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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
13.
Miratum sane Faustus deum nostrum dixit, quod scriptum non est nec omnino est consequens, ut cum aliquis vidit, quia bonum est, etiam miratus dicatur. Multa enim bona videntes non miramur, tamquam praeter opinionem ita sint, sed tantummodo approbamus, quod ita esse debuerit. Verumtamen ostendimus eis non in vetere testamento, cui malitiose calumniantur, sed in novo, quod ut imperitos fallant accipiunt, deum esse miratum. Christum enim fatentur deum et hanc in laqueo suo velut escam dulcissimam ponunt, qua Christo deditos capiant. Deus ergo miratus est, cum Christus miratus est. Sic enim scriptum est in evangelio, quod audita fide cuiusdam centurionis miratus est et ait discipulis suis: ‘Amen dico vobis, non inveni tantam fidem in Israhel’. p. 600,16 Ecce nos ut potuimus, exposuimus vidit deus quia bonum est, et melius fortassis exponunt ista meliores; exponant et isti, quare sit miratus Iesus, quod antequam fieret, praesciebat, et antequam audiret, utique noverat. Quamquam enim plurimum intersit, utrum videat aliquis, quia bonum est, an etiam miretur, in hoc tamen est nonnulla similitudo, quia etiam Iesus lucem fidei miratus est, quam in corde illius centurionis ipse fecerat, qui est lumen verum, quod illuminat omnem hominem venientem _ (veniens ?)_in hunc mundum.
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XIII. DIEU A APPROUVÉ SON OEUVRE ET NE L'A POINT ADMIRÉE. JÉSUS-CHRIST A ÉPROUVÉ DE L'ADMIRATION.
Fauste dit positivement que notre Dieu fut frappé d'admiration, et cela n'est pas écrit car, parce qu'on voit que son oeuvre est bonne, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'on l'admire. Nous voyons, en effet, bien des choses bonnes, sans les admirer comme si elles étaient contre toute attente ; mais seulement nous les approuvons, parce qu'elles sont ce qu'elles doivent être. Du reste, nous prouvons à nos adversaires, non par l'Ancien Testament, qu'ils dénigrent méchamment, mais par le Nouveau, qu'ils admettent, pour tromper les ignorants, que Dieu a éprouvé de l'admiration. En effet, ils reconnaissent que le Christ est Dieu : doucereuse amorce qu'ils mettent dans leur filet, pour y attirer les âmes vouées au Christ. Or, le Christ a admiré, donc Dieu a admiré : car il est écrit que le Christ, voyant la foi du centurion, « fut dans l'admiration et dit à ses disciples : En vérité, je vous le dis, je n'ai pas trouvé une si grande foi dans Israël[^1] ». Nous avons expliqué du mieux que nous avons pu ces paroles : « Dieu « vit que c'était bon » ; d'autres pourront faire mieux encore : mais que les Manichéens nous expliquent à leur tour pourquoi Jésus a admiré une chose qu'il avait prévue avant qu'elle arrivât, et qu'il connaissait avant de l'entendre. Du reste, bien qu'il y ait une différence entre voir qu'une chose est bonne et l'admirer, cependant, il y a entre ces, deux affections une certaine analogie, puisque Jésus a admiré la lumière de la foi qu'il avait lui-même créée dans le coeur de ce centurion : lui qui est la vraie lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde[^2].
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Matt. VIII, 10.
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Jean, I, 9.