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La cité de dieu
CHAPITRE XI.
LES GRECS ADMETTAIENT LES COMÉDIENS A L’EXERCICE DES FONCTIONS PUBLIQUES, CONVAINCUS QU’IL Y AVAIT DE L’INJUSTICE A MÉPRISER DES HOMMIES DONT L’ART APAISAIT LA COLÈRE DES DIEUX.
Les Grecs furent encore très-conséquents avec eux-mêmes quand ils jugèrent les comédiens dignes des plus hautes charges de l’Etat. Nous apprenons, en effet, par Cicéron, dans ce même traité De la République, que l’athénien Eschine, homme très-éloquent, .après avoir joué la tragédie dans sa jeunesse, brigua la suprême magistrature, et que les Athéniens envoyèrent souvent le comédien Aristodème en ambassade vers Philippe, pour traiter les affaires les plus importantes de la paix et de la guerre. Voyant leurs dieux accueillir avec complaisance les pièces de théâtre, il ne leur paraissait pas raisonnable de mettre au rang des personnes infâmes ceux qui servaient à les représenter. Nul doute que tous ces usages des Grecs ne fussent très-scandaleux, mais nul doute aussi qu’ils ne fussent en harmonie avec le caractère de leurs dieux; car comment auraient-ils empêché les poètes et les acteurs (31) de déchirer les citoyens, quand ils les entendaient diffamer leurs dieux avec l’approbation de ces dieux mêmes? Et comment auraient-ils méprisé , ou plutôt comment n’auraient-ils pas élevé aux premiers emplois ceux qui représentaient sur le théâtre des pièces qu’ils savaient agréables aux dieux? Eût-il été raisonnable, tandis qu’on avait les prêtres en honneur, parce qu’ils attirent sur les hommes la protection des dieux en leur immolant des victimes, de noter d’infamie les comédiens qui, en jouant des pièces de théâtre, ne faisaient autre chose que satisfaire au désir des dieux et prévenir l’effet de leurs menaces, d’après la déclaration expresse des prêtres eux-mêmes? Car nous savons que Labéon1, dont l’érudition fait autorité en cette matière, distingue les bonnes divinités d’avec les mauvaises, et veut qu’on leur rende un culte différent, conseillant d’apaiser les mauvaises par des sacrifices sanglants et par des prières funèbres, et de se concilier les bonnes par des offrandes joyeuses et agréables, comme les jeux, les festins et les lectisternes2. Nous discuterons plus tard, s’il plaît à Dieu, cette distinction de Labéon; mais, pour n’en dire en ce moment que ce qui touche à notre sujet, soit que l’on offre indifféremment toutes choses à tous les dieux comme étant tous bons (car des dieux ne sauraient être mauvais, et ceux des païens ne sont tels que parce qu’ils sont tous des esprits immondes), soit que l’on mette quelque différence , comme le veut Labéon, dans les offrandes qu’on présente aux différents dieux, c’est toujours avec raison que les Grecs honorent les comédiens qui célèbrent les jeux, à l’égal des prêtres qui offrent des victimes, de peur de faire injure à tous les dieux, si tous aiment les jeux du théâtre, ou, ce qui serait plus grave encore, aux dieux réputés bons, s’il n’y a que ceux-là qui les voient avec plaisir.
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On connaît trois Labéons, tous célèbres par leur science en droit civil. Celui que cite ici saint Augustin est le plus célèbre de tous, Antiettus Labéon, qui vivait du temps d’Auguste. Voyez Suétone, ch. 54; et Aulu-Gelle, liv. I, ch. 12, et liv. XIII, ch. 10 et 12. ↩
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Lectisternia. Cette cérémonie consistait à dresser dans les temples de petits lits, sur lesquels on plaçait toutes sortes de viandes, avec les images des dieux. ↩
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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
11. Die Griechen haben die Schauspieler zur Verwaltung des Staatswesens zugelassen, weil es unbillig sei, daß sie, die die Götter versöhnen, von den Menschen verachtet werden.
Aus demselben Gefühl für Schicklichkeit heraus haben sie auch die Schauspieler dieser Fabeln nicht geringer Ehre von Seiten des Staates für würdig erachtet; wie nämlich in demselben Buche über den Staat berichtet wird1, widmete sich der Athener Aeschines, ein sehr beredter Mann, nachdem er in der Jugend Tragödien gemimt hatte, der politischen Laufbahn, und einen andern Tragödienspieler, Aristodemus mit Namen, ordneten die Athener oft in hochwichtigen Angelegenheiten des Friedens und des Krieges als Gesandten an Philippus ab. Denn es schien ihnen ungereimt, da diese Künste und diese Schauspiele, wie sie sahen, sogar ihren Göttern angenehm seien, die Akteure zu den Ehrlosen zu zählen. So hielten es die Griechen, schändlich allerdings, aber völlig im Sinne ihrer Götter: sie wagten es nicht, den Lebenswandel ihrer Bürger vor der Herabwürdigung durch Dichter und Schauspieler sicher zu stellen, da sie sahen, daß von diesen ja auch der Wandel der Götter, und zwar unter freudiger Zustimmung der Götter selbst heruntergezogen werde; und sie erachteten die Leute, die das, was nach ihrer Überzeugung Band 1, S. 93den Gottheiten angenehm war, in den Theatern mimten, nicht bloß durchaus nicht für verächtliche Glieder das Staatswesens, sondern im Gegenteil für würdig der größten Ehren. Warum hätten sie auch zwar die Priester, durch deren Hand sie die den Göttern gefälligen Opfer darbrachten, ehren, dagegen die Schauspieler für. unehrlich halten sollen, durch die sie dieses Vergnügen, das die Götter als Ehrenerweisung forderten und über dessen Vorenthaltung sie gezürnt hätten, auf Anmahnung der Götter hin kennen lernten? zumal da Labeo2, den sie als den besten Kenner in diesen Dingen rühmen, die guten Gottheiten von den bösen auch durch die Art der Verehrung in der Weise unterscheidet, daß er die bösen durch blutige Opfer und düsteren Gebetsdienst günstig gestimmt werden läßt, die guten dagegen durch heitere und fröhliche Feiern, zum Beispiel, wie er selbst sagt, durch Spiele, Gastmähler, Polsterfeste3. Was es mit all dem für eine Bewandtnis hat, werden wir mit Gottes Beistand später erörtern. Ob nun auch allen Göttern als guten Göttern alle diese Arten von Verehrung unterschiedslos zugewendet werden (denn es soll doch keine bösen Götter geben, obwohl vielmehr alle böse sind, weil sie unreine Geister sind), oder ob, wie Labeo meinte, mit Unterschied den einen diese, den andern jene Feiern zukommen, jedenfalls haben in der vorwürfigen Frage die Griechen völlig zutreffend geurteilt, indem sie sowohl die Priester, die den Opferdienst versehen, als auch die Schauspieler, die die Spiele aufführen, für ehrenwert erachten, damit sie nicht allen ihren Göttern, falls die Spiele allen genehm sind, oder, was noch unpassender wäre, den vermeintlich guten Göttern, falls die Spiele diesen allein zusagen, offenbares Unrecht täten.