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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
27. Die drei Arten von Göttern, von denen der Oberpriester Scävola handelt.
Es wird berichtet, der sehr gelehrte Oberpriester Scävola habe festgestellt, daß drei Arten von Göttern1 zu unterscheiden seien; die eine gehe auf die Dichter zurück, die andere auf die Philosophen, die dritte auf die Band 1, S. 224Staatslenker. Die erste Art sei läppisch, weil hier den Göttern viel Unwürdiges angedichtet werde; die zweite eigne sich nicht zu Staatsgöttern, weil sich bei ihr manches Überflüssige finde sowie auch manches, was zu wissen den Völkern schade. Hinsichtlich des Überflüssigen ist die Sache von geringem Belang; es haben ja auch die Rechtsgelehrten den Spruch: „Ein Übriges schadet nicht“. Aber wie steht es mit dem, was schadet, wenn es unter die Menge gebracht wird? „Ich habe hier dies im Auge“, sagt er, „daß Hercules, Äsculap, Castor und Pollux keine Götter seien; denn die Gelehrten verraten, daß sie Menschen gewesen und nach Menschenlos gestorben seien“. Und was verraten sie sonst noch? „Daß die Staaten keine wahren Abbildungen von den wirklichen Göttern hätten, da ein wahrer Gott weder Geschlecht noch Alter noch umschriebene Körperform habe“. Das soll nach dem Oberpriester das Volk nur eben nicht wissen; denn für unrichtig hält er diese Anschauungen nicht. Er ist also der Meinung, daß es zuträglich sei, wenn die Staatsangehörigen in Sachen der Religion hinters Licht geführt werden. Auch Varro sagt dies unverhohlen in seinen Büchern über die göttlichen Dinge. Eine herrliche Religion, zu der der Mensch in seiner Schwachheit Zuflucht nehmen soll, um Befreiung zu erlangen, und wenn er nach der Wahrheit sucht, die ihn freimachen soll, so hält man es für zuträglich, daß er hinters Licht geführt wird. Warum ferner Scävola die von den Dichtern eingeführte Art von Göttern verwirft, ist in demselben Bericht zu lesen, nämlich weil von den Dichtern die Götter so entstellt werden, daß sie sich nicht einmal mehr neben anständigen Menschen sehen lassen können; den einen machen sie zum Dieb, den andern zum Wüstling oder legen ihnen so oder so schändliche und alberne Reden und Handlungen bei; drei Göttinnen hätten mit einander um den Preis der Schönheit gestritten, die zwei von Venus besiegten hätten Troja zerstört; Jupiter selbst verwandle sich in einen Stier oder in einen Schwan, um mit irgend einer den Beischlaf zu pflegen; eine Göttin heirate einen Menschen; Saturnus verzehre seine Kinder; kurz, man könne an Wunderlichkeiten und Lastern nichts ersinnen, was Band 1, S. 225sich nicht bei den Göttern der Dichter finde und doch dem Wesen der Götter ganz fremd sei. Wohlan, Oberpriester Scävola, schaffe die Spiele ab, wenn du kannst; verbiete dem Volk, den unsterblichen Göttern solche Ehren zu erweisen, bei denen man vergnügt die Schandtaten der Götter anstaunt und soweit als möglich nachahmt. Wenn dir aber das Volk antwortet: „Ihr Priester selbst habt sie uns ja verschafft“, so flehe zu den Göttern, auf deren Betreiben ihr die Spiele angeordnet habt, daß sie ihren Befehl zurückziehen. Sind diese Dinge schlimm und deshalb ganz unvereinbar mit der Majestät der Götter, so geschieht ja den Göttern, denen sie ungestraft angedichtet werden, um so mehr Unrecht. Aber sie erhören dich nicht, sie sind Dämonen, Schlechtigkeiten wollen sie lehren, an Schändlichkeiten haben sie ihre Freude; sie betrachten es durchaus nicht als ein Unrecht, wenn ihnen derlei angedichtet wird, im Gegenteil, als unleidliches Unrecht gilt es ihnen, wenn derlei an ihren Festen nicht vorgeführt würde. Wenn du dich aber wider sie an Jupiter wenden wolltest im Hinblick darauf, daß gerade von ihm die meisten Verbrechen auf die Bühne gebracht werden, so würde sich zeigen, daß ihr dem Gott, der diese ganze Welt lenkt und regiert — und als solcher gilt euch doch Jupiter —, die größte Unbill eben dadurch antut, daß ihr ihn zusammen mit diesem Geschmeiß verehren zu müssen glaubt und als dessen König betrachtet.
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Vgl. unten VI 5. ↩
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La cité de dieu
CHAPITRE XXVII.
DES TROIS ESPÈCES DE DIEUX DISTINGUÉS PAR LE PONTIFE SCÉVOLA.
Certains auteurs rapportent que le savant pontife Scévola1 distinguait les dieux en trois espèces, l’une introduite par les poètes, l’autre par les philosophes, et la troisième par les politiques. Or, disait-il, les dieux de la première espèce ne sont qu’un pur badinage d’imagination, où l’on attribue à la divinité ce qui est indigne d’elle; et quant aux dieux de la seconde espèce, il ne conviennent pas aux Etats, soit parce qu’il est inutile de les connaître, soit parce que cela peut être préjudiciable aux peuples. — Pour moi, je n’ai rien à dire des dieux inutiles; cela n’est pas de grande conséquence, puisqu’en bonne jurisprudence, ce qui est superflu n’est pas nuisible; mais je demanderai quels sont les dieux dont la connaissance peut être préjudiciable aux peuples? Selon le docte pontife, ce sont Hercule, Esculape, Castor et Pollux, lesquels ne sont pas véritablement des dieux, car les savants déclarent qu’ils étaient hommes et qu’ils ont payé à la nature le tribut de l’humanité. Qu’est-ce à dire, sinon que les dieux adorés par le peuple ne sont que de fausses images, le vrai Dieu n’ayant ni âge, ni sexe, ni corps? Et c’est cela que Scévola veut laisser ignorer aux peuples, justement parce que c’est la vérité. Il croit donc qu’il est avantageux aux Etats d’être trompés en matière de religion, d’accord en ce point avec Varron, qui s’en explique très nettement dans son livre des choses divines. Voilà une sublime religion, et bien capable de sauver le faible qui implore d’elle son salut ! Au lieu de lui présenter la vérité qui doit le sauver, elle estime qu’il faut le tromper pour son bien.
Quant aux dieux des poètes, nous apprenons à la même source que Scévola les rejette, comme ayant été défigurés à tel point qu’ils ne méritent pas même d’être comparés à des hommes de quelque probité. L’un est représenté comme un voleur, l’autre comme un adultère; on ne leur prête que des actions et des paroles déshonnêtes ou ridicules : trois déesses se disputent le prix de la beauté., et les deux rivales de Vénus ruinent Troie pour se venger de leur défaite; Jupiter se change en cygne ou en taureau pour jouir d’une femme; on voit une déesse qui se marie avec un homme, et Saturne qui dévore ses enfants; en un mot, il n’y a pas d’action monstrueuse et de vice imaginable qui ne soit imputé aux dieux, bien qu’il n’y ait rien de plus étranger que tout cela à la nature divine. O grand pontife Scévola! abolis ces jeux, si tu en as le pouvoir; défends au peuple un culte où l’on se plaît à admirer des crimes, pour avoir ensuite à les imiter. Si le peuple te répond que les pontifes eux-mêmes sont les instituteurs de ces jeux, demande au moins aux dieux qui leur ont ordonné de les établir, qu’ils cessent de les exiger; car enfin ces jeux sont mauvais, tu en conviens, ils sont indignes de la majesté divine; et dès lors l’injure est d’autant plus grande qu’elle doit rester impunie. Mais les dieux ne t’écoutent pas; ou plutôt ce ne sont pas des dieux, mais des démons; ils enseignent le mal, ils se complaisent dans la turpitude; loin de tenir à injure ces honteuses fictions; ils se courrouceraient, au contraire, si on ne les étalait pas publiquement. Tu invoquerais en vain Jupiter contre ces jeux, sous prétexte que c’est à lui que l’on prête le plus de crimes; car vous avez beau l’appeler le chef et le maître de l’univers, vous lui faites vous-même la plus cruelle injure, en le confondant avec tous ces autres dieux dont vous dites qu’il est le roi.
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C’est ce Scévola dont parle Cicéron (De orat, lib. I, cap. 39), et qu’il appelle le plus éloquent parmi les jurisconsultes, et « le plus docte parmi les Orateurs éloquents, et le plus docte parmi les orateurs éloquents. » ↩