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La cité de dieu
CHAPITRE XXX.
MALGRÉ L’OBSCURITÉ DE QUELQUES PASSAGES DE L’ANCIEN TESTAMENT, OU LA PERSONNE DU CHRIST NE PARAÎT PAS EN TOUTE ÉVIDENCE, IL FAUT, QUAND IL EST DIT QUE DIEU VIENDRA JUGER, ENTENDRE CELA DE JÉSUS-CHRIST.
Il y a beaucoup d’autres témoignages de l’Ecriture sur le dernier jugement, mais il serait trop long de les rapporter, et il nous suffit d’avoir prouvé qu’il a été annoncé par l’Ancien et par le Nouveau Testament. Mais l’Ancien ne déclare pas aussi formellement que le Nouveau que c’est Jésus-Christ qui doit rendre ce jugement. De ce qu’il y est dit que le Seigneur Dieu viendra, il ne s’ensuit pas que ce doive être Jésus-Christ, car cette qualification convient aussi bien au Père ou au Saint-Esprit qu’au Fils. Nous ne devons pas toutefois laisser passer ce point sans preuves. II est nécessaire pour cela de montrer premièrement, comment Jésus-Christ parle dans ses prophètes, sous le nom de Seigneur Dieu, afin qu’aux autres endroits, où cela n’est point manifeste et où néanmoins il est dit que le Seigneur Dieu doit venir pour juger, on puisse l’entendre de Jésus-Christ. Il y a un passage dans le prophète Isaïe qui fait voir clairement ce dont il s’agit. Voici en effet comment Dieu parla par ce Prophète : « Ecoutez-moi, Jacob et Israël que j’appelle. Je suis le premier et je suis pour jamais. Ma main a fondé la terre, et ma droite a affermi le ciel. Je les appellerai, et ils s’assembleront tous et ils entendront. Qui a annoncé ces choses? Comme je vous aime, j’ai accompli votre volonté sur Babylone et exterminé la race des Chaldéens. J’ai parlé et j’ai appelé ; je l’ai amené, et je l’ai fait réussir dans ses entreprises. Approchez-vous de moi, et écoutez-moi. Dès le commencement, je n’ai point parlé en secret ; j’étais présent, lorsque ces choses se faisaient. Et maintenant le Seigneur Dieu m’a envoyé, et son Esprit1 ». C’est lui-même qui parlait tout à l’heure comme le Seigneur Dieu, et néanmoins on ne saurait pas que c’est Jésus-Christ, s’il n’ajoutait : « Et maintenant le Seigneur Dieu m’a envoyé, et son Esprit ». Il dit cela, en effet, selon la forme d’esclave, et parle d’une chose à venir, comme si elle était passée. De même, en cet autre passage du même prophète : « Il a été conduit à la mort, comme une brebis que l’on mène à la boucherie2 » ; il ne dit pas : «Il sera conduit», mais il se sert du passé pour le futur, selon le langage ordinaire des Prophètes. Il y a un autre passage dans Zacharie, où il dit clairement que le Tout-Puissant a envoyé le Tout-Puissant. Or, de qui peut-on entendre cela, sinon de Dieu le Père qui a envoyé Dieu le Fils? Voici le passage: « Le Seigneur tout puissant a dit : Après la gloire, il m’a envoyé vers les nations, qui vous ont pillé. Car vous toucher, c’est toucher la prunelle de son oeil. J’étendrai ma main sur eux, et ils deviendront les dépouilles de ceux qui étaient leurs esclaves et vous connaîtrez que c’est le Seigneur tout-puissant qui m’a envoyé3 ». Voilà le Seigneur tout puissant qui dit qu’il est envoyé par le Seigneur tout-puissant. Qui serait entendre ces paroles d’un autre que de Jésus-Christ, qui parle aux brebis égarées de la maison d’Israël ? Aussi dit-il dans l’Evangile. « Je n’ai été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d’Israël4», qu’il compare ici à la prunelle des yeux de Dieu, pour montrer combien il les chérit. Parmi ces brebis, il faut compter les Apôtres mêmes, mais « après la gloire », c’est-à-dire après sa résurrection glorieuse, car avant, comme dit saint Jean l’évangéliste: «Jésus n’était point encore glorifié5 ». Il fut aussi envoyé aux nations, en la personne de ses Apôtres; et ainsi fut accompli ce qu’on lit dans le psaume : « Vous me délivrerez des rébellions de ce peuple; vous m’établirez chef des nations6 »; afin que ceux qui avaient pillé les Israélites, et dont les Israélites avaient été les esclaves, devinssent eux-mêmes les dépouilles des Israélites ; car c’est ce qu’il avait promis aux Apôtres en leur disant : « Je vous ferai pêcheurs d’hommes7 » ; et à l’un deux: « Dès ce moment ton emploi sera de prendre des hommes8 ». Ils deviendront donc les dépouilles, mais en un bon sens, comme sont celles qu’on enlève dans l’Evangile à ce Fort armé, après l’avoir lié de chaînes encore plus fortes que lui9.
Le Seigneur parlant encore par les Prophètes : « En ce jour-là, dit-il, j’aurai soin d’exterminer toutes les nations qui viennent contre Jérusalem, et je verserai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem l’esprit de grâce et de miséricorde; ils jetteront les yeux sur moi, parce qu’ils m’ont insulté; et ils se lamenteront, comme ils se lamenteraient au sujet d’un fils bien-aimé; ils seront outrés de douleur, comme ils le seraient pour un fils unique10 ». A qui appartient-il, sinon à, Dieu seul, d’exterminer toutes les nations ennemies de la cité de Jérusalem, «qui viennent contre elle », c’est-à-dire qui lui sont contraires, ou, selon d’autres versions, qui « viennent sur elle», c’est-à-dire qui veulent l’assujétir? et à qui appartient-il de répandre l’esprit de grâce et de miséricorde sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem? Sans doute cela n’appartient qu’à Dieu; et aussi est-ce à Dieu que le Prophète le fait dire. Et toutefois Jésus-Christ fait voir que c’est lui qui est ce Dieu qui a fait toutes ces merveilles, lorsqu’il ajoute : « Et ils jetteront les yeux sur moi, parce qu’ils m’ont insulté, et ils se lamenteront, comme ils se lamenteraient au sujet d’un fils bien-aimé, et ils seront outrés de douleur, comme ils le seraient pour un fils unique ». Car en ce jour-là, les Juifs mêmes, qui doivent recevoir l’esprit de grâce et de miséricorde, jetant les yeux sur Jésus-Christ, qui viendra dans sa majesté, et voyant que c’est, lui qu’ils ont méprisé dans son abaissement, en la personne de leurs pères, se repentiront de l’avoir insulté dans sa passion. Quant à leurs pères qui ont été les auteurs d’une si grande impiété, ils le verront bien- aussi, quand ils ressusciteront; mais ce ne sera que pour être punis de leur attentat, et non pour se convertir. Ce n’est donc pas d’eux qu’il faut entendre ces paroles: «Je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem l’esprit de grâce et de miséricorde ; et ils jetteront les yeux sur moi, à cause qu’ils m’ont insulté » ; et pourtant, ceux qui croiront à la prédication d’Elie doivent descendre de leur race. Mais de même que nous disons aux Juifs: Vous avez fait mourir Jésus-Christ, quoique ce crime soit l’ouvrage de leurs ancêtres ; de même ceux dont parle le Prophète s’affligeront d’être en quelque sorte les auteurs du mal que d’autres ont accompli. Ainsi, bien qu’après avoir reçu l’esprit de grâce et de miséricorde, ils ne soient point enveloppés dans une même condamnanation, ils ne laisseront pas de pleurer le crime de leurs pères, comme s’ils en étaient coupables. Au reste, tandis que les Septante ont traduit : « Ils jetteront les yeux sur moi, à cause qu’ils m’ont insulté », l’hébreu porte: « Ils jetteront les yeux sur moi qu’ils ont percé11 » ; expressions12 qui rappellent encore mieux Jésus-Christ crucifié. Toutefois « l’insulte », suivant l’expression adoptée par les Septante, embrasse en quelque sorte l’ensemble de la passion. En effet, Jésus-Christ fut insulté par les Juifs, et quand il fut pris, et quand il fut lié, et quand il l’ut jugé, et quand il fut revêtu du manteau d’ignominie, et quand il fut couronné d’épines, frappé sur la tête à coups de roseau, adoré dérisoirement le genou en terre, et quand il porta sa croix, et enfin quand il y fut attaché. Ainsi, en réunissant l’une et l’autre version, et en lisant qu’ils l’ont insulté et qu’ils l’ont percé, nous reconnaîtrons mieux la vérité de la passion du Sauveur.
Quand donc nous lisons dans les Prophètes que Dieu doit venir juger, il le faut entendre de Jésus-Christ ; car, bien que ce soit le Père qui doive juger, il ne jugera que par l’avénement du Fils de l’homme. Il ne jugera personne visiblement ; il a donné tout pouvoir de juger au Fils, qui viendra pour rendre le jugement, comme il est venu pour le subir. De quel autre que de lui peut-on entendre ce que Dieu dit par Isaïe, sous le nom de Jacob et d’Israël, dont le Christ est issu selon la chair: « Jacob est mon serviteur; je le protégerai ; Israël est mon élu ; c’est pourquoi mon âme l’a choisi. Je lui ai donné mon esprit; il prononcera le jugement aux nations. Il ne criera point, il ne se taira point; et sa voix ne sera point entendue au dehors. Il ne brisera point le roseau cassé ; il n’éteindra point la lampe qui fume encore; mais il jugera en vérité. Il sera resplendissant, et ne pourra être opprimé jusqu’à ce qu’il établisse le jugement sur la terre ; et les nations espéreront en lui13 ». L’hébreu ne porte pas Jacob et Israël; mais les Septante, voulant nous montrer comment il faut entendre le mot de serviteur que porte le serviteur, c’est-à-dire le profond abaissement où a daigné se soumettre le Très-Haut, ont mis le nom de celui dans la postérité duquel il a pris cette forme de serviteur. Le Saint-Esprit lui a été donné, et nous le voyons descendre sur lui dans l’Evangile, sous la forme d’une colombe14. Il a prononcé le jugement aux nations, parce qu’il a prédit l’accomplissement futur de ce qui leur était caché. Sa douceur l’a empêché de crier; et toutefois il n’a pas cessé de prêcher la vérité. Mais sa voix n’a point été entendue au dehors, et ne l’est pas encore, parce que ceux qui sont retranchés de son corps ne lui obéissent pas. Il n’a point brisé ni éteint les Juifs, ses persécuteurs, qui sont comparés ici tour à tour à un roseau cassé, parce qu’ils ont perdu leur fermeté, et à une lampe fumante, parce qu’ils n’ont plus de lumière. Il les a épargnés, parce qu’il n’était pas encore venu pour les juger, mais pour être jugé par eux15. Il a prononcé un jugement véritable, leur prédisant qu’ils seraient punis, s’ils persistaient en leur malice. Sa face a été resplendissante sur la montagne16, et son nom célèbre dans l’univers ; et il n’a pu être opprimé par ses persécuteurs, ni dans sa personne, ni dans son Eglise. Ainsi, c’est en vain que ses ennemis disent: « Quand est-ce que son nom sera aboli et périra? jusqu’à ce qu’il établisse le jugement sur la. terre17 ». Voilà ce que nous cherchions et ce qui était caché car c’est le dernier jugement qu’il établira sur la terre, quand il descendra du ciel. Nous voyons déjà accompli ce que le Prophète ajoute : « Et les nations espéreront en son nom ». Que ce fait, qui ne peut pas être nié, soit donc une raison pour croire ce que l’on mnie impudemment. Car qui eût osé espérer cette merveille dont sont témoins ceux-là mêmes qui refusent de croire en Jésus-Christ, et qui grincent des dents et sèchent de dépit, parce qu’ils ne peuvent les nier? qui eût osé espérer que les nations espéreraient au nom de Jésus-Christ, quand on le prenait, quand on le liait et le bafouait, quand on l’insultait et le crucifiait, et enfin quand ses disciples même avaient perdu l’espérance qu’ils commençaient à avoir en lui? Ce qu’à peine un seul larron crut alors sur la croix, toutes les nations le croient maintenant, et, de peur de mourir à jamais, elles sont marquées du signe de cette croix sur laquelle Jésus-Christ est mort.
Il n’est donc personne qui doute de ce jugement dernier, annoncé dans les saintes Ecritures, sinon ceux qui, par une incrédulité aveugle et opiniâtre, ne croient pas en ces Ecritures mêmes, bien qu’elles aient déjà justifié devant toute la terre une partie des vérités qu’elles annoncent. Voilà donc les choses qui arriveront en ce jugement, ou vers cette époque: l’avénement d’Elie, la conversion des Juifs, la persécution de l’Antéchrist, la venue de Jésus-Christ pour juger, la résurrection des morts, la séparation des bons et des méchants, l’embrasement du monde et son renouvellement. Il faut croire que toutes ces choses arriveront ; mais comment et en quel ordre? l’expérience nous l’apprendra mieux alors que toutes nos conjectures ne peuvent le faire maintenant. J’estime pourtant qu’elles arriveront dans le même ordre où je viens de les rappeler.
Il ne me reste plus que deux livres à écrire pour terminer cet ouvrage et m’acquitter de mes promesses avec l’aide de Dieu. Dans le premier des deux je traiterai du supplice des méchants ; dans l’autre, de la félicité des bons; et j’y réfuterai les vains raisonnements des hommes qui se croient sages en se raillant des promesses de Dieu, et qui méprisent comme faux et ridicules les dogmes qui nourrissent notre foi. Mais pour ceux qui sont sages selon Dieu, sa toute-puissance est le grand argument qui leur fait croire toutes les vérités qui semblent incroyables aux hommes, et qui néanmoins sont contenues dans les saintes Ecritures, dont la véracité a déjà été justifiée de tant de manières. Ils tiennent pour certain qu’il est impossible que Dieu ait voulu nous tromper, et qu’il peut faire ce qui parait impossible aux infidèles.
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Isa. XLVIII, 12-16. ↩
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Isa. LIII, 7, sec. LXX. ↩
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Zach. II, 8, 9. ↩
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Matt. XV, 24. ↩
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Jean, VII, 39. ↩
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Ps. XVII, 44. ↩
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Matt. IV, 19. ↩
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Luc, V, 10. ↩
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Matt. XII, 29. ↩
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Zach. XII, 9, 10. ↩
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Jean, V, 22. ↩
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Ce sont celles de la Vulgate. ↩
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Isa. XLII, 1-4, sec. LXX. ↩
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Matt. III, 16. ↩
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Comp. saint Jérôme, commentant Isaïe, Epist. CLI ad Algasiam. ↩
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Matt. XVII, 1, 2. ↩
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Ps. XL, 6 ↩
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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
30. In den Büchern des Alten Testamentes wird zwar nicht deutlich auf die Person Christi hingewiesen, wenn vom Richten der Welt durch Gott die Rede ist, doch geht aus einigen Stellen, in denen Gott der Herr spricht, unzweifelhaft hervor, daß der Sprechende Christus ist.
Band 28, S. 1299Es gibt in den göttlichen Schriften noch viele andere Zeugnisse für das letzte Gericht Gottes; ich käme an kein Ende, wollte ich sie alle zusammenstellen. Es muß der Nachweis genügen, daß dieses Gericht in den neuen und alten heiligen Schriften vorhergesagt ist. Doch immerhin mit einem Unterschied: in den alten ist nicht so deutlich wie in den neuen ausgesprochen, daß durch Christus das Gericht werde abgehalten werden, d. h. daß Christus als Richter vom Himmel kommen werde; einfach Gott der Herr wird kommen, heißt es oder sagt er selbst, was nicht ohne weiteres auf Christus geht; denn Gott und Herr ist sowohl der Vater wie der Sohn und der Heilige Geist. Auch dafür aber, für die Beziehung auf Christus, muß ich noch Belege beibringen. Es soll also zunächst dargetan werden, wie als Herr und Gott auch Jesus Christus redend eingeführt wird in den prophetischen Büchern und dabei als Jesus Christus deutlich erkennbar ist; daraus wird sich dann von selbst ergeben, daß er auch da verstanden werden kann, wo von ihm, ohne daß er so deutlich erkennbar wäre, ausgesagt ist, er werde als Gott und Herr zu jenem letzten Gerichte kommen. Es gibt eine Stelle beim Propheten Isaias, die das klar erweist. Gott spricht nämlich einmal durch den Propheten1: „Höre mich, Jakob und Israel, den ich rufe. Ich bin der erste und ich bin auf ewig, und meine Hand hat die Erde gegründet und meine Rechte den Himmel befestigt. Ich will sie rufen, und sie werden dastehen zumal und alle sich versammeln und hören. Wer kündete ihm dies? Ich liebe dich, und darum habe ich deinen Willen erfüllt an Babylon und aufgeräumt mit dem Samen der Chaldäer. Und ich habe gesprochen, ich war es, der rief; ich habe ihn herbeigeführt und ihm eine glückliche Reise verschafft. Tretet her zu mir und vernehmet das. Von Anfang an Band 28, S. 1300habe ich nicht im Verborgenen gesprochen; als es wurde, war ich dabei. Und nun hat mich Gott der Herr gesandt und sein Geist.“ Ohne Zweifel ist es Jesus Christus, der hier sprach wie Gott der Herr; und doch würde man ihn nicht erkennen, wenn er nicht beigefügt hätte: „Und nun hat Gott der Herr mich gesandt und sein Geist.“ Denn das sagt er von seinem Kommen in Knechtsgestalt, wobei er zum Ausdruck eines zukünftigen Ereignisses die vergangene Zeit gebraucht, wie man bei demselben Propheten liest: „Wie ein Schaf wurde er zur Opferung geführt.“ Er sagt nicht: „wird er geführt werden“, sondern setzt die vergangene Zeit für etwas, was erst eintreten sollte. Und so drückt sich die Weissagung häufig aus.
Es gibt noch eine andere Stelle, bei Zacharias, worin sich dies klar erweist, weil nach ihr der Allmächtige den Allmächtigen gesandt hat, also selbstverständlich Gott der Vater Gott den Sohn. Dort heißt es nämlich2: „So spricht der Herr, der Allmächtige: Nach der Verherrlichung sandte er mich über die Völker, die euch beraubt haben; denn die euch antasten, rühren gleichsam an seinen Augapfel. Siehe, ich erhebe meine Hand wider sie, und sie sollen zur Beute werden denen, die ihnen dienten; und ihr werdet erkennen, daß der Herr, der Allmächtige, mich gesandt hat.“ Da steht es: der Herr, der Allmächtige, nennt sich gesandt vom Herrn, dem Allmächtigen. Niemand wird hier unter dem Sprecher einen anderen als Christus verstehen wollen, wie er sich an die verlorenen Schafe des Hauses Israel wendet. Er sagt ja im Evangelium3: „Ich bin nur gesandt zu den verlorenen Schafen des Hauses Israel;“ diese vergleicht er hier mit Gottes Augapfel im Hinblick auf die innige Liebe gegen sie; waren ja auch die Apostel aus dieser Gattung von Schafen. Jedoch nach der Verherrlichung, nämlich durch seine Auferstehung [„Jesus war noch nicht verherrlicht“ sagt der Evangelist4 von der Zeit vor der Auferstehung], ward er auch an die Völker Band 28, S. 1301gesandt in seinen Aposteln, und so erfüllte sich das Psalmwort5: „Du wirst mich losmachen von dem widersprechenden Volke, Du wirst mich zum Haupte über die Völker setzen“. Auf solche Weise sollten die, welche die Israeliten beraubt und denen die Israeliten gedient hatten, da sie den Heidenvölkern unterworfen wurden, statt nun umgekehrt in gleicher Weise beraubt zu werden, vielmehr selbst die Beute der Israeliten werden [das hatte der Herr seinen Aposteln verheißen mit den Worten6: „Ich will euch zu Menschenfischern machen“, und zu einem von ihnen sprach er7: „Von nun an wirst du Menschen fangen“]; zur Beute also sollten die Völker werden, aber im guten Sinne, als der jenem Starken, aber noch stärker Gebundenen, entrissene Hausrat8.
Wieder spricht der Herr durch denselben Propheten9: „Und es wird geschehen an jenem Tage, daß ich aufzuräumen suche mit allen Völkern, die wider Jerusalem kommen, und ich werde ausgießen über das Haus Davids und über die Bewohner Jerusalems den Geist der Gnade und der Erbarmung; da werden sie auf mich blicken, darum, daß sie gehöhnt haben, und werden über ihn Klage erheben wie über den Teuersten und Trauer empfinden wir über den einzigen Sohn.“ Es kann doch nur Sache Gottes sein, aufzuräumen mit allen der heiligen Stadt feindseligen Völkern, die „wider sie kommen“, d. i. ihr entgegen sind, oder wie andere übersetzen, die „über sie kommen“, nämlich um sie zu unterjochen; und nur Gott kann über das Haus Davids und über die Bewohner jener Stadt den Geist der Gnade und der Erbarmung ausgießen. Das also ist Sache Gottes, und in seinem Namen sagt es der Prophet; und doch erweist sich als dieser Gott, der so Großes und Göttliches vollbringt, Christus durch den Beisatz: „Da werden sie auf mich blicken, darum, daß sie gehöhnt haben, und werden über ihn Klage erheben wie über den Teuersten10 und Trauer empfinden wie Band 28, S. 1302über den einzigen Sohn.“ Es wird nämlich die Juden reuen an jenem Tage, und zwar wiederum die, welche den Geist der Gnade und der Erbarmung empfangen werden, daß sie Christum verhöhnt haben in seinem Leiden, wenn sie auf ihn blicken, wie er in seiner Herrlichkeit kommt, und erkennen, daß er es ist, den sie vordem während seiner Erniedrigung in ihren Vorfahren verspottet haben. Auch diese ihre Vorfahren allerdings, die Urheber jener ungeheuren Gottlosigkeit, werden bei ihrer Auferstehung ihn schauen, jedoch nicht mehr, um sich zu bessern, sondern um der Strafe zu verfallen. Sie also sind nicht gemeint bei den Worten: „Und ich werde ausgießen über das Haus Davids und über die Bewohner Jerusalems den Geist der Gnade und der Erbarmung; da werden sie auf mich blicken, darum, daß sie gehöhnt haben“; doch aber Abkömmlinge von ihnen, die durch Elias in jener Zeit zum Glauben gebracht werden. Allein wie wir zu den Juden sagen: „Ihr habt Christus getötet“, obwohl das ihre Vorfahren getan haben, ebenso werden die Juden der Endzeit trauern, daß sie gewissermaßen getan haben, was ihre Vorfahren getan haben, von denen sie abstammen. Obgleich sie also, nunmehr gläubig geworden nach Empfang des Geistes der Gnade und der Erbarmung, nicht verdammt werden mit ihren gottlosen Vorfahren, werden sie doch deren Untat beklagen, als hätten sie selbst sie vollbracht. Sie werden sonach nicht aus Schuldbewußtsein trauern, sondern aus frommer Gesinnung. Übrigens lautet die Stelle: „Da werden sie auf mich blicken, darum, daß sie gehöhnt haben“, wie die siebzig Dolmetscher haben, nach der Übersetzung aus dem Hebräischen: „Da werden sie auf mich blicken, den sie durchbohrt haben“, womit noch deutlicher auf den gekreuzigten Christus hingewiesen ist. Andererseits aber zieht sich die Verhöhnung, die die Siebzig anzuführen vorzogen, durch seine ganze Leidensgeschichte hindurch. Man hat ihn ja gehöhnt bei der Gefangennahme wie bei der Schmach der Anlegung eines schimpflichen Gewandes, bei der Dornenkrönung wie bei dem Schlag mit dem Rohr auf sein Haupt, bei der spöttischen Anbetung mit gebogenen Knien wie bei der Kreuztragung und als er schon am Band 28, S. 1303Kreuze hing. Wenn wir also, statt einer Übersetzung ausschließlich recht zu geben, beide miteinander verbinden, erkennen wir um so vollständiger die Wahrheit über das Leiden des Herrn.
Wenn demnach in den prophetischen Schriften Gott genannt wird als der, welcher zur Abhaltung des Jüngsten Gerichtes kommen wird, so ist darunter, auch wenn sonst kein unterscheidendes Merkmal angegeben ist, gleichwohl, und zwar eben um des Gerichtes willen immer nur Christus zu verstehen; mag auch der Vater richten, so wird er doch nur durch die Ankunft des Menschensohnes richten. Denn er selbst, der Vater, „wird niemand richten“ durch die Offenbarung seiner Gegenwart, „sondern hat alles Gericht dem Sohn übergeben“11, der sich als Mensch richtend offenbaren wird, wie er als Mensch gerichtet worden ist. Denn wer sonst ist der, von dem wiederum Gott durch den Propheten Isaias12 spricht unter dem Namen Jakob und Israel, unter dem Namen dessen, aus dessen Samen er den Leib annahm? So lautet die Stelle: „Jakob, mein Knabe, ich will ihn aufnehmen; Israel, mein Auserwählter, ihn hat meine Seele an sich gezogen. Ich habe meinen Geist in ihn gesenkt, das Gericht wird er den Völkern verkünden. Er wird nicht schreien und nicht ablassen, und seine Stimme wird man draußen nicht vernehmen. Das zerknickte Rohr wird er nicht zerbrechen und den glimmenden Docht nicht auslöschen, sondern das Gericht in Wahrheit verkünden. ErGlanzen wird er und nicht gebrochen werden, bis er auf Erden das Gericht abhält; und auf seinen Namen werden die Völker ihre Hoffnung setzen.“ Im hebräischen Text heißt es nicht „Jakob“ und „Israel“, sondern „mein Knecht“; die siebzig Dolmetscher wollten offenbar andeuten, in welchem besonderen Sinne das Wort „Knecht“ aufzufassen sei; es ist nämlich im hebräischen Text als Andeutung der Knechtsgestalt gebraucht, worin sich der Allerhöchste als den Allerniedrigsten darstellte, und so haben die Siebzig, um den „Knecht“ näher zu bezeichnen, den Namen jenes Mannes gesetzt, Band 28, S. 1304aus dessen Geschlecht die Knechtsgestalt angenommen ward. In diesen Knecht wurde der Heilige Geist gesenkt, wie das auch in der Gestalt einer Taube nach dem Zeugnis des Evangeliums13 in die Erscheinung getreten ist. Das Gericht hat er den Völkern verkündet, indem er es den Völkern vorhersagte, denen es bis dahin unbekannt war; aus Sanftmut hat er nicht geschrien, aber er hat auch nicht abgelassen, die Wahrheit zu verkünden; doch hat man draußen seine Stimme nicht gehört und hört sie auch jetzt nicht, da er eben bei denen, die draußen sind, abgeschnitten von seinem Leibe, kein Gehör findet; und selbst seine Verfolger, die Juden, die wegen der Einbuße der Rechtlichkeit mit einem geknickten Rohr verglichen sind und wegen des Verlustes des Lichtes mit einem glimmenden Dochte, hat er nicht zerbrochen, nicht ausgelöscht, er hat ihrer geschont, da er noch nicht zu richten gekommen war, sondern sich von ihnen richten zu lassen. „In Wahrheit“ hat er das Gericht verkündet, indem er ihnen vorhersagte, wann die Strafe sie treffen würde, falls sie in ihrer Bosheit verharrten. Es erglänzte auf dem Berge sein Antlitz, auf dem ganzen Erdkreis sein Ruhm; und gebrochen oder zermalmt ward er nicht: er wich weder in eigener Person noch in seiner Kirche den Verfolgern, so daß er zu sein aufgehört hätte; und so ist nicht eingetreten und wird auch nicht eintreten, was seine Feinde sagten und sagen14: „Wann wird er sterben und sein Name vergehen?“ Es wird nicht dahin kommen, „bis er auf Erden das Gericht hält“. So ist es nun klar hervorgetreten, das Verborgene, wonach wir fahndeten; denn das Gericht, wovon hier die Rede ist, ist das Jüngste Gericht, das „er abhalten wird auf Erden“, wenn er vom Himmel kommen wird; wer? der, an dem wir jetzt schon das Schlußwort der Stelle erfüllt sehen: „Und auf seinen Namen werden die Völker ihre Hoffnung setzen.“ Möchte man sich doch an der Hand solch unleugbarer Tatsachen zum Glauben an Dinge aufschwingen, die man immer noch frech in Abrede stellt. Wer hätte auch den Umschwung erwartet, dessen Augenzeugen Band 28, S. 1305mit uns nun doch auch die sind, die an Christus noch nicht glauben wollen und über ihn, weil sie ihn doch nicht in Abrede stellen können, mit den Zähnen knirschen und vor Wut vergehen15, wer, sage ich, hätte erwartet, daß die Völker auf Christi Namen ihre Hoffnung setzen würden, wer hätte es damals erwartet, als Christus festgenommen und gebunden, geschlagen, verspottet, gekreuzigt wurde, als selbst auch seine Jünger die Hoffnung aufgaben, die sie zu ihm schon gefaßt hatten? Was damals kaum der eine der Schacher am Kreuze erhoffte, das erhoffen jetzt die Völker allüberall, und sie bezeichnen sich, um nicht dem ewigen Tode zu verfallen, mit dem Kreuze, woran er den Tod erlitt.
Daß also durch Christus Jesus ein Jüngstes Gericht, wie es in diesen heiligen Schriften vorherverkündigt ist, werde abgehalten werden, kann man nur in Abrede stellen oder in Zweifel ziehen, wenn man in unfaßbarer Erbitterung oder Blindheit diesen Schriften keinen Glauben beimißt, die doch bereits ihre Glaubwürdigkeit vor dem ganzen Erdkreis dargetan haben. Bei diesem Gerichte nun oder um die Zeit dieses Gerichtes sind, wie wir sahen, folgende Ereignisse zu erwarten: die Ankunft des Thesbiten Elias, die Annahme des Glaubens seitens der Juden, die Verfolgung durch den Antichrist, die Ankunft Christi zum Gericht, die Auferstehung der Toten, die Scheidung der Guten und der Bösen, der Weltbrand und die Welterneuerung. Daß dies alles kommen wird, hat man zu glauben; auf welche Art freilich und in welcher Reihenfolge es kommen wird, das wird seinerzeit das Erfahren der Wirklichkeit besser lehren, als es jetzt der Menschengeist festzustellen vermag. Ich halte indes dafür, daß die einzelnen Stücke in der Reihenfolge kommen werden, wie ich sie aufgeführt habe.
Nun stehen noch zwei Bücher dieses Werkes aus; sie sollen mit Hilfe des Herrn zu Ende bringen, was wir in Aussicht gestellt haben. Das eine Buch wird von der Strafpein der Bösen handeln, das andere von der Glückseligkeit der Gerechten; es wird darin hauptsächlich, Band 28, S. 1306soweit Gott die Kraft gibt, der Menschenwitz zu widerlegen sein, den Unselige, weise wie sie meinen, ausklügeln wider die Vorhersagungen und Verheißungen Gottes, wobei sie die Quellen des heilbringenden Glaubens als unwahr und lächerlich verachten. Ihnen gegenüber halten die, welche Gott ihren Witz meistern lassen, für den Hauptbeweisgrund alles dessen, was dem Menschen unfaßbar erscheint und gleichwohl in den heiligen Schriften enthalten ist, deren Glaubwürdigkeit schon vielfach sichergestellt ist, die Wahrhaftigkeit und die Allmacht Gottes; denn das steht ihnen fest, daß Gott in diesen Schriften unter keinen Umständen habe Unwahres aussagen können und daß er zu vollbringen imstande sei, was den Ungläubigen als unmöglich gilt.