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La cité de dieu
CHAPITRE XXX.
DE L’ÉTERNELLE FÉLICITÉ DE LA CITÉ DE DIEU ET DU SABBAT ÉTERNEL.
Qu’elle sera heureuse cette vie où tout mal aura disparu, où aucun bien ne sera caché, où l’on n’aura qu’à chanter les louanges de Dieu, qui sera tout en tous ! car que faire autre chose en un séjour où ne se peuvent rencontrer ni la paresse, ni l’indigence? Le Psalmiste ne veut pas dire autre chose, quand il s’écrie : « Heureux ceux qui habitent votre maison, Seigneur ! ils vous loueront éternellement1 ». Toutes les parties de notre corps, maintenant destinées à certains usages nécessaires à la vie, n’auront point d’autre emploi que de concourir aux louanges de Dieu. Toute cette harmonie du corps humain dont j’ai parlé et qui nous est maintenant cachée, se découvrant alors à nos yeux avec une infinité d’autres choses admirables, nous transportera d’une sainte ardeur pour louer hautement le grand Ouvrier. Je n’oserais déterminer quels seront les mouvements de ces corps spirituels; mais, à coup sûr, mouvement, altitude, expression, tout sera dans la convenance, en un lieu où rien que de convenable ne se peut rencontrer. Un autre point assuré, c’est que le corps sera incontinent où l’esprit voudra, et que l’esprit ne voudra rien qui soit contraire à la dignité du corps, ni à la sienne. Là régnera la véritable gloire, loin de l’erreur et de la flatterie. Là le véritable honneur, qui ne sera pas plus refusé à qui le mérite que déféré à qui ne le mérite pas, nul indigne n’y pouvant prétendre dans un séjour où le mérite seul donne accès. Là enfin la véritable paix où l’on ne souffrira rien de contraire, ni de soi-même, ni des autres. Celui-là même qui est l’auteur de la vertu en sera la récompense, parce qu’il n’y a rien de meilleur que lui et qu’il a promis de se donner à tous. Que signifie ce qu’il a dit par le prophète : « Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple2 », sinon : Je serai l’objet qui remplira tous leurs souhaits ; je serai tout ce que les hommes peuvent honnêtement désirer, vie, santé, nourriture, richesses, gloire, honneur, paix, en un mot tous les biens, afin que, comme dit l’Apôtre: « Dieu soit tout en tous3 ». Celui-là sera la fin de nos désirs, qu’on verra sans fin, qu’on aimera sans dégoût, qu’on louera sans lassitude : occupation qui sera commune à tous, ainsi que la vie éternelle.
Au reste, il n’est pas possible de savoir quel sera le degré de gloire proportionné aux mérites de chacun. Il n’y a point de doute pourtant qu’il n’y ait en cela beaucoup de différence. Et c’est encore un des grands biens rie cette Cité, que l’on n’y portera point envie à ceux que l’on verra au-dessus de soi, comme maintenant les anges ne sont point envieux de la gloire des archanges. L’on souhaitera aussi peu de posséder ce qu’on n’a pas reçu, quoiqu’on soit parfaitement uni à celui qui a reçu, que le doigt souhaite d’être l’oeil, bien que l’oeil et le doigt entrent dans la structure du même corps. Chacun donc y possédera tellement son don, l’un plus grand, l’autre plus petit, qu’il aura en outre le don de n’en point désirer de plus grand que le sien.
Et il ne faut pas s’imaginer que les bienheureux n’auront point de libre arbitre, sous prétexte qu’ils ne pourront plus prendre plaisir au péché ; ils seront même d’autant plus libres qu’ils seront délivrés du plaisir de pécher pour prendre invariablement plaisir à ne pécher point. Le premier libre arbitre qui fut donné à l’homme, quand Dieu le créa droit, consistait à pouvoir ne pas céder au péché et aussi à pouvoir pécher. Mais ce libre arbitre supérieur, qu’il doit recevoir à la fin, sera d’autant plus puissant qu’il ne pourra plus pécher, privilége qu’il ne tiendra pas de lui. même, mais do la bonté de Dieu. Autre chose est d’être Dieu, autre chose est de participer de Dieu. Dieu, par nature, ne peut pécher; mais celui qui participe de Dieu reçoit seulement de lui la grâce de ne plus pouvoir pécher. Or, cet ordre devait être gardé dans le bienfait de Dieu, de donner premièrement à l’homme un libre arbitre par lequel il pût ne point pécher, et ensuite de lui en donner un par lequel il ne puisse plus pécher: le premier pour acquérir le mérite, le second pour recevoir la récompense. Or, l’homme ayant péché lorsqu’il l’a pu, c’est par une grâce plus abondante qu’il est délivré, afin d’arriver à cette liberté où il ne pourra plus pécher. De même que la première immortalité qu’Adam perdit en péchant consistait à pouvoir ne pas mourir, et que la dernière consistera à ne pouvoir plus mourir, ainsi la première liberté de la volonté consistait à pouvoir ne pas pécher, la dernière consistera à ne pouvoir plus pécher. De la sorte, l’homme ne pourra pas plus perdre sa vertu que sa félicité. Et il n’en sera pourtant pas moins libre : car dira-t-on que Dieu n’a point de libre arbitre, sous prétexte qu’il ne saurait pécher? Tous les membres de cette divine Cité auront donc une volonté parfaitement libre, exempte de tout mal, comblée de tout bien, jouissant des délices d’une joie immortelle, sans plus se souvenir de ses fautes ni de ses misères, et sans oublier néanmoins sa délivrance, pour n’être pas ingrate envers son libérateur.
L’âme se souviendra donc de ses maux passés, mais intellectuellement et sans les ressentir, comme un habile médecin qui connaît plusieurs maladies par son art, sans les avoir jamais éprouvées. De même qu’on peut connaître les maux de deux manières, par science ou par expérience, car un homme de bien connaît les vices autrement qu’un libertin, on peut aussi les oublier de deux matières. Celui qui les a appris par science ne les oublie pas de la même manière que celui qui les a soufferts ; car celui-là les oublie en abdiquant sa connaissance, et celui-ci en dépouillant sa misère. C’est de cette dernière façon que les saints ne se souviendront plus de leurs maux passés. Ils seront exempts de tous maux, sans qu’il leur en reste le moindre sentiment; et toutefois, par le moyen de la science qu’ils posséderont au plus haut degré, ils ne connaîtront pas seulement leur misère passée , mais aussi la misère éternelle des damnés. En effet, s’ils ne se souvenaient lias d’avoir été misérables, comment, selon le Psalmiste, chanteraient-ils éternellement les miséricordes de Dieu4? or, nous savons que cette Cité n’aura pas de plus grande joie que de chanter ce cantique à la gloire du Sauveur qui nous a rachetés par son sang. Là cette parole sera accomplie: « Tenez-vous en repos, et reconnaissez que je suis Dieu5 » Là sera vraiment le grand sabbat qui n’aura point de soir, celui qui est figuré dans la Genèse, quand il est dit : « Dieu se reposa de toutes ses oeuvres le septième jour, et il le bénit et le sanctifia, parce qu’il s’y reposa de tous les ouvrages qu’il avait entrepris6 ». En effet, nous serons nous-mêmes le septième jour, quand nous serons remplis et comblés de la bénédiction et de la sanctification, de Dieu. Là nous nous reposerons, et nous reconnaîtrons que c’est lui qui est Dieu, qualité souveraine que nous avons voulu usurper, quand nous avons abandonné Dieu pour écouter cette parole du séducteur : « Vous serez comme des dieux7 »; d’autant plus aveugles que nous aurions eu cette qualité en quelque sorte, par anticipation et par grâce, si nous lui étions demeurés fidèles au lieu de le quitter8. Qu’avons-nous fait en le quittant, que mourir misérablement? Mais alors, rétablis par sa bonté et remplis d’une grâce plus abondante, nous nous reposerons éternellement et nous verrons que c’est lui qui est Dieu; car nous serons pleins de lui et il sera tout en tous. Nos bonnes oeuvres mêmes, quand nous les croyons plus à lui qu’à nous, nous sont imputées pour obtenir ce sabbat; au lieu que, si nous venons à nous les attribuer, elles deviennent des oeuvres serviles, puisqu’il est dit du sabbat : « Vous n’y ferez aucune oeuvre servile9 » ; d’où cette parole qui est dans le prophète Ezéchiel : « Je leur ai donné mes sabbats comme un signe d’alliance entre eux et moi, afin qu’ils apprissent que je suis le Seigneur qui les sanctifie10 » . Nous saurons cela parfaitement, quand nous serons parfaitement en repos et que nous verrons parfaitement que c’est lui qui est Dieu.
Ce sabbat paraîtra encore plus clairement, si l’on compte les âges, selon l’Ecriture, comme autant de jours, puisqu’il se trouve justement le septième. Le premier âge, comme le premier jour, se compte depuis Adam jusqu’au déluge ; le second, depuis le déluge jusqu’à Abraham; et, bien que celui-ci ne comprenne pas une aussi longue durée que le premier, il comprend autant de générations, depuis Abraham jusqu’à Jésus-Christ. L’évangéliste Matthieu compte trois âges qui comprennent chacun quatre générations : un d’Abraham à David, l’autre de David à la captivité de Babylone, le troisième de cette captivité à la naissance temporelle de Jésus-Christ. Voilà donc déjà cinq âges. Le sixième s’écoule maintenant et ne doit être mesuré par aucun nombre certain de générations, à cause de cette parole du Sauveur : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps dont mon Père s’est réservé la disposition11 ». Après celui-ci, Dieu se reposera comme au septième jour, lorsqu’il nous fera reposer en lui, nous qui serons ce septième jour. Mais il serait trop long de traiter ici de ces sept âges. Qu’il suffise de savoir que le septième sera notre sabbat, qui n’aura point de soir, mais qui finira par le jour dominical, huitième jour et jour éternel, consacré par la résurrection de Jésus-Christ et figurant le repos éternel, non-seulement de l’esprit, mais du corps. C’est là que nous nous reposerons et que nous verrons, que nous verrons et que nous aimerons, que nous aimerons et que nous louerons. Voilà ce qui sera à la fin sans fin. Et quelle autre fin nous proposons-nous que d’arriver au royaume qui n’a point de fin?
Il me semble, en terminant ce grand ouvrage, qu’avec l’aide de Dieu je me suis acquitté de ma dette. Que ceux qui trouvent que j’en ai dit trop ou trop peu, me le pardonnent; et que ceux qui pensent que j’en ai dit assez en rendent grâces, non à moi, mais à Dieu avec moi. Ainsi soit-il !
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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
30. Von der ewigen Seligkeit und dem beständigen Sabbat der Stadt Gottes.
Wie groß wird diese Seligkeit sein, bei der jedes Übel ausgeschlossen ist, kein Gut verborgen bleibt, jeder dem Preise Gottes sich widmet, der alles in allem sein Band 28, S. 1471wird!1Denn was sonst dort geschehen sollte, wo man weder aus Trägheit untätig ist noch aus Not arbeitet, kann ich mir nicht denken. Darauf führt mich auch hin das heilige Lied, worin ich lese oder höre2: „Selig, die in Deinem Hause wohnen, in alle Ewigkeit werden sie Dich preisen.“ Alle Glieder und inneren Organe des unvergänglichen Leibes, die wir hienieden verteilt sehen über die verschiedenen Gebrauchszwecke, die das Bedürfnis mit sich bringt, werden dem Preise Gottes dienen, weil es dort kein Bedürfnis mehr gibt, sondern nur eine volle, gewisse, sichere und ewig währende Seligkeit. All die jetzt verborgenen leiblichen Ebenmaßverhältnisse, von denen ich schon gesprochen3, werden da nicht mehr verborgen sein, äußerlich und innerlich über den Gesamtleib hin wohl geordnet, und mit den übrigen großen und wunderbaren Dingen, die man dort schauen wird, werden die vernünftigen Geister aus Entzücken über die der Vernunft einleuchtende Schönheit begeistert einstimmen in den Preis eines so großen Meisters. Was für Bewegungen dort den verklärten Leibern eigen sein werden? Ich wage mich nicht bestimmt zu äußern über etwas, was ich mir nicht vorstellen kann; doch mögen sie sein wie immer, sie werden wie auch die Haltung und die ganze Erscheinung entsprechend sein da, wo es überhaupt nichts gibt, was nicht entsprechend wäre. Jedenfalls wird der Leib in einem Nu da sein, wo der Geist will, und wird der Geist nichts wollen, was nicht dem Geiste und dem Leibe geziemte. Dort wird es wahre Verherrlichung geben, wo das Lob weder dem Irrtum ausgesetzt noch von Schmeichelei angekränkelt ist; wahre Ehre, die keinem Würdigen versagt, keinem Unwürdigen zuteil wird; es wird sich gar kein Unwürdiger darum bemühen, wo nur Würdige sich aufhalten dürfen; wahrer Friede wird herrschen, wo keiner Widriges zu befahren hat von sich selbst oder von einem anderen. Der Lohn der Tugend wird Gott selbst sein, der die Tugend verliehen und ihr sich selbst in Aussicht Band 28, S. 1472gestellt hat, das Größte und Beste, was es geben kann. Denn er spricht durch den Mund des Propheten4: „Ich werde ihr Gott sein, und sie sollen mir zum Volke sein“; und das will nichts Geringeres heißen als: „Ich werde ihre Sättigung sein, ich werde den Menschen alles sein, wonach sie rechtmäßigerweise verlangen: Leben, Gesundheit, Nahrung, Reichtum, Ruhm, Ehre, Friede und jegliches Gut.“ In diesem Sinne ist auch das Wort des Apostels aufzufassen5: „Auf daß Gott alles in allem sei“. Der wird unseres Sehnens Ende sein, den man ohne Ende schaut, ohne Überdruß liebt, ohne Ermüdung preist. Diese Gnadengabe, diese Richtung des Herzens, diese Tätigkeit wird sicher, ebenso gut wie das ewige Leben selbst, allen gemeinsam sein.
Wie sich im übrigen je nach dem verdienten Lohne hinwieder auch Ehre und Herrlichkeit abstufen, davon kann man sich keine Vorstellung machen, geschweige denn es in Worten ausdrücken. Doch finden zweifellos Abstufungen statt. Dabei wird jene selige Stadt auch an sich die Beobachtung machen und sie als großes Gut empfinden, daß keiner, der niedriger steht, einen Höherstehenden beneiden wird, so wenig als jetzt die Engel auf die Erzengel neidisch sind; jeder wird darauf verzichten, das zu sein, was ihm nicht zuteil geworden ist, und dabei doch mit dem anderen in friedlichster Eintracht verbunden sein, so etwa wie am Leibe das Auge nicht sein will, was der Finger ist, da ja beide Glieder zu dem in sich gefriedeten Gesamtorganismus des einen Leibes gehören. Ist also auch der eine weniger begnadet als der andere, so hat er doch wieder die Gnade, nicht mehr zu wollen.
Sie werden ferner auch einen freien Willen haben, trotzdem sie die Sünde nicht reizen kann. Der Wille wird vielmehr erst recht frei sein, wenn er vom Reiz zur Sünde bis zu dem Grade befreit ist, daß er einen unbeirrbaren Reiz darin findet, nicht zu sündigen. Denn der erste wahlfreie Wille, der, der dem Menschen ursprünglich verliehen ward, als er aufrecht erschaffen wurde, Band 28, S. 1473hatte es wohl in seiner Macht, nicht zu sündigen, hatte es aber auch in seiner Macht, zu sündigen; dieser letzte dagegen wird um so mächtiger sein, als er es nicht in seiner Macht hat zu sündigen; indes auch nur durch Gottes Gnadengabe, nicht kraft des Vermögens der eigenen Natur. Denn es ist ein Unterschied: Gott sein und an Gott teilhaben. Gott kann von Natur aus nicht sündigen; wer an Gott teilhat, dem ist es von Gott verliehen, nicht sündigen zu können. Doch sollte diese Gottesgabe in Abstufungen verliehen werden: zuerst ein freier Wille, der dem Menschen die Macht gab, nicht zu sündigen; der eine bestimmt, Verdienst zu erwerben, der andere, als Lohn verliehen zu werden. Weil jedoch das Menschenwesen, da es zu sündigen Macht hatte, wirklich sündigte, so ist die Befreiungsgnade um so reichlicher, die es zu einer Freiheit führt, in der es nicht die Macht hat zu sündigen. Wie nämlich die erste Unsterblichkeit, die Adam durch sein Sündigen verloren hat, in der Möglichkeit bestanden hat, dem Sterben zu entgehen, die letzte dagegen in der Unmöglichkeit zu sterben bestehen wird, so auch der erste freie Wille in der Möglichkeit, nicht zu sündigen, der letzte in der Unmöglichkeit zu sündigen. Auf solche Weise wird der Wille zur Gottseligkeit und Gerechtigkeit ebenso unverlierbar sein, wie es der zum Glück ist. Denn durch das Sündigen haben wir freilich wie die Gottseligkeit so auch das Glück eingebüßt, aber den Willen zum Glück haben wir auch nach Verlust des Glückes nicht verloren. Jedenfalls wird man doch Gott selbst den freien Willen deshalb nicht abstreiten wollen, weil er nicht sündigen kann.
So wird also der freie Wille jener Stadt in der Gesamtheit einheitlich und in den einzelnen unverlierbar sein, befreit von jedem Übel und ausgestattet mit allem Guten, unablässig die Wonne ewiger Freuden genießend, in seligem Vergessen aller Schuld und aller Strafe, nicht aber deshalb seiner Befreiung vergessend, um nicht undankbar zu sein gegen seinen Befreier; demnach also eingedenk auch seiner vergangenen Übel, soweit die Vernunfterkenntnis in Frage kommt; was jedoch die tatsächliche Empfindung betrifft, ihrer völlig uneingedenk. Es Band 28, S. 1474verhält sich damit ähnlich wie mit einem sehr erfahrenen Arzte: er kennt fast alle Krankheiten des Leibes so, wie man sie durch Berufsausübung kennen lernen kann; dagegen kennt er nach den Empfindungen, die sie im Leibe hervorrufen, nur die wenigsten, nur die eben, die er selbst durchgemacht hat. Wie es also ein doppeltes Wissen um die Übel gibt, eines, das sie lediglich der Fassungskraft des Geistes erschließt, und eines, das auf der den eigenen Sinnen anhaftenden Empfindung beruht [das gilt ja von allen Gebrechen: das Wissen darum ist ein anderes, je nachdem es wissenschaftliche Erkenntnis des Weisen oder Erfahrung des Unweisen am eigenen schlechten Leben ist], so gibt es auch ein doppeltes Vergessen der Übel: wer sie nur aus Beobachtung und wissenschaftlicher Beschäftigung kennt, vergißt sie anders als der, der sie erfahren und erduldet hat; jener, wenn er die erworbene Kenntnis vernachlässigt, dieser, wenn er vom Elend frei ist. Und von der letzteren Art ist das Vergessen der vergangenen Übel seitens der Heiligen; denn sie werden ihrer völlig ledig sein, so daß in ihrer Empfindung alle Spuren davon getilgt sind. Dagegen kraft der Erkenntnis durch das Fassungsvermögen, das in ihnen bedeutend sein wird, wird ihnen nicht nur das eigene vergangene Elend nicht entfallen, sondern auch das ewig währende der Verdammten bekannt sein. Wie könnten sie auch, wenn sie sich ihres Elends nicht erinnerten, „die Erbarmungen des Herrn in Ewigkeit preisen“, wie der Psalm6 sagt? Ja es wird dieser Preis zur Verherrlichung der Gnade Christi, durch dessen Blut sie erlöst sind, die größte Wonne für die Gottesstadt sein. Dadurch wird in vollem Maße der Aufforderung entsprochen werden7: „Feiert und schaut: ich bin Gott“; und das wird in der Tat der größte Sabbat sein, der keinen Abend mehr hat8, der, auf den der Herr schon bei der Weltschöpfung hingewiesen hat an jener Stelle des Schöpfungsberichtes, wo es heißt9: „Da ruhte Gott am siebenten Tag von all seinen Werken, die er geschaffen, Band 28, S. 1475und Gott segnete den siebenten Tag und heiligte ihn, weil er an ihm geruht hat von all seinen Werken, die Gott zu schaffen unternommen hat.“ Der siebente Tag werden nämlich auch wir selbst sein, so wie wir durch seinen Segen und seine Heiligung zur Fülle gebracht und wiederhergestellt sein werden. Da werden wir dann feiernd schauen, daß nur er Gott ist, was wir uns selbst sein wollten, als wir von ihm abfielen auf die Lockung des Verführers10: „Ihr werdet sein wie Götter“ und den wahren Gott verließen, durch dessen Eingreifen wir wirklich Götter geworden wären auf dem Weg der Teilnahme an ihm, nicht des Abfalls von ihm. Denn was haben wir ohne ihn erreicht, als daß wir uns durch seinen Zorn zugrunde gerichtet haben?11Von ihm wiederhergestellt und durch noch größere Gnade zur Vollendung geführt, werden wir auf ewig feiern, schauend, daß nur er Gott ist, und erfüllt von ihm, wenn er alles in allem sein wird12. Denn selbst auch unsere guten Werke werden uns alsdann, da sie vielmehr als Gottes und nicht als unsere Werke erkannt werden, zur Erreichung dieses Sabbates angerechnet werden; sie wären knechtisch, würden wir sie uns zuschreiben, und es heißt doch von jenem Sabbat13: „Du sollst keinerlei knechtisches Werk verrichten“; deswegen spricht auch der Herr durch den Propheten Ezechiel14: „Und meine Sabbate habe ich ihnen verordnet zu einem Zeichen zwischen mir und ihnen, damit sie erkennen, daß ich der Herr bin, der sie heiligt.“ Das werden wir vollkommen dann erkennen, wenn wir vollkommen feiern werden; da werden wir vollkommen schauen, daß nur er Gott ist.
Selbst auch die Zahl der Weltalter, sozusagen der Welttage, weist deutlich auf diese Sabbatruhe hin, wofern man die Weltalter nach den in der Schrift angegebenen Zeitabschnitten berechnet; denn da fällt sie dann auf den siebenten Zeitabschnitt: das erste Weltalter als der erste Tag reicht von Adam bis zur Sündflut, der Band 28, S. 1476zweite von da bis Abraham, beide einander gleich an Zahl der Geschlechtsfolgen, deren auf jedes zehn treffen, nicht an Zeitdauer. Darauf folgen nun die drei vom Evangelisten Matthäus begrenzten Weltalter bis zur Ankunft Christi15, jedes in vierzehn Generationen sich entwickelnd, nämlich das eine von Abraham bis David, das andere von da bis zur babylonischen Gefangenschaft, das dritte von da bis zur Menschwerdung Christi. Alle zusammen bis daher machen fünf aus. Das sechste Weltalter ist jetzt im Laufe, und es läßt sich nicht nach einer bestimmten Zahl von Geschlechtsfolgen abgrenzen, weil es heißt16: „Es steht euch nicht an, die Zeiten zu wissen, die der Vater in eigener Macht festgesetzt hat.“ Nach Ablauf auch dieses Weltalters wird Gott als am siebenten Tage ruhen, indem er in sich selbst eben diesen Tag, der wir sind, ruhen lassen wird17. Von diesen einzelnen Weltaltern hier ausführlicher zu handeln, würde zu weit führen; aber dieses siebente Weltalter wird unser Sabbat sein, dessen Ende nicht ein Abend sein wird, sondern als der ewige achte Tag der Tag des Herrn, der durch Christi Auferstehung geheiligt ist und das Ruhen nicht nur des Geistes, sondern auch des Leibes vorbildet. Da werden wir feiern und schauen, schauen und lieben, lieben und preisen. Ja wahrhaftig, so wird es sein ohne Ende am Endziel. Denn das eben ist unser Endziel, zu einem Reich zu gelangen, dem kein Ziel durch ein Ende gesetzt ist.
Damit glaube ich mich der Verpflichtung, die mir dieses umfangreiche Werk auferlegte, mit Hilfe des Herrn entledigt zu haben. Manchen werden die Ausführungen unzulänglich, manchen zu weitgehend erscheinen: sie mögen mir Nachsicht gewähren; wem sie aber genügen, der freue sich mit mir und danke, nicht mir, sondern mit mir Gott.
Amen. Amen.
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Vgl 1 Kor. 15, 28. ↩
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Ps. 83, 5. ↩
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Oben XXII 24, 4. Absatz. ↩
-
Lev. 26, 12. ↩
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1 Kor. 15, 28. ↩
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Ps. 88, 2. ↩
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Ebd. 45, 11. ↩
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Vgl. oben XI 31 [Band II S. 193]. ↩
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Gen. 2, 2 f. ↩
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Gen. 3, 5. ↩
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Vgl. Ps. 89, 7. ↩
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Vgl. 1 Kor. 15, 28. ↩
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Deut. 5, 14. ↩
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Ezech. 20, 12. ↩
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Matth. 1, 17. ↩
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Apg. 1, 7. Vgl. oben XVIII 53, 1. Absatz [Bd. III S. 186]. ↩
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Vgl. oben XI 8 [Band II S. 154]. ↩