Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
28.
Nam quicquid dicis de sabbato et de circumcisione carnis et de differentia ciborum aliam fuisse traditionem Moysi, aliud per Christum didicisse christianos, iam supra ostendimus, quia, sicut dicit apostolus, haec omnia figurae nostrae fuerunt. p. 473,9 Non ergo diversa doctrina est, sed diversum tempus. Aliud enim erat, quo haec oportebat per figuratas prophetias praenuntiari, et aliud est, quo haec iam oportet per manifestam veritatem redditamque adimpleri. Sed quid mirum, si Iudaei carnaliter intellegentes sabbatum Christo, qui iam hoc spiritaliter insinuabat, repugnaverunt? Tu apostolo responde, si potes, qui vacationem ipsius diei umbram futuri esse testatur. Sed si illi restiterunt Christo non intellegentes verum sabbatum, vos ei nolite resistere et intellegite veram innocentiam. Nam eo ipso loco, ubi praecipue destructor sabbati putatur Iesus, cum discipuli eius per segetem transeuntes et esurientes vellerent spicas et ederent, innocentes eos dixit respondens Iudaeis: p. 473,21 Si sciretis, quid sit: ‛Misericordiam volo quam sacrificium’, numquam condemnassetis innocentes. Magis enim esurientium misereri debuerunt, quia hoc illi coacti fame fecerunt. A vobis autem quisquis vulserit spicas, non ex traditione Christi, qui hanc innocentiam vocat, sed ex traditione Manichaei homicida deputatur. An forte misericordiam eisdem spicis exhibuerunt apostoli, ut inde membra dei manducando purgarent, sicut vestra fabula est? Vos ergo crudeles, qui hoc non facitis. Sed videlicet novit Faustus destruere sabbatum, quia scit virtutem dei semper atque infatigabiliter operari. Illi hoc dicant, qui intellegunt deum sine temporali voluntate universa tempora facientem. Hoc ad vos multum est, qui dei vestri requiem rebellatione gentis tenebrarum perhibetis excussam et hostium repentino impetu perturbatam. p. 474,7 An ex aeterno praevidens hoc futurum numquam habuit requiem, quia numquam securus fuit, qui se cogitabat tam grave bellum cum tanta membrorum suorum labe damnoque gesturum?
Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXVIII. LE SABBAT ÉTAIT UNE FIGURE. QUESTION IRONIQUE ADRESSÉE AUX MANICHÉENS.
Quant à ce que tu dis, à propos du sabbat; de la circoncision, de la distinction des aliments, que la tradition de Moïse différait de l'enseignement donné par le Christ à ses disciples, je t'ai déjà démontré que, suivant la parole de l'Apôtre, « toutes ces choses ont été des figures de ce qui nous regarde[^3]». La doctrine n'est donc point différente; mais les temps seuls ne sont pas les mêmes. Autre, en effet, le temps où il fallait que ces choses fussent annoncées en figures par les prophéties, autre celui où elles ont dû être accomplies par la vérité révélée et rendue au monde. Mais qu'y a-t-il d'étonnant à ce que les Juifs, ayant l'idée charnelle du Sabbat, aient repoussé le Christ qui leur en donnait le sens spirituel ? Réponds, si tu le peux, à l'Apôtre gui atteste que le repos de ce jour était l'ombre de l'avenir[^1]. Mais si les Juifs ont résisté au Christ, faute de comprendre le vrai sabbat, ne lui résistez pas, vous, et comprenez ce que c'est que la vraie innocence. Car, dans ce même endroit, où Jésus paraît surtout avoir voulu détruire le sabbat, ses disciples, passant à travers des moissons et pressés par la faim, arrachèrent des épis pour manger. Le Sauveur les déclara innocents, en répondant aux Juifs : « Si vous compreniez ce que signifie : Je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n'eussiez jamais condamné des innocents[^2]». En effet, ils auraient dû avoir pitié de gens pressés parla faim et ne cédant qu'à la nécessité. Mais chez vous, tout homme qui arrache des épis, est regardé comme homicide, non d'après la tradition du Christ qui déclare cet acte innocent, mais d'après celle de Manès. Ou bien les Apôtres auraient-ils fait preuve de miséricorde envers ces épis, en se proposant de purifier, en les mangeant, les membres de votre dieu, conformément à vos rêveries ? Vous êtes donc cruels, vous qui ne faites pas cela. Mais Fauste a sa manière de détruire le sabbat, lui qui sait que la vertu de Dieu opère toujours et sans se lasser. Permis de dire cela à ceux qui comprennent que Dieu crée tous les temps, sans qu'il y ait succession dans sa volonté. Mais c'est difficile pour vous qui nous représentez votre dieu comme arraché à son repos par la révolte du peuple des ténèbres et troublé par une subite attaque des ennemis. Ou bien, prévoyant ces faits de toute éternité, n'a-t-il jamais goûté le repos, n'ayant point de sécurité, et préoccupé de la guerre terrible qu'il devait soutenir au risque de voir endommagés et détruits un si grand nombre de ses membres ?
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I Cor. X, 6.
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Col. II, 16,17.
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Matt. XII, 7.