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The City of God
Chapter 20.--That It is as Shameful for the Virtues to Serve Human Glory as Bodily Pleasure.
Philosophers,--who place the end of human good in virtue itself, in order to put to shame certain other philosophers, who indeed approve of the virtues, but measure them all with reference to the end of bodily pleasure, and think that this pleasure is to be sought for its own sake, but the virtues on account of pleasure,--are wont to paint a kind of word-picture, in which Pleasure sits like a luxurious queen on a royal seat, and all the virtues are subjected to her as slaves, watching her nod, that they may do whatever she shall command. She commands Prudence to be ever on the watch to discover how Pleasure may rule, and be safe. Justice she orders to grant what benefits she can, in order to secure those friendships which are necessary for bodily pleasure; to do wrong to no one, lest, on account of the breaking of the laws, Pleasure be not able to live in security. Fortitude she orders to keep her mistress, that is, Pleasure, bravely in her mind, if any affliction befall her body which does not occasion death, in order that by remembrance of former delights she may mitigate the poignancy of present pain. Temperance she commands to take only a certain quantity even of the most favorite food, lest, through immoderate use, anything prove hurtful by disturbing the health of the body, and thus Pleasure, which the Epicureans make to consist chiefly in the health of the body, be grievously offended. Thus the virtues, with the whole dignity of their glory, will be the slaves of Pleasure, as of some imperious and disreputable woman.
There is nothing, say our philosophers, more disgraceful and monstrous than this picture, and which the eyes of good men can less endure. And they say the truth. But I do not think that the picture would be sufficiently becoming, even if it were made so that the virtues should be represented as the slaves of human glory; for, though that glory be not a luxurious woman, it is nevertheless puffed up, and has much vanity in it. Wherefore it is unworthy of the solidity and firmness of the virtues to represent them as serving this glory, so that Prudence shall provide nothing, Justice distribute nothing, Temperance moderate nothing, except to the end that men may be pleased and vain glory served. Nor will they be able to defend themselves from the charge of such baseness, whilst they, by way of being despisers of glory, disregard the judgment of other men, seem to themselves wise, and please themselves. For their virtue,--if, indeed, it is virtue at all,--is only in another way subjected to human praise; for he who seeks to please himself seeks still to please man. But he who, with true piety towards God, whom he loves, believes, and hopes in, fixes his attention more on those things in which he displeases himself, than on those things, if there are any such, which please himself, or rather, not himself, but the truth, does not attribute that by which he can now please the truth to anything but to the mercy of Him whom he has feared to displease, giving thanks for what in him is healed, and pouring out prayers for the healing of that which is yet unhealed.
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La cité de dieu
CHAPITRE XX.
IL N’EST GUÈRE MOINS HONTEUX D’ASSERVIR LES VERTUS A LA GLOIRE HUMAINE QU’A LA VOLUPTÉ.
Des philosophes qui font consister le souverain bien dans la vertu ont coutume, pour faire honte à ceux qui, tout en estimant la vertu, la subordonnent néanmoins à la volupté comme à sa fin, de représenter celle-ci comme une reine délicate assise sur un trône et servie par les vertus qui observent tous ses mouvements et exécutent ses ordres. Elle commande à la Prudence de veiller au repos et à la sûreté de son empire; à la Justice de répandre des bienfaits pour lui faire des amis utiles, et de ne nuire à personne pour éviter des révoltes ennemies de sa sécurité. Si elle vient à éprouver dans son corps quelque douleur, pas toutefois assez violente pour l’obliger à se délivrer de la vie, elle ordonne à la Force de tenir sa souveraine recueillie au fond de son âme, afin que le souvenir des plaisirs passés adoucisse l’amertume de la douleur présente; enfin elle recommande à la Tempérance de ne pas abuser de la table, de peur que la santé, qui est un des éléments les plus essentiels du bonheur, n’en soit gravement altérée. Voilà donc les Vertus1, avec toute leur gloire et toute leur dignité, servant la Volupté comme une femmelette impérieuse et impudente. Rien de plus scandaleux que ce tableau, disent nos philosophes, rien de plus laid, rien enfin dont la vue soit moins supportable aux gens de bien, et ils disent vrai2 mais, à mon tour, j’estime impossible de faire un tableau décent où les vertus soient au service de la gloire humaine. Je veux que cette gloire ne soit pas une femme délicate et énervée; elle est tout au moins bouffie de vanité, et lui asservir la solidité et la simplicité des vertus, vouloir que la Prudence n’ait rien à prévoir, la Justice rien à ordonner, la Force rien à soutenir, la Tempérance rien à modérer qui ne se rapporte à la gloire et n’ait la louange des hommes pour objet, ce serait une indignité manifeste. Et qu’ils ne se croient pas exempts de cette ignominie, ceux qui, en méprisant la gloire et le jugement des hommes, se plaisent à eux-mêmes et s’applaudissent de leur sagesse; car leur vertu, si elle mérite ce nom, est encore asservie en quelque façon à la louange humaine, puisque se plaire à soi-même, c’est plaire à un homme. Mais quiconque croit et espère en Dieu d’un coeur vraiment pieux et plein d’amour, s’applique beaucoup plus à considérer en soi-même ce qui lui déplaît que ce qui peut lui plaire, moins encore à lui qu’à la vérité; et ce qui peut lui plaire, il l’attribue à la miséricorde de celui dont il redoute le déplaisir, lui rendant grâces pour les plaies guéries, et lui offrant des prières pour les plaies à guérir.