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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

Edition ausblenden
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

16.

An ibi caritas non erat, ut nulla esset fraterna compassio pro his utique, quorum peccato nullo praecedente impendebant aeterna supplicia? p. 587,27 Quid illae ipsae animae in globo ligandae? Nonne et ipsae membra dei vestri erant, nonne unum genus et una substantia est? Ipsae saltem praescientes futurum sempiternum vinculum suum nempe timebant, nempe maerebant. Aut si ipsae hoc futurum nesciebant, pars dei vestri provida erat, pars improvida. Quomodo ergo una eademque substantia? Cum ergo tanta mala et ibi fuerint, antequam esset alieni mali commixtio, quid de illo tamquam puro et simplici et summo bono gloriamini? Ergo etiam apud semet ipsas istas duas naturas aut duo bona aut duo mala fateri cogimini. Concedimus vobis, si duo mala dixeritis, ut quod volueritis horum peius dicatis, si autem duo bona, quodlibet horum dicite melius! Erit postea diligentior consideratio, dum tamen vester error ille tollatur, quo dicitis duo principia duarum naturarum, bonae et malae, et plane duos deos, unum bonum et alterum malum. p. 588,15 Iam vero si propterea malum est aliquid, quod alteri nocet, invicem sibi ista nocuerunt, fuerit una pars improbior, quia prior appetivit alienum. Una ergo malum inferre voluit, altera malum pro malo retribuit, et non lege talionis tamquam oculum pro oculo, quod imprudenter et impudenter reprehendere soletis, sed multo gravius. Eligite ergo, quam peiorem dicatis, quae prior nocere voluit, an quae amplius nocere et voluit et potuit. Ista enim pro modo suo luce perfrui concupivit, illa eam funditus eradicavit. p. 589,25 Ista si, quod appetivit, implesset, sibi certe nihil obfuisset; illa vero ut hostilem adversitatem penitus everteret, etiam suae parti graviter nocuit, sicut est illa notissima et quarundam litterarum memoriae commendata furiosa sententia: Pereant amici, dum inimici una intercidant. Missa est enim ad inexpiabilem contaminationem pars dei, ut esset, unde tegeretur globus, quo in aeternum hostis vivus sepeliendus est. Tantum enim timebitur et victus, tantum terrebit inclusus, ut sempiterna miseria partis dei cetero deo tribuat qualemcumque securitatem. O magna innocentia bonitatis! Ecce faciet et deus vester, unde tenebrarum gentem horribiliter accusatis, quod et suis noceat et alienis. p. 589,7 Idipsum omnino in deo vestro arguit ille globus extremus, quo et hostis includitur et civis aff[l !]igitur. Immo vero superat in amplius nocendo et alienis et suis pars illa, quam dicitis deum. Hyle quippe non eradicare alienum regnum voluit, sed tenere; suos autem quosdam etsi ab aliis suis quibusdam consumendo interimebat, in alias tamen formas denuo commutabat, ut moriendo et renascendo saltem per intervalla temporum suae vitae laetitia fruerentur. Deus autem, qualem omnipotentem optimumque describitis, in aeternum et alienos eradicat et suos damnat. Et quod mirabiliore dementia creditur, hyle animalia sua laedit in pugna sua, deus membra sua punit in victoria sua. Quid est, vani homines? p. 589,19 Nempe recordamini verba Fausti de deo tamquam de antidoto et hyle tamquam veneno; ecce plus nocet vestrum antidotum quam venenum. Numquid hyle tam horrendo globo in aeternum vel deum includeret vel sua viscera affigeret? Et quod sceleratius est, calumniatur eisdem reliquiis, ne defecisse videatur, quod eas purgare non potuit. Dicit enim Manichaeus in epistula Fundamenti ideo dignas illas animas fieri tali supplicio, quod errare se a priore lucida sua natura passae sunt et inimicae lumini sancto exstiterunt, cum eas in illum errorem, quo ita tenebrarentur, ut inimica luci lux fieret, ipse miserit, si invitas, iniustus, ut cogeret, si volentes, ingratus, ut damnet. Quae se futuras inimicas origini suae si praescire potuerunt, et ante bellum timore cruciatae et in bello inexpiabiliter maculatae et post bellum in aeternum damnatae, numquam beatae; p. 590,4 si autem praescire non potuerunt, et ante bellum improvidae et in bello invalidae et post bellum miserae, numquam divinae. Et utique quod ipsae, hoc deus secundum unitatem substantiae. Putamusne respicitis quam immaniter blasphematis? Et tamen aliquando volentes quasi defendere bonitatem dei etiam ipsi hyle praestare dicitis aliquid boni, ut inclusa in semet ipsa non saeviat. Habebit ergo aliquid boni, cum ei nullum mixtum erit bonum? An forte sicut deus ante bellum sine commixtione mali habebat necessitatis malum, ita hyle post bellum sine commixtione boni habebit commixtionis bonum? p. 590,14 Dicite ergo duo mala, sed unum altero peius, aut duo non summa bona, sed unum altero melius, ita sane, ut quod est melius hoc dicatis miserius! Nam si illius tanti belli hic erit exitus, ut separata hyle a propria vastatione et dei membris affixis in globo aliquid boni praestetur hostibus et tantum mali infligatur civibus, cogitate, quis vicerit. Sed videlicet venenum est hyle, quae formare, firmare, nutrire, vegetare valuit animalia sua, et antidotum deus, qui damnare potuit, qui[a?] sanare non potuit membra sua. Insani, nec illa est hyle, nec ille deus. Sic delirant (delirent ?), qui sanam doctrinam non sustinentes ad fabulas convertuntur.

Übersetzung ausblenden
Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XVI. LES DEUX NATURES DES MANICHÉENS SONT OU DEUX BIENS OU DEUX MAUX. DÉMONSTRATION PAR L'ABSURDE.

La charité y manquait-elle au point qu'on n'éprouvait aucun sentiment de pitié fraternelle pour ceux qui étaient menacés de supplices éternels sans les avoir mérités par aucune faute antérieure ? Quoi ! ces âmes, qui devaient être enchaînées sur ce globe, n'étaient-elles pas aussi des membres de votre dieu ? Tout au moins celles-là, dans la prévision de leur éternelle captivité, étaient en proie à la crainte, à la douleur. Ou si elles ignoraient ce point de l'avenir, il y avait donc en votre dieu une partie qui prévoyait et une partie qui ne prévoyait pas : comment cela ne formait-il qu'une seule et même substance ? Mais puisqu'il y avait, là, tant de maux, avant le mélange d'un mal étranger, pourquoi vanter dans votre dieu le bien pur, simple, souverain ? Vous êtes donc forcés de reconnaître que ces deux natures étaient en elles-mêmes ou deux biens, ou deux maux. Si vous convenez que c'étaient deux maux, nous vous permettrons de désigner celle que vous voudrez pour le plus grand mal; si au contraire vous voulez que ce fussent deux biens, dites lequel vous paraît préférable; ce sera le sujet d'une étude plus approfondie; mais qu'au moins vous renonciez à l'erreur qui vous fait dire que ces deux principes étaient deux natures, l'une bonne, l'autre mauvaise; par conséquent deux dieux, l'un bon, l'autre mauvais. Que si une chose est mauvaise parce qu'elle nuit à une autre, ces deux natures se sont nui réciproquement; l'une d'elles sera plus méchante, pour avoir la première désiré le bien d'autrui. L'une a donc fait le mal la première, et (autre a rendu le mal pour le mal non pas selon la loi du talion, oeil pour oeil[^1], que vous condamnez étourdiment, mais d'une façon beaucoup plus grave. Choisissez par conséquent celle des deux qui vous paraîtra la pire : ou celle qui a voulu nuire la première, ou celle qui a voulu et pu nuire davantage. L'une, en effet, a désiré, dans la mesure de ses petites facultés, jouir de la lumière; l'autre a détruit sa rivale de fond en comble. Si celle-là eût atteint l'objet de ses désirs, elle n'en eût certes point souffert; celle-ci pour repousser à jamais l'assaut ennemi, a causé à une partie de sa propre substance un dommage considérable. C'est l'application de ce mot si connu, mentionné par l'histoire et dicté par la fureur : « Que nos amis périssent, pourvu que nos ennemis tombent en même temps[^2] ». En effet, une partie de votre dieu a été condamnée à une souillure ineffaçable, afin qu'il y eût de quoi couvrir le globe où l'ennemi doit être à jamais enseveli tout vivant: car, quoique vaincu, quoique enfermé, il inspirera encore une telle crainte, une telle épouvante, qu'il faudra l'éternelle misère d'une partie du dieu pour procurer une sécurité quelconque au reste du dieu. O bonté merveilleusement innocente 1 Voilà que votre dieu, ce dieu à l'occasion duquel vous accusez si durement le peuple des ténèbres, se fait du mal à lui-même et en fait aux autres 1 C'est le reproche qui s'élève contre lui de ce globe reculé où son ennemi est enfermé, et une partie des siens clouée. Bien plus, la partie que vous appelez dieu, l'emporte en malice, puisqu'elle nuit et aux étrangers et aux siens. En effet, Hylé n'a point cherché à détruire le royaume d'autrui, mais seulement à s'en emparer; et si elle tuait quelques-uns des siens par le moyen d'autres qui lui appartenaient également, au moins elle les métamorphosait, afin qu'en mourant et en renaissant ils jouissent par intervalles du bonheur de vivre; tandis que Dieu, que vous dépeignez tout-puissant et tout bon, détruit les étrangers et condamne les siens pour l'éternité : et, croyance plus folle et plus étonnante encore ! Hylé blesse ses animaux dans le combat qu'elle livre, et Dieu punit ses membres dans sa propre victoire. Qu'est-ce que cela, ô hommes insensés ! Vous vous rappelez sans doute que Fauste a présenté Dieu comme un antidote, et Hylé comme un poison : et voilà que votre antidote fait plus de mal que le poison. Est-ce que Hylé enfermerait Dieu à jamais dans un globe si horrible, ou y fixerait ses propres entrailles ? Et, ce qui est plus criminel encore, calomnie-t-elle ces mêmes restes, de peur de paraître en défaut pour n'avoir pas pu les purifier? Car Manès dit dans la lettre du Fondement, que ces âmes ont mérité ce supplice parce qu'elles se sont laissées égarer loin de leur première nature lumineuse et qu'elles sont devenues ennemies de la sainte lumière, tandis que c'est Dieu lui-même qui les a poussées à s'égarer ainsi, afin que la lumière devînt ennemie de la lumière; injuste, s'il les y force malgré elles; ingrat, si elles y consentent et qu'il les condamne ensuite. Pour elles, si elles ont pu prévoir qu'elles démentiraient ainsi leur origine, tourmentées par la crainte avant la guerre, irrémédiablement souillées dans la guerre, éternellement condamnées après la guerre, elles n'ont jamais été heureuses. Si elles n'ont pas pu le prévoir, imprévoyantes avant la guerre, impuissantes dans la guerre, misérables après la guerre, elles n'ont jamais été divines. Or, évidemment Dieu était ce qu'elles étaient, d'après l'unité de substance. Pouvons-nous croire que vous compreniez la monstruosité de ces blasphèmes? Et cependant voulant justifier quelque peu la bonté de Dieu, vous prétendez qu'il communique un peu de bien à Hylé, de peur que, dans sa prison, elle ne tourne sa fureur contre elle-même. Hylé aura donc un peu de bien, alors qu'elle est sans mélange de bien? Serait-ce que comme Dieu, avant la guerre et sans mélange de mal, subissait le mal de la nécessité ; ainsi Hylé, après (la guerre et sans mélange de bien, jouira du bien du repos? Dites donc qu'il y a deux maux, dont l'un est pire que l'autre ; ou qu'il y a deux biens non souverains, dont l'un vaut mieux que l'autre, de telle sorte cependant que le meilleur soit le plus misérable. Car si cette grande guerre doit aboutir à ceci : que Hylé étant vaincue et les membres de Dieu étant attachés au globe, un peu de bien soit accordé aux ennemis, et beaucoup de mal infligé aux amis, voyez de quel côté est la victoire. Evidemment Hy1é est un poison, elle qui a pu former, fortifier, nourrir, entretenir ses animaux; et l'antidote c'est Dieu, qui a pu condamner et non guérir ses membres. Insensés, cette Hylé n'existe pas, ni ce dieu non plus. Ainsi rêvent ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, se tournent vers les fables[^3].

  1. Ex. XXI, 24.

  2. Cicer. pro Dejotaro.

  3. II Tim. IV, 3.

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