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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra epistulam fundamenti Manichaeorum Réfutation de l'épître manichéenne appelée Fondamentale

CHAPITRE XXX. EXCELLENTS ET NOMBREUX AVANTAGES DONT JOUISSENT CES NATURES QUE LES MANICHÉENS PLACENT DANS LA TERRE DES TÉNÈBRES.

33. « Mais, dit-il, les genres qui habitaient ces cinq natures, étaient cruels et pestilentiels ». Dieu me garde de louer en eux la cruauté et la barbarie. Je blâme avec vous le mal qui se trouve en eux; louez donc avec moi le bien que vous leur attribuez vous-même, et-vous reconnaîtrez promptement que ce que vous vouliez faire passer pour le mal suprême; n'est en résumé qu'un assemblage de biens mêlés à des maux. Avec vous, je blâme la peste; mais avec moi, louez la santé. Direz-vous que tous ces genres ont pu être engendrés, être nourris, habiter cette terre sans avoir jamais ni la santé, ni la vie? Avec vous je blâme les ténèbres; mais avec moi louez la fécondité. Vous dites des ténèbres qu'elles ne sont d'aucun prix, et cependant vous les montrez fécondes. Les ténèbres ne sont pas corporelles; ce qui les constitue, c'est proprement l'absence de lumière, comme la nudité, c'est le manque de vêtement; le vide, c'est l'absence de tout corps présent; il suit de là que les ténèbres elles-mêmes ne peuvent engendrer; la terre seule, quoique privée de lumière, avait ce pouvoir. Mais n'insistons pas sur ce point; disons seulement que partout où il y a génération, le fruit qui naît est apte a la santé, jouit dans ses membres d'une certaine harmonie et d'une certaine unité; enfin tout en lui doit être uni et suffisamment coordonné. Or, tous ces biens ne sont-ils pas plus dignes de louange, que les ténèbres ne sont dignes de honte? Avec vous je blâme les eaux troubles et fangeuses, mais avec moi louez ce que les eaux ont de bon par leur espèce même et par leurs qualités; louez dans les êtres qui les habitent, la conformation de leurs membres pour la natation, la vie qui circule dans leur corps, et la santé dont ils jouissent. Reprochez à ces eaux leur manière d'être qui les rend troubles et fangeuses; mais du moment que vous avouez qu'elles ont la nature de l'eau, qu'elles peuvent engendrer, nourrir et contenir leurs habitants, comment ne pas leur reconnaître les propriétés d'un corps et toutes les qualités essentielles qui le constituent? Refuser à l'eau ces propriétés, c'est par le fait même, nier qu'elle soit un corps; mais comment, si-vous êtes homme, reconnaître ces propriétés et ne pas les louer? Exagérez, si vous le voulez, la cruauté de ses habitants, les ravages et les destructions qu'ils peuvent causer; toujours est-il que vous ne les priverez pas de la beauté de leur forme, de l'harmonie de leurs membres, de leur santé vigoureuse, et de l'union qui règne dans toutes les parties de leur corps et y fait circuler la vie la plus florissante. Envisagez tout cela avec le sens humain et vous trouverez plus à louer qu'à blâmer. Avec vous je blâme l'horreur des vents; mais louez avec moi leur nature dilatable et nourrissante, et la juste proportion de leur corps qui, sans se séparer, peut prendre une extension si étonnante. Ces propriétés leur permettent d'engendrer leurs habitants, de les nourrir et de leur offrir un séjour agréable et salutaire. Quant à ces habitants eux-mêmes, outre les qualités que nous avons justement louées dans les autres, ils jouissent d'une agilité qui les rend propres à parcourir promptement et facilement les plus grandes distances, et d'une beauté de mouvement qui rend leur vol facile et harmonieux à la fois. Avec vous je blâme le feu comme principe de destruction; mais louez-le avec moi comme principe de fécondité, comme principe de force et de vigueur dans tout ce qui naît, comme principe de vie et de beauté dans tout ce qui vit et respire. Quant aux êtres qui l'habitent, vous savez combien ils méritent notre admiration. Je blâme avec vous l'obscurité de la fumée et le principe de corruption qu'elle porte avec elle ; mais louez avec moi l'harmonie qui règne entre toutes ses parties, et d'où résulte une unité parfaite. La fumée considérée avec attention mérite assurément nos louanges. Ajoutez-y ici sa force et sa puissance de génération, car c'est en elle que vous trouvez des princes qui l'habitent; nous ne remarquons pas ces phénomènes sur notre terre, mais à vous en croire, là, la fumée est féconde et offre à ses habitants un séjour agréable et salutaire.

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Translations of this Work
Against the Epistle of Manichaeus Called Fundamental Compare
Réfutation de l'épître manichéenne appelée Fondamentale

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