3.
Nous trouvons la même idée exprimée dans ces paroles : « Dieu est un feu dévorant». Je n'aime pas à justifier ces paroles et je me contente de demander à nos adversaires quel est ce feu dont le Seigneur a dit qu'il est venu l'apporter sur la terre. Ceci se trouve dans l'Evangile, cela suffit pour qu'ils s'abstiennent de le condamner, non pas sans doute dans le but d'honorer Jésus-Christ, mais pour mieux tromper les chrétiens. Si donc nous alléguons ces paroles du Sauveur : « Je suis venu apporter le feu sur la terre1 », ces misérables de se récrier aussitôt : Ces mots n'ont aucune relation avec les précédents. Pourquoi cela, répondons-nous? Car celui qui, dans l'Ancien Testament, prononçait ces paroles : « Je suis le Dieu dévorant2 », c'est le même Jésus-Christ qui proclame dans l'Evangile qu'il est venu apporter le feu sur la terre, c'est-à-dire la parole de Dieu, et cette parole, c'est lui-même. Apparaissant à ses disciples, après la résurrection, il leur expliqua les Ecritures en commençant par Moïse et les prophètes; les disciples avouèrent sans détour qu'un feu mystérieux s'était allumé dans leur coeur : « Est-ce que, pendant le chemin, notre coeur ne s'est pas enflammé pendant qu'il nous expliquait les Ecritures3?» Jésus-Christ, tel est le véritable feu dévorant; en effet, l'amour divin consume la vie ancienne et renouvelle l'homme tout entier. C'est parce que Dieu est un feu dévorant, qu'il nous rend capables de l'aimer; c'est parce que Dieu est un Dieu jaloux, qu'il nous aime lui-même. Ne craignez donc pas ce feu qui n'est autre que Dieu, mais craignez le feu que Dieu réserve aux hérétiques.