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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Andimantum Contre Adimantus, manichéen
CHAPITRE XVII. DE L'AMOUR DES ENNEMIS.

3.

La charité peut donc s'allier à la vengeance. Nous en voyons la preuve dans un père qui inflige une répression sévère à son fils, quand il le voit s'abandonner à des penchants coupables; plus il l'aime, plus il sent le besoin de le corriger, surtout quand la correction lui laisse espérer des résultats. Mais en voulant le corriger il se garde bien de le tuer : car pour beaucoup la vie présente est du plus haut prix, et souvent même c'est d'elle seule qu'ils attendent la récompense de l'éducation qu'ils veulent donner à leurs enfants. Quant aux parents sages et fidèles qui attendent une autre vie meilleure, ils ne tuent pas non plus leurs enfants en voulant les châtier, parce qu'ils sont persuadés qu'ils peuvent les corriger dans cette vie mais Dieu, qui connaît ce qui convient à chacun, se venge en frappant de mort soit par lui-même, soit par les causes secondes; et si c'est la haine qui l'inspire, il ne les hait pas parce qu'ils sont hommes, mais parce qu'ils sont pécheurs. En effet, dans l'Ancien Testament nous lisons ces paroles adressées à Dieu : « Et vous ne haïssez tien de ce que vous avez fait1 » ; au contraire, il dispose tout avec justice et modération soit par des châtiments, soit par des récompenses. Ecoutons encore ces paroles que l'Apôtre adresse aux premiers chrétiens: « Que l'homme s'éprouve lui-même et qu'il mange ainsi de ce pain et qu'il boive de ce calice. Car quiconque mange ce pain et boit ce calice indignement, mange et boit sa propre condamnation, ne faisant pas le discernement du corps du Seigneur. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de malades et de languissants, et que plusieurs dorment du sommeil de la mort. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais lorsque nous sommes jugés, c'est le Seigneur qui nous châtie, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde2 ». Quelle preuve plus évidente que Dieu châtie avec amour, non-seulement par des infirmités et des maladies, mais même par la mort temporelle, ceux qu'il ne veut pas condamner avec le monde ?


  1. Sag. XI, 25.  ↩

  2. I Cor. XI, 28-32.  ↩

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Contre Adimantus, manichéen

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