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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
75.
Interest enim, quibus causis quibusque auctoribus homines gerenda bella suscipiant. Ordo tamen ille naturalis mortalium paci accomodatus hoc poscit, ut suscipiendi belli auctoritas atque consilium penes principem sit, exsequendi autem iussa bellica ministerium milites debeant paci salutique communi. p. 673,15 Bellum autem, quod gerendum deo auctore suscipitur recte suscipi dubitare fas non est vel ad terrendam vel ad obterendam vel ad subiugandam mortalium superbiam, quando ne illud quidem, quod humana cupiditate geritur, non solum incorruptibili deo, sed nec sanctis eius obesse aliquid potest, quibus potius ad exercendam patientiam et ad humiliandam animam ferendamque paternam disciplinam etiam prodesse invenitur. Neque enim habet in eos quisquam ullam potestatem, nisi cui data fuerit desuper. Non est enim potestas nisi a deo sive iubente sive sinente. Cum ergo vir iustus, si forte sub rege homine etiam sacrilego militet, recte possit illo iubente bellare civicae pacis ordinem servans – p. 673,26 cui quod iubetur vel non esse contra dei praeceptum certum est vel utrum sit, certum non est, ita ut fortasse reum regem faciat iniquitas imperandi, innocentem autem militem ostendat ordo serviendi – quanto magis in administratione bellorum innocentissime deversatur, qui deo iubente belligerat, quem male aliquid iubere non posse nemo, qui ei servit, ignorat.
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE LXXV. C'EST AU ROI À LA COMMANDER ET AU SOLDAT À OBÉIR. CELLES QUE DIEU ORDONNE SONT TOUJOURS JUSTES.
Il importe assurément de vair pour quelle raison et par l'ordre de qui la guerre est entreprise ; cependant l'ordre naturel exige, dans l'intérêt de la paix du genre humain, que le pouvoir de la commander appartienne au prince, et que le devoir de la faire, pour la paix et le bien général, incombe au soldat. Mais quand elle est entreprise par l'ordre de Dieu même, on ne peut sans crime douter qu'elle soit juste, et que son but soit ou d'effrayer, ou d'écraser ou de subjuguer l'orgueil humain; puisque même quand elle est le résultat de l'ambition de l'homme, elle ne saurait nuire, non-seulement à Dieu qui est immuable, mais même à ses saints, pour qui elle devient un exercice de patience, un sujet d'humiliation et l'épreuve d'une main paternelle. Car, personne n'aurait sur eux aucun pouvoir, s'il n'était donné d'en haut; puisqu'il n'y a pas de puissance qui ne vienne de Dieu[^1], soit qu'il commande, soit qu'il permette. Or, si un juste, engagé comme soldat sous un roi, même sacrilège, a droit de demander à combattre par son commandement, en respectant l'ordre et la paix chez les citoyens, quand il est assuré que ce qu'on exige de lui n'est point contre la loi de Dieu, ou du moins quand il n'est pas sûr du contraire, en sorte que l'injustice de l'ordre rende peut-être le roi coupable, pendant que l'obéissance excuse le soldat : si, dis-je, il en est ainsi, à combien plus forte raison celui qui fait la guerre par ordre de Dieu est-il irrépréhensible, Dieu ne pouvant jamais commander le mal, comme le savent tous ceux qui le servent ?
- Rom. XIII, 1.