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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
5.
An illud offeremus ei, quod perinde soletis inducere: Videbunt vitam suam pendentem, et non credent? Cui vos quidem adicitis in ligno; nam non habet. Sed hoc quoque probare, quod ad Christum minime pertineat, nihil tam in promptu est. Inter maledictorum enim saeva, quae prompsit in populum suum, si a lege sua desciscerent, etiam hoc adiecit, futuros eosdem dicens in captivitate hostium suorum finemque sui meditaturos diebus ac noctibus, ut nec vitae ipsius suae fiduciam gererent, quae sibi esset a victoribus condonata, quia eadem ex incerto penderet pavens ac sollicita semper sub imminentia gladiorum. p. 443,18 Ne hoc quidem ergo ad Christum pertinet; quaerenda sunt alia. Nam illud quidem vix crediderim de Christo vos dictum putare maledictum esse omnem, qui pendet in ligno, aut illud aliud interficiendum esse prophetam sive principem populi, qui eos a deo suo vellet avertere aliquidve infringere mandatorum. Quod ego quidem Christum fecisse plane negare non possum, sed tu contra de ipso haec esse scripta plane fateri non poteris, ne si hoc sit, quaerere rursus incipiamus, etiam in quonam spiritu Moyses prophetaverit, ut aut malediceret Christo, aut eum iuberet occidi. Si enim spiritum dei habuit, haec de Christo non dixit; si haec de Christo dixit, spiritum dei non habuit. p. 444,3 Neque enim divinus spiritus aut malediceret Christo aut eum iuberet interfici. Ut ergo Moysen ab hoc crimine vindicetis, fateamini necesse est, ne haec quidem eum scripsisse de Christo. Quodsi haec de Christo minime scripsit, aut alia dabitis aut nulla erunt. Si nulla fuerint, nec Christus potuit asseverare, quod nusquam est. Ita si Christus hoc minime adseveraverit, capitulum illud falsum esse constiterit.
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE V. IL EN RÉPROUVE ÉGALEMENT UNE SECONDE.
Lui présenterons-nous encore cet autre passage, que vous alléguez aussi souvent « Ils verront leur vie suspendue, et ils ne croiront pas à leur vie[^4] ? » Vous ajoutez « Sur le bois », qui ne se lit pas dans le texte. Mais rien n'est plus facile que de prouver qu'il ne s'agit pas ici du Christ. En effet, parmi les terribles malédictions lancées contre son peuple, dans le cas où il serait infidèle à sa loi, Moïse ajoute celle-ci: qu'ils seront prisonniers de leurs ennemis, qu'ils penseront à la mort jour et nuit, et ne compteront pas même sur une vie due à la générosité des vainqueurs, parce que toujours incertains, toujours tremblants, ils se sentiront constamment sous la pointe du glaive. Il n'y a donc rien là qui se rapporte au Christ et il faut chercher ailleurs. Car j'ai peine à croire que vous appliquiez au Christ la malédiction formulée contre quiconque est suspendu au bois[^5] ; ou cet autre passage où l'on dit qu'il faut mettre à mort tout prophète ou chef du peuple qui tenterait de détourner les Israélites de leur Dieu ou de transgresser quelqu'un des commandements[^6] : ce que le Christ a certainement fait, je ne saurais le nier. Mais toi, au contraire, tu ne peux convenir que ces choses aient été écrites du Christ ; autrement, nous te demanderions encore une fois dans quel esprit Moïse a prophétisé, pour maudire le Christ ou le condamner à mort. Car s'il a eu l'esprit de Dieu, il n'a pas dit cela du Christ ; et s'il l'a dit du Christ, il n'a pas eu l'esprit de Dieu. En effet, l'Esprit divin ne maudirait pas le Christ, ou ne le condamnerait pas à mort. Donc, pour laver Moïse de ce crime, vous êtes forcés d'avouer qu'il n'avait pas le Christ en vue quand il écrivait cela. Et s'il n'a pas écrit cela du Christ, ou vous produirez d'autres témoignages, ou il n'y en a pas. S'il n'y en a pas, le Christ n'a pas pu affirmer ce qui n'est pas. Et si le Christ n'a pas affirmé cela, il est donc évident que le chapitre est faux.
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Deut. XXVIII, 66.
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Id. XXI, 23.
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Id. XIII, 5.