CHAPITRE XIII.
SI LES ENFANTS AVORTÉS, ÉTANT COMPRIS AU NOMBRE DES MORTS, NE LE SERONT PAS AU NOMBRE DES RESSUSCITÉS.
Je vais répondre, avec l’aide de Dieu, aux objections que j’ai mises dans la bouche de nos adversaires. Je n’oserai nier, ni assurer que les enfants avortés, qui ont vécu dans le sein de leur mère et y sont morts, doivent ressusciter. Cependant je ne vois pas pourquoi, étant du nombre des morts, ils seraient exclus de la résurrection. En effet, ou bien tous les morts ne ressusciteront pas, et il y aura des âmes qui demeureront éternellement sans corps, comme celles qui n’en ont eu que dans le- sein maternel; ou bien, si toutes les âmes humaines reprennent les corps qu’elles ont eus, en quelque lieu qu’elles les aient laissés, je ne vois pas de raison pour exclure de la résurrection les enfants même qui sont morts dans le sein de leur mère. Mais à quelque sentiment qu’on s’arrête, tout au moins faut-il leur appliquer, s’ils ressuscitent, ce que nous allons dire des enfants déjà nés.
