CHAPITRE IV.
IL CONVIENT, POUR TRAITER DU JUGEMENT DERNIER, DE PRODUIRE D’ABORD LES PASSAGES DU NOUVEAU TESTAMENT, PUIS CEUX DE L’ANCIEN.
Les preuves du dernier jugement de Dieu que nous voulons tirer de l’Ecriture sainte, nous les puiserons d’abord dans le Nouveau Testament, ensuite dans l’Ancien. Bien que l’Ancien soit le premier dans l’ordre des temps, le Nouveau néanmoins a plus d’autorité, parce que le premier n’a servi qu’à annoncer l’autre. Nous commencerons donc par les témoignages tirés du Nouveau Testament, et pour leur donner plus de poids, nous les confirmerons par ceux de l’Ancien. L’Ancien comprend la loi et les Prophètes; le Nouveau, l’Evangile et les Epîtres des Apôtres. Or, l’Apôtre dit: « La loi n’a servi qu’à faire connaître le péché, au lieu que maintenant la justice de Dieu nous est révélée sans la loi, quoique attestée par la loi et les Prophètes. La justice de Dieu est manifestée par la foi en Jésus-Christ à tous ceux qui croient en lui1 »Cette justice de Dieu appartient au Nouveau Testament et est confirmée par l’Ancien, c’est-à-dire par la loi et les Prophètes. Je dois donc exposer d’abord le point de la Cause pour produire ensuite les témoins. C’est Jésus-Christ lui-même qui nous apprend à observer cet ordre, lorsqu’il dit : « Un docteur bien instruit dans le royaume de Dieu est semblable à un père de famille qui tire de son trésor de nouvelles et de vieilles choses2 ». Il ne dit pas de vieilles et de nouvelles choses, ce qu’il n’aurait certainement pas manqué de faire, s’il n’avait eu plus d’égard au prix des choses qu’au temps.
