• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

Edition Hide
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

2.

Augustinus respondit: Duos quidem deos in vestris disputationibus solemus audire, quod etsi primo negasti, tamen paulo post etiam ipse confessus es quasi rationem reddens, cur hoc dicatis, quia et apostolus ait: Deus saeculi huius excaecavit mentes infidelium. p. 569,23 Quam quidem sententiam plerique nostrum ita distinguunt, ut verum deum dicant (dicat ?) excaecasse infidelium mentes. Cum enim legerint: In quibus deus, suspendunt pronuntiationem ac tunc inferunt: saeculi huius excaecavit mentes infidelium, quia etsi ita non distinguas, sed exponendi gratia ita verborum ordinem mutes: in quibus deus excaecavit mentes infidelium saeculi huius, idem qui in illa distinctione sensus elucet. Potest enim etiam talis operatio, qua excaecantur mentes infidelium, secundum quendam modum pertinere ad verum deum, quod non facit malitia, sed iustitia, sicut idem Paulus alibi dicit: Numquid iniquus deus, qui infert iram? Item alibi: Quid ergo dicemus? inquit Numquid iniquitas est apud deum? Absit! Moysi enim dicit: ‛Miserebor, cui misertus ero, et misericordiam praestabo, cui misericors fuero’. p. 570,10 Cum ergo praemisisset, quod inconcusse retinendum est, non esse iniquitatem apud deum, paulo post attende, quid dicat: Si autem volens deus ostendere iram et demonstrare potentiam suam attulit _ (tulit?)_in multa patientia vasa irae, quae perfecta sunt in perditionem, et ut notas faceret divitias gloriae suae in vasa misericordiae, quae praeparavit in gloriam et cetera. Certe hic nullo modo dici potest alium deum esse, qui ostendit iram et demonstrat potentiam suam in vasis, quae perfecta sunt ad perditionem, et alium, qui ostendit divitias in vasis misericordiae. Nam unum eundemque deum facere utrumque apostolica doctrina testatur. Hinc est et illud: Propter hoc tradidit illos deus in concupiscentias cordis eorum, in immunditiam, ut contumeliis afficiant corpora sua in semet ipsis; p. 570,24 et paulo post: Propterea tradidit illos deus in passiones ignominiae; item paulo post: Et quoniam non probaverunt deum habere in notitia, tradidit illos deus in reprobum sensum. Ecce quomodo verus deus et iustus excaecat mentes infidelium. Neque enim umquam in his apostoli verbis, quae commemoravi, alius deus intellectus est quam ille, qui filium suum misit dicentem: In iudicium veni in hunc mundum, ut qui non vident, videant, et qui vident, caeci fiant. Nam et hic satis apparet mentibus fidelium, quomodo deus excaecet mentes infidelium. Praecedit enim aliquid occultum in occultis, ubi deus agat iustissimum examen iudicii sui, ut quorundam mentes excaecentur, quorundam illuminentur. Cui verissime dictum est: Iudicia tua abyssus multa. Cuius profunditatis impenetrabilem altitudinem apostolus admiratus exclamat: O altitudo divitiarum sapientiae et scientiae dei; quam inscrutabilia sunt iudicia eius et cetera. p. 571,15

Translation Hide
Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE II. COMMENT DIEU PEUT AVEUGLER LES ESPRITS.

Augustin. Nous entendons ordinairement parler de deux dieux dans vos discussions. Après l'avoir d'abord nié, tu as fini par: en convenir un moment après, et comme pour justifier ce langage, tu cites ce mot de l'Apôtre : « Le Dieu de ce siècle a aveuglé les esprits des infidèles ». Mais ce passage, la plupart d'entre nous l'entendent en ce sens que c'est le vrai Dieu qui a aveuglé les esprits des infidèles. Après avoir lu : « En quoi Dieu », ils suspendent la prononciation, puis ils continuent : « De ce siècle a aveuglé les esprits des infidèles ». Si tu n'admets pas cette manière de lire, et que, pour expliquer ce passage, tu changes ainsi l'ordre des mots : « En quoi Dieu a aveuglé les esprits des infidèles de ce siècle », tu retrouveras le même sens que dans l'autre manière de lire. Car l'opération en vertu de laquelle les esprits des infidèles sont aveuglés, peut, sous certain, rapport, s'attribuer au vrai Dieu. Il agit alors par justice et non par méchanceté, comme le même Paul le dit ailleurs : « Dieu est-il injuste d'envoyer sa colère[^1]? » Et en un autre endroit « Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Nullement. Car il dit à Moïse : J'aurai pitié de qui j'aurai pitié, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde ». Après avoir d'abord posé ce principe incontestable qu'il n'y a point d'injustice en Dieu, faites attention à ce qu'il dit peu après: « Que si Dieu voulant manifester sa colère et signaler sa puissance, a supporté avec une patience extrême les vases de colère propres à être détruits, afin de manifester les richesses de sa gloire sur les vases de miséricorde qu'il a préparés pour la gloire, etc.[^2] » Certes, il est impossible ici de dire que le Dieu qui manifeste sa colère et signale sa puissance sur les vases propres à être détruits, est autre que celui qui manifeste ses richesses sur les vases de miséricorde. L'enseignement de l'Apôtre prouve donc que c'est le seul et même Dieu qui agit dans ces deux cas. C'est ce qui lui fait dire encore : « Aussi Dieu les a livrés aux désirs de leurs coeurs, à l'impureté, en sorte qu'ils ont déshonoré leurs propres corps en eux-mêmes » ; puis peu après : « Et comme ils n'ont pas montré qu'ils avaient la connaissance de Dieu, Dieu les a livrés à un sens réprouvé[^3] ». Voilà comment le Dieu vrai et juste aveugle les esprits des infidèles. Jamais, dans ces textes de l'Apôtre que je viens de rapporter, on n'a vu un autre Dieu que celui qui a envoyé son Fils, lequel Fils nous dit: «C'est pour juger que je suis venu dans ce monde, afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles[^4] ». Ici les esprits des fidèles voient assez comment Dieu aveugle les esprits des infidèles. Il se passe d'abord quelque chose de secret dans le mystère, sur quoi Dieu exerce son jugement souverainement juste, pour aveugler les esprits des uns et éclairer ceux des autres : car c'est de lui qu'on a dit avec la plus parfaite vérité : « Vos jugements sont un profond abîme[^5] ». Et c'est devant ces impénétrables profondeurs que l'Apôtre frappé d'étonnement s'écrie : « O profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu ! que ses jugements sont incompréhensibles ! etc.[^6] »

  1. Rom. III, 5.

  2. Id. IX, 14, 15, 22, 23.

  3. Id. I, 24, 26, 28.

  4. Jean, IX, 39.

  5. Ps. XXXV, 7.

  6. Rom. XI, 33.

  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Editions of this Work
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
Translations of this Work
Contre Fauste, le manichéen
Gegen Faustus Compare
Reply to Faustus the Manichaean Compare

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy