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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

14.

Quem posset certe aliquis impius paganus ita calumniari et reprehendere in evangelio, sicut deum Faustus in vetere testamento. Diceret enim et ille improvidum Christum non solum ex hoc, quod miratus est centurionis fidem, verum etiam quod Iudam inter discipulos elegit, qui mandata eius non erat servaturus, sicut reprehendit iste, cur praeceptum in paradiso datum fuerit homini non facturo. p. 601,5 Culparet etiam illud, quod scire non potuerit, quis eum tetigerit, quando tetigit fimbriam vestimenti eius, quae fluxum sanguinis patiebatur, sicut iste culpavit deum nescisse, ubi lateret Adam, credo quia dixerit: Adam, ubi es? , sicut dixit Christus: Quis me tetigit? Diceret et invidum ac timentem, ne, si intrarent quinque aliae virgines in regnum eius, viverent in aeternum; contra quas ita clausit, ut nec miserabiliter pulsantibus aperiret, velut obliviscens, quod ipse promiserat dicens: Pulsate et aperietur vobis, sicut iste invidiae timorisque arguit deum, quod ad vitam aeternam non admiserit peccatorem. p. 601,16 Diceret et appetentem non pecudum, sed hominum sanguinem, quia dixit: Qui perdiderit animam suam propter me, in vitam aeternam inveniet eam, sicut iste de sacrificiis animalium, quibus figuris promittebatur sacrificium sanguinis, quo redempti sumus, voluit calumniari. Reprehenderet et zelantem, quia cum ementes et vendentes de templo flagellando eiecisset, commemoravit evangelista de illo esse scriptum: Zelus domus tuae comedit me, sicut iste accusavit zelantem deum, quod aliis sacrificari vetuisset. Diceret irascentem in suos et in alienos, in suos quidem, quia dixit: Servus, qui scit voluntatem domini sui et facit digna plagis, vapulabit multa, in alienos autem, quia dixit: Si quis vos non receperit, excutite illis pulverem de calciamentis vestris; amen dico vobis, quia tolerabilius erit Sodomae in die iudicii quam illi civitati, sicut iste criminatur irascentem deum, nunc in alienos, nunc in suos, quos utrosque apostolus commemorat dicens: Quicumque enim sine lege peccaverunt, sine lege peribunt; et quicumque in lege peccaverunt, per legem iudicabuntur. p. 602,8 Diceret et trucidantem et effundentem multorum sanguinem ob levia quidem vel nulla commissa. Leve quippe aut nullum commissum pagano videretur vel non habere in convivio nuptiarum vestem nuptialem, propter quod rex noster in evangelio iussit hominem ligatis manibus et pedibus proici in tenebras exteriores, vel nolle super se Christum regnare, propter quod peccatum ait: Illos autem, qui noluerunt me regnare sibi, adducite et interficite coram me, sicut iste accusavit deum in vetere testamento, qui ei visus est propter levia vel nulla commissa hominum milia trucidare. p. 602,18 Iam vero illud, quod reprehendit Faustus minantem deum venturum se esse cum gladio, quo non parceret nec iusto nec peccatori, quomodo paganus ille reprehenderet audiens apostolum Paulum dicere de deo nostro, quia filio proprio non pepercit, sed pro nobis omnibus tradidit eum, audiens et Petrum, cum de magnis tribulationibus sanctorum et interfectionibus loqueretur, ad tolerandum exhortantem et dicentem: Tempus est, ut iudicium incipiat a domo domini; et si initium a nobis, qualis finis erit eis, qui non credunt domini evangelio? Et ‛si iustus quidem vix salvus erit, peccator et impius ubi parebunt?’ p. 602,28 Quid enim iustius uno, cui tamen pater non pepercit? Et quid evidentius, quod nec iustis parcat emendans eos varietate tribulationum, cum de hac _<re ?>_aperte sit dictum: Et si iustus vix salvus erit? Non solum enim in vetere testamento scriptum est: Quem enim diligit deus, corripit; flagellat autem omnem filium quem recipit et: Si bona percepimus de manu domini, mala quare non sustinemus? sed etiam in novo: Ego quem amo, arguo et castigo et illud: Si enim nos ipsos diiudicaremus, a domino non iudicaremur; cum iudicamur autem a domino, corripimur, ne cum mundo damnemur*. p. 603,10 Sed tamen si paganus in novo testamento talia reprehenderet, qualia isti reprehendunt in vetere, nonne et ipsi ea defendenda susciperent? Quod si facere possent, qua tandem vecordia hic talia reprehendunt, qualia ibi defendunt? Si autem non possent, cur in uno tantum ac non potius in utroque testamento, quod non intellegentibus impiis pravum videretur, idem non intellegentibus piis rectum, sed tectum credi oportere concedunt?

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XIV. UN PAÏEN POURRAIT RETOURNER CONTRE LE NOUVEAU TESTAMENT LES OBJECTIONS QUE FAUSTE FAIT CONTRE L'ANCIEN.

Un païen impie pourrait certainement calomnier et critiquer le Christ dans l'Evangile, comme Fauste l'a fait pour Dieu dans l'Ancien Testament. Il pourrait, en effet, accuser le Christ d'imprévoyance, non-seulement pour avoir admiré la foi du centurion, mais aussi pour avoir choisi entre ses disciples Judas, qui ne devait point observer ses commandements[^1] : comme Fauste blâme Dieu d'avoir donné à l'homme dans le paradis un précepte que celui-ci ne devait point garder[^2]. Le païen pourrait encore ajouter que le Christ n'a pas su deviner qui l'avait touché, quand la femme affligée d'un flux de sang toucha le bord de son vêtement, comme Fauste accuse Dieu de n'avoir pas su où se cachait Adam. Il me semble que Dieu a dit : « Adam, où es-tu[^3]? » comme le Christ a dit : « Qui m'a touché[^4]? » Le païen appellerait également le Christ envieux et dirait que lui aussi a eu peur que si les cinq vierges folles entraient dans son royaume, elles ne vécussent éternellement, puisqu'il leur ferma si sévèrement la porte qu'il n'ouvrit pas même quand elles frappaient[^5], comme s'il eût oublié cette promesse faite par lui : « Frappez, et on vous ouvrira[^6] »; absolument comme Fauste accuse Dieu de jalousie et de crainte, parce qu'il n'a point admis le pécheur à la vie éternelle. Il l'accuserait aussi d'être avide, non du sang des animaux, mais de celui de l'homme, puisqu'il a dit : « Quiconque aura perdu son âme à cause de moi, la retrouvera pour la vie éternelle[^7]», comme il a plu à Fauste de calomnier Dieu à l'occasion des sacrifices qui promettaient, en figure, le sacrifice du sang qui nous a rachetés. Il blâmerait aussi le zèle du Sauveur, parce que l'Evangéliste, à l'occasion de la circonstance où il chassa du temple à coups de fouet les acheteurs et les vendeurs, rappelle que c'est de lui qu'il a été écrit : « Le zèle de votre maison me dévore[^8] » ; comme Fauste blâme le zèle que Dieu mettait à défendre qu'on offrit des sacrifices à d'autres qu'à lui. Il dirait que le Christ s'est irrité contre les siens et contre les étrangers : contre les siens, puisqu'il a dit : « Le serviteur qui connaît la volonté de son maître et ne fait pas ce qu'il doit faire, recevra un grand nombre de coups[^9] »; contre les étrangers, puisqu'il a dit : « Lorsque quelqu'un ne vous recevra point, secouez sur lui la poussière de vos chaussures; en vérité, je vous le dis : il y aura moins à souffrir pour Sodome au jour du jugement que pour cette ville[^10] »; comme Fauste accuse Dieu de se fâcher, tantôt contre les étrangers, tantôt contre les siens : ce que l'Apôtre confirme des uns et des autres, en disant : « Car tous ceux qui ont péché sans la loi, périront sans la loi; et tous ceux qui ont péché dans la loi, seront jugés par la loi[^11] ». Le païen accuserait encore le Christ d'être meurtrier, de répandre le sang d'un grand nombre pour des fautes légères ou nulles: car ce serait pour lui une faute légère ou nulle d'être entré dans la salle du festin sans la robe nuptiale (et cependant, pour cela, notre roi, d'après l'Evangile, fait jeter un homme, pieds et poings liés, dans les ténèbres extérieures[^12]) ; ou de ne pas reconnaître le Christ pour roi, péché dont il est dit : « Et pour ceux qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les et tuez-les devant moi[^13] » ; de même que Fauste accuse Dieu dans l'Ancien Testament, et trouve qu'il a tué des milliers d'hommes pour des fautes légères ou nulles. Quant au reproche que ce même Fauste fait à Dieu d'avoir menacé de venir, le glaive à la main, et de n'épargner ni juste ni pécheur, comment le païen ne le ferait-il pas en entendant Paul dire : « Parce qu'il n'a pas épargné son Fils, mais qu'il l'a livré pour nous tous[^14] »; en entendant Pierre parler des grandes tribulations et du meurtre des saints, et dire, pour nous exhorter à souffrir : « Voici le temps où doit commencer le jugement par la maison de Dieu ; et s'il commence par nous, quelle sera la fin de ceux qui ne croient pas à l'Evangile du Seigneur ? Et si le juste est à peine sauvé, l'impie et le pécheur, où se présenteront-ils[^15] ? » Car quoi de plus juste que le Fils unique ? Et cependant le Seigneur ne l'a point épargné. Et que Dieu n'épargne point les justes, mais les purifie par diverses tribulations, est-il rien de plus évident, puisqu'il est dit ouvertement : « Et si le juste est à peine sauvé? » Car on ne lit pas seulement dans l'Ancien Testament : « Dieu corrige celui qu'il aime et il châtie l'enfant qu'il reçoit[^16] »; et encore : « Si nous avons reçu les « biens de la main du Seigneur, pourquoi n'en recevrions-nous pas les maux[^17]? » mais on lit aussi dans le Nouveau : « Pour moi, je reprends et je châtie celui que j'aime[^18] » ; et ailleurs : « Que si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions point jugés par le « Seigneur; et lorsque nous sommes jugés, « c'est par le Seigneur que nous sommes re« pris, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde[^19] ». Et cependant, si le païen blâmait dans le Nouveau Testament ce que les Manichéens blâment dans l'Ancien, ceux-ci n'en prendraient-ils pas la défense? Et s'ils en venaient à bout, pourquoi critiquer d'un côté ce qu'ils défendraient de l'autre? Et s'ils n'en pouvaient venir à bout, pourquoi ne pas permettre, pour l'un comme pour l'autre Testament, que ce que les impies y trouvent de mauvais sans le comprendre, les hommes pieux, sans le comprendre davantage, le trouvent bon quoique mystérieux?

  1. Jean, V, 71.

  2. Gen. II, 16, 17, III, 6 .

  3. Gen. III, 9.

  4. Luc VIII, 44, 45.

  5. Matt. XXV, 11, 12.

  6. Ibid. VII, 7.

  7. Id. X, 29.

  8. Jean, II, 15, 17.

  9. Matt. X, 14, 15.

  10. Ibid.

  11. Rom. II, 12.

  12. Matt. XXII, 11-13.

  13. Luc, XIX, 27.

  14. Rom. VIII, 32.

  15. I Pier. IV, 17, 18.

  16. Prov. III, 12.

  17. Job, II, 10.

  18. Apoc. III, 19.

  19. I Cor. XI, 31, 32.

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