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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Andimantum Contre Adimantus, manichéen
CHAPITRE XIII. DU CULTE DES IDOLES.

2.

Quant à la jalousie, nous avons déjà dit que cette qualification appliquée à Dieu par l'Écriture ne suppose en lui aucun trouble, aucun tourment. Nous savons que tout ce que nous pouvons dire de Dieu sera toujours indigne de lui, lors même que nous nous attacherions à ne formuler que les idées les plus belles et les plus relevées. En effet, avant que la sagesse divine ne fût descendue jusqu'à revêtir un corps humain, pour se rendre visible, elle était déjà descendue jusqu'à emprunter la parole humaine pour se faire entendre. C'est à dessein que j'emploie ce mot descendre. Cependant je ne le prends pas dans son acception naturelle, car dans ce sens il suppose le mouvement d'un objet qui passe d'un lieu dans un autre. Descendre, c'est quitter un lieu plus élevé pour venir dans un lieu inférieur. Or, la sagesse divine est partout à la fois et tout entière ; elle ne peut donc passer d'un lieu dans un autre. Saint Jean, la tête appuyée sur la poitrine de son Maître, a pu y contempler de près cette sagesse infinie. Écoutons ses paroles : « Le Verbe était dans le monde, et le monde a été fait par lui et le monde ne l'a pas connu ». Cependant il ajoute aussitôt : « Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu1 ». Puisqu'il était déjà dans le monde, comment peut-on dire qu'il y soit venu ? Je réponds qu'il y est venu en ce sens que cette sublimité ineffable, pour se mettre à la portée des hommes, a voulu se manifester elle-même par le langage humain. Était-ce aussi pour que les hommes devinssent des dieux? ceci ne peut s'exprimer que par le plus profond silence. On peut donc expliquer parfaitement le langage de l'Écriture; ce qui n'empêche pas de soutenir qu'aucune expression humaine n'est digne de Dieu, car ce qui en Dieu pourrait être exprimé par la parole, deviendrait par le fait même indigne de Dieu. Otez de la jalousie l'erreur et la souffrance, que restera-t-il autre chose que la volonté ferme en Dieu de sauver la chasteté et de punir la corruption conjugale ? Or, quelle expression, mieux que la jalousie, peut nous donner l'idée de ce sentiment qui existe en Dieu en tant qu'il veut contracter avec nous l'union la plus réelle, en tant qu'il nous défend de nous laisser corrompre par un amour honteux, qu'il poursuit de ses vengeances l'impureté, et entoure la chasteté de son amour ? De là cet adage plein de vérité : Celui qui n'est pas jaloux n'aime pas.


  1. Jean, I, 10, 11. ↩

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Contre Adimantus, manichéen

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