Übersetzung
ausblenden
The City of God
Chapter 3.--That the Platonists, Though Knowing Something of the Creator of the Universe, Have Misunderstood the True Worship of God, by Giving Divine Honor to Angels, Good or Bad.
This being so, if the Platonists, or those who think with them, knowing God, glorified Him as God and gave thanks, if they did not become vain in their own thoughts, if they did not originate or yield to the popular errors, they would certainly acknowledge that neither could the blessed immortals retain, nor we miserable mortals reach, a happy condition without worshipping the one God of gods, who is both theirs and ours. To Him we owe the service which is called in Greek latreia, whether we render it outwardly or inwardly; for we are all His temple, each of us severally and all of us together, because He condescends to inhabit each individually and the whole harmonious body, being no greater in all than in each, since He is neither expanded nor divided. Our heart when it rises to Him is His altar; the priest who intercedes for us is His Only-begotten; we sacrifice to Him bleeding victims when we contend for His truth even unto blood; to Him we offer the sweetest incense when we come before Him burning with holy and pious love; to Him we devote and surrender ourselves and His gifts in us; to Him, by solemn feasts and on appointed days, we consecrate the memory of His benefits, lest through the lapse of time ungrateful oblivion should steal upon us; to Him we offer on the altar of our heart the sacrifice of humility and praise, kindled by the fire of burning love. It is that we may see Him, so far as He can be seen; it is that we may cleave to Him, that we are cleansed from all stain of sins and evil passions, and are consecrated in His name. For He is the fountain of our happiness, He the end of all our desires. Being attached to Him, or rather let me say, re-attached,--for we had detached ourselves and lost hold of Him,--being, I say, re-attached to Him, 1 we tend towards Him by love, that we may rest in Him, and find our blessedness by attaining that end. For our good, about which philosophers have so keenly contended, is nothing else than to be united to God. It is, if I may say so, by spiritually embracing Him that the intellectual soul is filled and impregnated with true virtues. We are enjoined to love this good with all our heart, with all our soul, with all our strength. To this good we ought to be led by those who love us, and to lead those we love. Thus are fulfilled those two commandments on which hang all the law and the prophets: "Thou shalt love the Lord thy God with all thy heart, and with all thy mind, and with all thy soul;" and "Thou shalt love thy neighbor as thyself." 2 For, that man might be intelligent in his self-love, there was appointed for him an end to which he might refer all his actions, that he might be blessed. For he who loves himself wishes nothing else than this. And the end set before him is "to draw near to God." 3 And so, when one who has this intelligent self-love is commanded to love his neighbor as himself, what else is enjoined than that he shall do all in his power to commend to him the love of God? This is the worship of God, this is true religion, this right piety, this the service due to God only. If any immortal power, then, no matter with what virtue endowed, loves us as himself, he must desire that we find our happiness by submitting ourselves to Him, in submission to whom he himself finds happiness. If he does not worship God, he is wretched, because deprived of God; if he worships God, he cannot wish to be worshipped in God's stead. On the contrary, these higher powers acquiesce heartily in the divine sentence in which it is written, "He that sacrificeth unto any god, save unto the Lord only, he shall be utterly destroyed." 4
Übersetzung
ausblenden
La cité de dieu
CHAPITRE III.
BIEN QU’ILS AIENT CONNU LE CRÉATEUR DE L’UNIVERS, LES PLATONICIENS SE SONT ÉCARTÉS DU VRAI CULTE DE DIEU EN RENDANT LES HONNEURS DIVINS AUX BONS ET AUX MAUVAIS ANGES.
Cela étant, si les Platoniciens et les autres philosophes qui acceptent ces mêmes principes, connaissant Dieu, le glorifiaient comme Dieu et lui rendaient grâces, s’ils ne se perdaient pas dans leurs vaines pensées, s’ils n’étaient point complices des erreurs populaires, soit qu’ils en aient eux-mêmes semé le germe, soit qu’ils n’osent en surmonter l’entraînement, ils confesseraient assurément que ni les esprits immuables et bienheureux, ni les hommes mortels et misérables ne peuvent être ou devenir heureux qu’en servant cet unique Dieu des dieux, qui est le nôtre et le leur.
C’est à lui que nous devons, pour parler comme les Grecs, rendre le culte de latrie, soit dans les actes extérieurs, soit au dedans de nous; car nous sommes son temple, tous ensemble comme chacun en particulier et il daigne également prendre pour demeure et chaque fidèle et le corps de l’Eglise, sans être plus grand dans le tout que dans chaque partie, parce que sa nature est incapable de toute extension et de toute division. Quand notre coeur est élevé vers lui, il est son autel; son Fils unique est le prêtre par qui nous le fléchissons; nous lui immolons des victimes sanglantes, quand nous versons notre sang pour la vérité et pour lui; l’amour qui nous embrase en sa présence d’une flamme sainte et pieuse lui est le plus agréable encens; nous lui offrons les dons qu’il nous a faits, et nous nous offrons, nous nous rendons nous-mêmes à notre créateur; nous rappelons le souvenir de ses bienfaits, par des fêtes solennelles, de peur que le temps n’amène l’ingratitude avec l’oubli; enfin nous lui vouons sur l’autel de notre coeur, où rayonne le feu de la charité, une hostie d’humilité et de louange. C’est pour le voir, autant qu’il peut être vu, c’est pour être unis à lui que nous nous purifions de la souillure des péchés et des passions mauvaises, et que nous cherchons une consécration dans la vertu de son nom; car il est la source de notre béatitude et la fin de tous nos désirs. Nous attachant donc à lui, ou plutôt nous y rattachant, au lieu de nous en détacher pour notre malheur, le méditant et le relisant sans cesse (d’où vient, dit-on1, le mot religion), nous tendons vers lui par l’amour, afin de trouver en lui le repos et de posséder la béatitude en possédant la perfection. Ce souverain bien, en effet, dont la recherche a tant divisé les philosophes, n’est autre chose que l’union avec Dieu; c’est en le saisissant, si on peut ainsi dire, par un embrassement spirituel, que l’âme devient féconde en véritables vertus. Aussi nous est-il ordonné d’aimer ce bien de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre vertu. Vers lui doivent nous conduire ceux qui nous aiment; vers lui nous devons conduire ceux que nous aimons. Et par là s’accomplissent ces deux commandements qui renferment la loi et les Prophètes: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur et de tout ton esprit ». — « Tu aimeras ton prochain comme toi-même2 ». Pour apprendre à l’homme à s’aimer lui-même comme il convient, une fin lui a été proposée à laquelle il doit rapporter toutes ses actions pour être heureux; car on ne s’aime que pour être heureux, et cette fin, c’est d’être uni à Dieu3. Lors donc que l’on commande à celui qui sait déjà s’aimer comme il faut, d’aimer son prochain comme soi-même, que lui commande-t-on, sinon de se porter, autant qu’il est en son pouvoir, à aimer Dieu? Voilà le vrai culte de Dieu, voilà la vraie religion, voilà la solide piété, voilà le service qui n’est dû qu’à Dieu. Quelque hautes, par conséquent, que soient l’excellence et les vertus des puissances angéliques, si elles nous aiment comme elles-mêmes, elles doivent souhaiter que nous soyons soumis, pour être heureux, à celui qui doit aussi avoir leur soumission pour faire leur bonheur, Si elles ne servent pas Dieu, elles sont malheureuses, étant privées de Dieu; si elles servent Dieu, elles ne veulent pas qu’on les serve à la place de Dieu, et leur amour pour lui les fait au contraire acquiescer à cette sentence divine: « Celui qui sacrifiera à d’autres dieux qu’au Seigneur sera exterminé4».
Dans ce passage étrange, saint Augustin parait faire allusion à Cicéron, qui dérive quelque part religio de relegere : « Qui omnia quœ ad Dei cultum pertinerent diligenter pertractarent et quasi relegerent sunt dicti religiosi ex relegendo (De nul. Deor., II, 28) ». Lactance veut que religio vienne de religare (Inst., IV, 28). ↩
Mati. XII, 37-40. ↩
Ps. LXXII,28.— 2.Exod. XXII, 20. ↩
... ↩