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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430)

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La cité de dieu

CHAPITRE XXI.

D’APRÈS LES DÉFINITIONS ADMISES DANS LA « RÉPUBLIQUE » DE CICÉRON, IL N’Y A JAMAIS EU DE RÉPUBLIQUE PARMI LES ROMAINS.

Il s’agit maintenant de m’acquitter en peu de mots de la promesse que j’ai faite au second livre de cet ouvrage1, et de montrer que, selon les définitions dont Scipion se sert dans la République de Cicéron, il n’y a jamais eu de république parmi les Romains. Il définit en deux mots la république: la chose du peuple. Si cette définition est vraie, il n’y a jamais eu de république romaine; car jamais le gouvernement de Rome n’a été la chose du peuple. Comment, en effet, Scipion a-t-il défini le peuple? «C’est, dit-il, une société fondée sur des droits reconnus et sur la communauté des intérêts » . Or, il explique ensuite ce qu’il entend par ces droits, lorsqu’il dit qu’une république ne peut être gouvernée sans justice. Là donc où il n’y a point de justice, il n’y a point de droit. Comme on fait justement ce qu’on a droit de faire, il est impossible qu’on ne soit pas injuste quand on agit sans droit. En effet, il ne faut pas appeler droits les établissements injustes des hommes, puisqu’eux-mêmes ne nomment droit que ce qui vient de la source de la justice, et rejettent comme fausse cette maxime de quelques-uns, que le droit du plus fort consiste dans ce qui lui est utile2. Ainsi, ou il n’y a point de vraie justice, il ne peut y avoir de société fondée sur des droits reconnus et sur la communauté des intérêts, et par conséquent il ne peut y avoir de peuple. S’il n’y a point de peuple, il n’y a point aussi de chose du peuple; il ne reste, au lieu d’un peuple, qu’une multitude telle quelle qui ne mérite pas ce nom. Puis donc que la république est la chose du peuple, et qu’il n’y a point de peuple, s’il n’est associé pour se gouverner par le droit, comme d’ailleurs il n’y a point de droit où il n’y a point de justice, il s’ensuit nécessairement qu’où il n’y a point de justice, il n’y a point de république. Considérons maintenant la définition de la justice: c’est une vertu qui fait rendre à chacun ce qui lui appartient. Or, quelle est cette justice qui ôte l’homme à Dieu pour le soumettre à d’infâmes démons ? Est-ce là rendre à chacun ce qui lui appartient? Un homme qui ôte un fonds de terre à celui qui l’a acheté, pour le donner à celui qui n’y a point de droit, est injuste; et un homme qui se soustrait soi-même à Dieu, son souverain Seigneur et Créateur, pour servir les malins esprits, serait juste!

Dans cette même République, on soutient fortement le parti de la justice contre l’injustice; et, comme en parlant d’abord pour l’injustice, on avait dit que sans elle une république ne pouvait ni croître ni s’établir, puisqu’il est injuste que des hommes soient assujétis à d’autres hommes, on répond, au nom de la justice, que cela est juste, parce que la servitude est avantageuse à ceux qui la subissent (quand les autres n’en abusent pas), en ce qu’elle leur ôte la puissance de mal faire. Pour appuyer cette raison, on ajoute que la nature même nous en fournit tin bel exemple: « Car pourquoi, dit-on, Dieu commande-t-il à l’homme, l’âme au corps, et la raison aux passions? » Cet exemple fait voir assez que la servitude est utile à quelques-uns, mais que servir Dieu est utile à tous. Or, quand l’âme est soumise à Dieu, c’est avec justice qu’elle commande au corps et que dans l’âme même la raison commande aux passions. Lors donc que l’homme ne sert pas Dieu, quelle justice peut-il y avoir dans l’homme, puisque le service qu’il lui rend donne seul le droit à l’âme de commander au corps, et à la raison de gouverner les passions? Et s’il n’y a point de justice dans un homme étranger au culte de Dieu, certainement il n’y en aura point non plus dans une société composée de tels hommes. Partant il n’y aura point aussi de droit dont ils conviennent et qui leur donne le nom de peuple, et par conséquent point de république. Que dirai-je de l’utilité que Scipion fait encore entrer dans la définition de peuple? Il est certain qu’à y regarder de près, rien n’est utile à des impies, comme le sont tous ceux qui, au lieu de servir Dieu, servent ces démons, qui sont eux-mêmes d’autant plus impies, qu’étant des esprits immondes, ils veulent qu’on leur sacrifie comme à des dieux. Mais, laissant cela à part, ce que nous avons dit touchant le droit suffit, à mon avis, pour faire voir que, selon cette définition, il ne peut y avoir de peuple, ni par conséquent de république où il n’y a pas de justice. Prétendre que les Romains n’ont pas servi dans leur république des esprits immondes, mais des dieux bons et saints, c’est ce qui ne se peut soutenir sans stupidité ou sans impudence, après tout ce que nous avons dit sur ce sujet; mais, pour ne point me répéter, je dirai seulement ici qu’il est écrit dans la loi du vrai Dieu que celui qui sacrifiera à d’autres dieux qu’à lui seul sera exterminé3. Il veut donc en général et d’une manière absolue qu’on ne sacrifie point aux dieux, bons ou mauvais.


  1. Chap. 21. ↩

  2. C’est la doctrine et ce sont les expressions du sophiste Thrasymaque dans le premier livre de la République de la Platon. ↩

  3. Exod. XXII, 20 ↩

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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)

21. War jemals Rom ein Staat, wenn wir die Begriffsbestimmungen zugrunde legen, die Scipio im Dialog Ciceros gibt?

Daher ist hier der rechte Platz, den im zweiten Buch dieses Werkes in Aussicht gestellten Nachweis1 in möglichster Kürze und Deutlichkeit zu erbringen, daß nämlich Rom nie ein Staat war, wenn wir von den Begriffsbestimmungen ausgehen, die Scipio bei Cicero in dem Band 28, S. 1198Werk über den Staat gebraucht2. Er bestimmt den Begriff kurz dahin, der Staat sei eine Volkssache. Ist diese Begriffsbestimmung richtig, so war das römische Reich nie ein Staat, weil es nie Volkssache war, und das ist ja der Begriff eines Staates nach Scipios Bestimmung. Als Begriff „Volk“ nämlich stellt er fest eine durch Rechtsübereinkunft und Interessengemeinschaft verbundene Menschenvereinigung. Was er unter Rechtsübereinkunft versteht, erklärt er im Verlauf der Untersuchung und zeigt dabei, daß ohne Gerechtigkeit ein Staat nicht geleitet werden könne; wo also die wahre Gerechtigkeit mangelt, da kann es auch kein Recht geben. Denn was nach Recht geschieht, geschieht ohne weiteres gerechterweise; was dagegen ungerechterweise geschieht, kann auch nicht nach Recht geschehen. Unbillige Menschensatzungen darf man doch nicht für Recht ausgeben oder halten; selbst nach Ansicht der Weltstaatsvertreter hat ja als Recht nur zu gelten, was aus dem Quell der Gerechtigkeit geflossen ist, und irrig ist die von unrichtig Urteilenden oft geäußerte Meinung, Recht sei das, was für den Stärkeren vorteilhaft sei. Wo also die wahre Gerechtigkeit mangelt, da kann es keine durch Rechtsübereinkunft verbundene Menschenvereinigung und also auch kein Volk geben, gemäß jener Begriffsbestimmung Scipios oder Ciceros; und sohin kann auch nicht von Volkssache die Rede sein, sondern höchstens von der Sache irgendeiner Menge, für die der Name Volk viel zu gut wäre. Demnach ergibt sich folgender unanfechtbarer Schluß: Wenn der Staat Volkssache ist und zum Begriff Volk der Zusammenschluß durch Rechtsübereinkunft gehört, Recht aber nur da sich findet, wo sich Gerechtigkeit findet, so kann da, wo die Gerechtigkeit mangelt, von einem Staate keine Rede sein. Nun ist aber Gerechtigkeit die Tugend, die jedem das Seine zuteilt. Wie kann man also von Gerechtigkeit beim Menschen reden, wenn nichts Geringeres als eben der Mensch dem wahren Gott entzogen und den unreinen Dämonen unterstellt wird? Heißt das, jedem das Seine zuteilen? Oder wie? wer ein Grundstück dem rechtmäßigen Besitzer Band 28, S. 1199wegnimmt und es jemand gibt, der kein Recht daran hat, ist ungerecht; und wer sich selbst der Herrschaft Gottes, seines Schöpfers, entzieht und sich in den Dienst der bösen Geister begibt, wäre gerecht?

Sehr stark und kräftig, gewiß, wird in dem genannten Werk über den Staat eingetreten für die Gerechtigkeit wider die Ungerechtigkeit. Dabei wird zunächst die Sache der Ungerechtigkeit wider die Gerechtigkeit verfochten und behauptet, nur mit Hilfe von Ungerechtigkeit könne ein Staat Bestand haben und geleitet werden; als vermeintlich schlagender Beweis dafür wird vorgebracht, es sei ungerecht, daß es herrschende und dienende Menschen gebe, aber eine herrschgewaltige Stadt, die einen großen Staat bildet, könne ohne solche Ungerechtigkeit nicht über Provinzen gebieten; darauf erwidert der Vertreter der Gerechtigkeit, das Unterwürfigkeitsverhältnis sei gerecht, und zwar deshalb, weil die Unterwürfigkeit für solche Leute von Vorteil sei, und die Unterwerfung gereiche ihnen zum Besten, wenn sie in der rechten Weise durchgeführt werde, d. h. wenn Schlechten die Freiheit zur Begehung von Unbilden benommen werde, und sie würden unter der Herrschaft besser daran sein, weil sie in der Freiheit schlechter daran waren; und zur Bekräftigung dieser Begründung wird ein ausgezeichnetes, sozusagen von der Natur hergenommenes Gleichnis angeführt und gesagt: „Warum geböte sonst Gott über den Menschen, der Geist über den Leib, die Vernunft über die Begier und die übrigen fehlerhaften Bestandteile des Geistes?“3 Durch dieses Gleichnis ist zur Genüge erwiesen, daß Unterwürfigkeit unter Umständen vorteilhaft sei, und daß Unterwürfigkeit gegen Gott für jedermann vorteilhaft sei. Ein Gott unterwürfiger Geist aber gebietet auf rechte Weise über den Leib, und im Geiste selbst gebietet eine Gott dem Herrn unterwürfige Vernunft auf rechte Weise über die Begier und die übrigen Leidenschaften. Wenn nun also ein Mensch Gott nicht unterwürfig ist, was an Gerechtigkeit wird ihm dann innewohnen? Gott nicht unterwürfig, kann ja der Geist so wenig die gerechte Herrschaft über Band 28, S. 1200den Leib ausüben, wie die menschliche Vernunft über die Leidenschaften. Und wenn sich in einem solchen Einzelmenschen keine Gerechtigkeit findet, so natürlich auch nicht in einer Menschenvereinigung, die aus solchen Einzelmenschen besteht. Hier hat also keine Stätte jene Rechtsübereinkunft, die eine Menschenmenge zum Volk macht, dessen Sache der Staat wäre. Was soll ich da noch auf die Interessengemeinschaft eingehen, deren verbindende Kraft ebenfalls, wie jene Begriffsbestimmung lautet, eine Menschenvereinigung zum Volke macht? Sieht man genau zu, so gibt es ja gar keine gemeinsamen Interessen für solche, die gottlos leben4, wie jeder lebt, der nicht Gott dient, dafür aber den Dämonen, die so gottlos sind, wie ihr Eifer groß ist, für sich als für Götter Opferdienst zu heischen, obwohl sie die unreinsten Geister sind; indes ich halte die Ausführungen über die Rechtsübereinkunft für hinreichend, um klar zu machen, daß gemäß dieser Begriffsbestimmung eine Menschenvereinigung, bei der die Gerechtigkeit nicht zuhause ist, nicht ein staatbildendes Volk sei. Denn mit dem Einwand, die Römer seien in ihrem Staatswesen guten und heiligen Göttern ergeben gewesen, ist wirklich nichts auszurichten; soll ich denn immer wieder dasselbe sagen, obwohl ich schon genug und mehr als genug darüber gesagt habe? Es müßte doch ein gar zu blöder oder ein ganz frech streitsüchtiger Leser sein, der mir bis hierher gefolgt wäre und noch zweifeln könnte, daß die Römer bösen und unreinen Dämonen dienten. Aber gut, sehen wir ab von der sittlichen Beschaffenheit derer, die man mit Opferdienst verehrte: im Gesetz des wahren Gottes steht geschrieben5: „Wer Göttern opfert außer dem Herrn allein, soll ausgerottet werden.“ Weder guten Göttern also noch bösen wollte der geopfert wissen, der unter so schrecklicher Drohung das Verbot erließ.


  1. Oben II 21 [1. Band 112]. ↩

  2. Cic. rep. 2, 42 ff. ↩

  3. Vgl. oben XIV 19 [2. Band 341 f.]. ↩

  4. Vgl.oben XVIII l2 amAnfang; XV4 ebenfalls die ersten Sätze. ↩

  5. Exod. 22, 20. ↩

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