• Accueil
  • Œuvres
  • Introduction Instructions Collaboration Sponsors / Collaborateurs Copyrights Contact Mentions légales
Bibliothek der Kirchenväter
Recherche
DE EN FR
Œuvres Augustin d'Hippone (354-430)

Traduction Masquer
La cité de dieu

CHAPITRE XXVIII.

IL FAUT INTERPRÉTER SPIRITUELLEMENT LA LOI DE MOÏSE POUR PRÉVENIR LES MURMURES DAMNABLES DES AMES CHARNELLES.

Le même prophète ajoute : « Souvenez-vous de la loi que j’ai donnée pour tout Israël à mon serviteur Moïse, sur la montagne de Choreb1 ». C’est fort à propos qu’il rappelle les commandements de Dieu, après avoir relevé, la grande différence qu’il y a entre ceux qui observent la loi et ceux qui la méprisent. Il le fait aussi afin d’apprendre aux Juifs à concevoir spirituellement la loi, et à y trouver Jésus-Christ, le juge qui doit faire le discernement des bons et des méchants. Ce n’est pas en vain que le même Seigneur dit aux Juifs : « Si vous aviez foi en Moïse, vous croiriez en moi aussi; car c’est de moi qu’il a écrit ». En effet; c’est parce qu’ils comprennent la loi charnellement, et qu’ils ne savent pas que ses promesses temporelles De sont que des figures des récompenses éternelles, c’est pour cela qu’ils sont tombés dans des murmures; et qu’ils ont dit : « C’est un folie de servir Dieu; que nous revient-il d’avoir observé ses commandements et de nous être humiliés en la présence du Seigneur tout-puissant? N’avons-nous donc pas raison d’estimer heureux les méchants et les ennemis de Dieu; puisqu’ils triomphent dans la gloire et l’opulence2? » Pour arrêter ces murmures, le Prophète a été obligé en quelque sorte de déclarer le dernier jugement, où les méchants ne posséderont pas même une fausse félicité, mais paraîtront évidemment malheureux, et où les bons ne seront assujétis à aucune misère, mais jouiront avec éclat d’une éternelle béatitude. Il avait rapporté auparavant des plaintes semblables des Juifs : « Tout homme qui fait le mal est bon devant Dieu, et il n’y a que les méchants qui lui plaisent3 ». C’est donc en entendant charnellement la loi de Moïse qu’ils se sont portés à ces plaintes; d’où vient, au psaume soixante-douze, ce cri de celui qui a chancelé, et qui a senti ses pieds défaillir en considérant la prospérité des méchants, de sorte qu’il a envié leur condition, jusqu’à proférer ces paroles : « Comment Dieu voit-il cela? Le Très-Haut connaît-il ces choses? » et encore: « C’est donc bien en vain que j’ai conservé purs mon coeur et mes mains ». Le Psalmiste avoue qu’il s’est vainement efforcé de comprendre pourquoi les bous paraissent misérables en cette vie, et les méchants heureux: « Je m’efforce en vain, dit-il, il faut que j’entre dans le sanctuaire de Dieu, et que j’y découvre la fin4 ». En effet, à la fin du monde, au dernier jugement, il n’en sera pas ainsi; et les choses paraîtront tout autres, quand éclateront au grand jour la félicité des bons et la misère des méchants.


  1. Ibid. IV, 4.  ↩

  2. Malach. III, 14, 15. ↩

  3. Malach. II, 17.  ↩

  4. Ps. LXXII, 11, 13, 17.  ↩

Edition Masquer
De civitate Dei (CCSL)

Caput XXVIII: De lege Moysi spiritaliter intellegenda, ne in damnabilia murmura carnalis sensus incurrat.

Quod uero subiungit idem propheta: mementote legis Moysi serui mei, quam mandaui ei in Choreb ad omnem Israel, praecepta et iudicia opportune commemorat post declaratum futurum tam magnum inter obseruatores legis contemptoresque discrimen; simul etiam ut discant legem spiritaliter intellegere et inueniant in ea Christum, per quem iudicem facienda est inter bonos et malos ipsa discretio. non enim frustra idem dominus ait Iudaeis: si crederetis Moysi, crederetis et mihi; de me enim ille scripsit. carnaliter quippe accipiendo legem et eius promissa terrena rerum caelestium figuras esse nescientes in illa murmura conruerunt, ut dicere auderent: uanus est qui seruit deo, et quid amplius, quia custodiuimus mandata eius et quia ambulauimus supplices ante faciem domini omnipotentis? et nunc nos beatos dicimus alienos, et aedificantur omnes qui faciunt iniquitatem. quibus eorum uerbis quodammodo propheta conpulsus est nouissimum praenuntiare iudicium, ubi mali nec saltem falso sint beati, sed apertissime miserrimi appareant, et boni nulla temporali saltem miseria laborent, sed clara ac sempiterna beatitudine perfruantur. dixerat quippe istorum talia quaedam uerba etiam superius dicentium: omnis, qui facit malum, bonus est in conspectu domini, et tales ei placent. ad haec, inquam, contra deum murmura peruenerunt legem Moysi accipiendo carnaliter. unde et ille in psalmo septuagensimo secundo paene commotos dicit fuisse pedes suos et effusos gressus suos, utique in lapsum, quia zelauit in peccatoribus, pacem peccatorum intuens; ita ut inter cetera diceret: quomodo sciuit deus, et si est scientia in altissimo? diceret etiam: numquid uano iustificaui cor meum et laui in innocentibus manus meas? ut autem solueret hanc difficillimam quaestionem, quae fit, cum uidentur boni esse miseri et felices mali: hoc, inquit, labor est ante me, donec introeam in sanctuarium dei et intellegam in nouissima. iudicio quippe nouissimo non sic erit; sed in aperta iniquorum miseria et aperta felicitate iustorum longe quam nunc est aliud apparebit.

  Imprimer   Rapporter une erreur
  • Afficher le texte
  • Référence bibliographique
  • Scans de cette version
Les éditions de cette œuvre
De civitate Dei (CCSL)
Traductions de cette œuvre
La cité de dieu
The City of God Comparer
Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV) Comparer
Commentaires sur cette œuvre
The City of God - Translator's Preface

Table des matières

Faculté de théologie, Patristique et histoire de l'Église ancienne
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Mentions légales
Politique de confidentialité