei allen Völkern“. Deshalb sagte der Erlöser, nachdem er lange Zeit danach aus dem Samen Abrahams das Fleisch angenommen hatte, mit Bezug auf sich selbst6: „Ich bin der Weg, die Wahrheit und das Leben“. Das ist der allgemeine Weg, von dem längst schon verheißen war7: „Es wird offenbar sein in der letzten Zeit der Berg des Herrn, bereitet auf dem Gipfel der Berge, und er wird sich erheben über die Hügel, und es werden zu ihm wallen alle Völker und hingehen viele Nationen, und sie werden sprechen: Kommt, laßt uns hinanziehen auf den Berg des Herrn und in das Haus des Gottes Jakobs; und er wird uns seinen Weg verkünden, und wir werden darauf einherschreiten. Denn von Sion wird das Gesetz ausgehen und das Wort des Herrn von Jerusalem“. Dieser Weg ist also nicht der eines einzelnen Volkes, sondern der aller Völker; und das Gesetz und das Wort des Herrn ist nicht in Sion und Jerusalem geblieben, sondern es ist von dort ausgegangen, um sich über das All zu verbreiten. In diesem Sinne sprach auch der Mittler selbst nach seiner Auferstehung zu seinen zagenden Jüngern8: „Es mußte erfüllt werden, was im Gesetze und den Propheten und den Psalmen geschrieben steht über mich. Dann schloß er ihnen den Sinn auf, daß sie die Schriften verständen, und sprach zu ihnen, Christus habe leiden und am dritten Tage auferstehen müssen und in seinem Namen müsse Buße und Vergebung der Sünden gepredigt werden über alle Völker hin, ausgehend von Jerusalem“. Das ist demnach der allgemeine Weg zur Befreiung der Seele, den die heiligen Engel und die heiligen Propheten vordem schon bei einigen wenigen Menschen, wo sie es vermochten, da diesen wenigen die Gnade Gottes zuteil ward, und vorab beim Volk der Hebräer, deren Staatswesen selbst sozusagen geweiht war zu einer Prophezeiung und Vorhersagung des aus allen Völkern zu sammelnden Gottesstaates, durch das Zelt, durch den Tempel, durch Band 16, S. 580Priestertum und Opfer angedeutet und mitunter in klaren Aussprüchen und noch viel öfter in geheimnisvollen vorhergesagt haben. Der Mittler selbst aber, da er im Fleische gegenwärtig war, und seine seligen Apostel haben die Gnade des nunmehr Neuen Bundes geoffenbart und haben das klarer ausgesagt, was den früheren Zeiten etwas geheimnisvoller angedeutet worden ist9 gemäß der Einteilung der Zeitalter des Menschengeschlechtes10, wie sie Gottes Weisheit anzuordnen für gut befunden hat, und dabei haben sie Bestätigung erfahren durch die Zeichen wunderbarer göttlicher Werke, von denen ich manche bereits oben erwähnt habe11. Es trugen sich nämlich nicht bloß Engelserscheinungen zu, und nicht bloß die Worte himmlischer Gottesdiener vernahm man, sondern es wurden auch durch das Eingreifen von Gottesmännern, und zwar lediglich auf ihr frommes Geheiß, unreine Geister aus Leib und Sinn von Menschen vertrieben, körperliche Schwächen und Gebrechen geheilt. Wilde Tiere auf dem Land und im Wasser, Vögel des Himmels, Hölzer, Elemente, Gestirne vollzogen die Befehle Gottes, die Unterwelt fügte sich, Tote lebten wieder auf, gar nicht zu reden von den einzigartigen, allein dem Erlöser eigentümlichen Wundern, vorab der Geburt und der Auferstehung, in deren ersterem er nur ein Geheimnis offenbarte, nämlich das der jungfräulichen Mutterschaft, während er in letzterem zugleich als Vorbild derer erscheint, die am Ende auferstehen werden. Dieser Weg reinigt den ganzen Menschen12 und bereitet den Sterblichen in all seinen Teilen, aus denen er besteht, für die Unsterblichkeit zu. Eben damit man nicht eine eigene Reinigung aufsuche für den Teil, den Porphyrius den intellektuellen13 nennt, und eine andere für den, den er den spirituellen14 nennt, und wieder eine andere für den Leib als solchen, darum hat der allein wahrhafte und machtvolle Band 16, S. 581Reiniger und Erlöser das Ganze angenommen. Außer auf diesem Wege, der dem menschlichen Geschlecht niemals fehlte, nur daß die Erlösung einerseits als künftig verheißen, andrerseits als geschehen verkündet wird, hat niemand die Befreiung erlangt, erlangt sie niemand und wird sie niemand je erlangen.
Wenn nun Porphyrius sagt, von einem allgemeinen Weg zur Befreiung der Seele habe er durch Forschung in der Geschichte noch keine Kunde erlangt, so darf man doch fragen, was man denn Merkwürdigeres als gerade diese Geschichte15, die sich auf dem ganzen Erdkreis mit so übermächtigem Eindruck behauptet hat, oder was man Zuverlässigeres ausfindig machen könnte als sie. In ihr wird ja Vergangenes so geschildert, daß zugleich auch Zukünftiges vorausgesagt wird. Vieles davon sehen wir schon erfüllt, was uns die feste Hoffnung gibt, daß sich auch das übrige erfüllen muß. Hier kann nämlich Porphyrius oder sonst ein Platoniker nicht, als handle es sich um irdische und zum sterblichen Leben hienieden gehörige Dinge, die Vorausahnung und Vorhersagung niedrig einschätzen, wie das die Platoniker mit Recht sonst den Prophezeiungen und Vorausahnungen aller Art und jeglichen Ursprungs widerfahren lassen. Sie sagen eben, daß derlei nicht von großen Männern herrühre noch hoch zu bewerten sei, und darin haben sie recht, Denn derlei Vorhersagungen erfolgen etwa auf Grund der Vorausahnung der unmittelbaren Ursachen, ähnlich wie die Kunst der Medizin bei dem Vorhandensein gewisser Anzeichen gar viele erst in Zukunft eintretende Krankheiten vorhersieht; oder die unreinen Dämonen künden die von ihnen selbst vorbereiteten Taten an, zu denen sie sich eine Art Recht anmaßen sowohl auf geistigem Gebiet, indem sie den Sinn und das Begehrungsvermögen schlechter Menschen zu jeder Tat bringen, die mit ihrem Vorhaben übereinstimmt, als auch auf dem niedrigsten Gebiet menschlicher Hinfälligkeit. Derlei mit gewichtiger Miene anzukündigen, haben die auf dem allgemeinen Weg der Seelenbefreiung wandelnden heiligen Männer verschmäht, Band 16, S. 582obgleich ihnen auch solches nicht entging und von ihnen oftmals vorhergesagt wurde, um den eigentlichen Gegenständen ihrer Weissagung Glauben zu verschaffen, die der Sinneswahrnehmung sterblicher Wesen nicht zugänglich gemacht und auch nicht so leicht und schnell dem Beweis unterstellt werden konnten. Vielmehr waren es andere Dinge, wirklich wichtige und göttliche, deren Eintreten sie auf Grund der Erkenntnis des göttlichen Willens ankündigten, soweit es verstattet war. Gegenstand der Verkündigung und Verheißung in den Schriften dieses Heilsweges sind nämlich die Ankunft Christi im Fleische und all das Herrliche, was sich an ihm vollzogen hat und in seinem Namen erfüllt ward: die Buße der Menschen und die Hinkehr des Willens zu Gott, der Nachlaß der Sünden, die Gnade der Gerechtigkeit, der Glaube der Frommen und die große Menge der auf dem ganzen Erdkreis an die wahre Gottheit Glaubenden, die Beseitigung des Dienstes der Götzenbilder und der Dämonen und die Prüfung durch Versuchungen, die Reinigung der Voranschreitenden und ihre Befreiung von allem Übel, der Tag des Gerichtes, die Auferstehung der Toten, die ewige Verdammnis der Genossenschaft der Gottlosen und das ewige Reich des überaus glorreichen Gottesstaates, der sich im unsterblichen Genuß der Anschauung Gottes befindet. Und von diesen Verheißungen sehen wir soviel bereits erfüllt, daß wir mit Recht frommen Sinnes vertrauen, es werde auch das übrige eintreffen. Wer nicht glaubt und deshalb nicht einsieht, daß dieser Weg, wie er in den heiligen Schriften als der wahre verkündet und dargelegt wird, der richtige ist und bis zur Anschauung Gottes und zur ewigen Vereinigung mit ihm führt, der mag ihn bekämpfen, niederringen wird er ihn nicht.
So haben wir denn in diesen zehn Büchern, wenn auch nicht der Erwartung aller, so doch dem Verlangen mancher, soweit der wahre Gott und Herr uns beizustehen sich würdigte, Genüge geleistet in der Widerlegung des mannigfachen Widerspruches der Gottlosen, die ihre Götter über den Gründer der heiligen Gottesstadt setzen, die den Gegenstand unserer Erörterungen bildet. Von diesen zehn Büchern richten sich die fünf Band 16, S. 583ersten gegen jene, die die Götter um der Güter des irdischen Lebens willen verehren zu müssen glauben; die fünf folgenden gegen jene, die an der Verehrung der Götter wegen des Lebens, das nach dem Tode eintritt, festgehalten wissen wollen. Weiterhin werde ich nun, wie ich im ersten Buch versprochen habe16, über den Ursprung, die Entwicklung und das verdiente Ende der beiden Staaten, die, wie gesagt, in dieser Welt ineinander verschlungen und miteinander vermischt sind, das Nötige beibringen, soweit mir Gott seinen Beistand gewährt.
-
c. 232-304 n.Chr. ↩
-
Gen. 22, 18. ↩
-
Gal. 3, 19. ↩
-
Gen. 12, 1. ↩
-
Ps. 66, 2 f. ↩
-
Joh. 14, 6. ↩
-
Is. 2, 2 f. Vgl. unten XVIII 50 und 54, erster Absatz. ↩
-
Luk. 24, 44-47. Vgl. unten XVIII 50. ↩
-
Vgl. oben IV 33, Schlußsatz (1, 234); X 14, erster Satz. ↩
-
Vgl. hierüber oben X 15. ↩
-
X 17. ↩
-
Gegensatz zu Porphyrius' Lehre, s. oben X 27. ↩
-
Vgl. oben X 9 (S. 87). ↩
-
Ebd. ↩
-
Die des Heilsweges. ↩
-
I 35 (oben 1, 76). ↩