• Home
  • Works
  • Introduction Guide Collaboration Sponsors / Collaborators Copyrights Contact Imprint
Bibliothek der Kirchenväter
Search
DE EN FR
Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

Edition Hide
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

76.

Si autem propterea putant non potuisse deum bellum gerendum iubere, quia dominus postea Iesus Christus, ego inquit dico vobis non resistere adversum malum; sed si quis te percusserit in maxillam tuam dexteram, praebe illi et sinistram!, intellegant hanc praeparationem non esse in corpore, sed in corde; ibi est enim sanctum cubile virtutis, quae in illis quoque antiquis iustis nostris patribus habitavit. Sed eam rerum dispensationem ac distributionem temporum ordo poscebat, ut prius appareret etiam ipsa bona terrena, quibus et humana regna et ex hostibus victoriae deputantur, propter quae maxime civitas impiorum diffusa per mundum supplicare idolis et daemonibus solet, nonnisi ad unius dei veri potestatem atque arbitrium pertinere. p. 674,20 Unde et vetus testamentum secretum regni caelorum tempore opportuno aperiendum promissionibus terrenis operuit et quodam modo umbrosius opacavit. Ubi autem venit plenitudo temporis, ut novum testamentum revelaretur, quod figuris veteris velabatur, evidenti testificatione iam demonstrandum erat esse aliam vitam, pro qua debet haec vita contemni, et aliud regnum, pro quo oportet omnium terrenorum regnorum adversitatem patientissime sustineri. p. 675,1 Proinde per quorum confessiones, passiones et mortes hoc deo placuit attestari, martyres appellantur, qui latine testes interpretantur; quorum numerus tantus effloruit, ut, si eos Christus, qui de caelo Saulum vocavit et ex lupo factum ovem in medio luporum misit, congregatos vellet armare atque adiuvare pugnantes, sicut Hebraeos patres adiuvit, quae gentes resisterent, quae regna non cederent? Sed ut praeclarissimum testimonium veritati perhiberetur, qua iam docendum erat non propter temporalem in hac vita, sed propter aeternam post hanc vitam felicitatem deo esse serviendum, ea quae vulgo infelicitas dicitur pro illa felicitate subeunda fuerat et ferenda. Itaque in plenitudine temporum filius dei factus ex muliere, factus sub lege, ut eos, qui sub lege erant, redimeret, factus ex semine David secundum carnem mittit discipulos velut oves in medio luporum et monet, ne timeant eos, qui corpus occidunt, animam autem non possunt occidere, p. 675,17 promittit etiam ipsius corporis renovandam integritatem usque ad capilli reparationem, Petri gladium revocat in vaginam, aurem inimici praecisam reparat ad pristinam formam, dicit se legionibus angelorum imperare potuisse ad delendos inimicos, nisi calix bibendus esset, quem paterna voluntas dedisset, bibit praecedens, propinat sequentibus, virtutem patientiae suo revelat praecepto, suo confirmat exemplo. Propter quod deus illum suscitavit a mortuis et donavit ei nomen, quod est super omne nomen, ut in nomine Iesu omne genu flectatur, caelestium, terrestrium et infernorum, et omnis lingua confiteatur, quia dominus Iesus in gloria est dei patris. p. 676,2 Regnaverunt hic ergo patriarchae et prophetae, ut ista regna deum dare et auferre ostenderetur, non hic regnaverunt apostoli et martyres, ut regnum caelorum desiderandum potius panderetur. Illi regia bella gesserunt, ut tales quoque victorias appareret dei voluntate praestari, isti non resistendo interfecti sunt, ut potiorem esse docerent victoriam pro fide veritatis occidi. Quamquam et illic prophetae noverant mori pro veritate, sicut ipse dominus dicit: A sanguine Abel usque ad sanguinem Zachariae; et id posteaquam coepit impleri, quod sub figura Salomonis – qui latine interpretatur pacificus – de domino Christo – ipse est enim pax nostra – in psalmo prophetatum est: Et adorabunt eum omnes reges terrae, omnes gentes servient illi, christiani quoque imperatores plenam gerentes fiduciam pietatis in Christo de inimicis sacrilegis, qui spem suam in sacramentis idolorum daemonumque posuerant, gloriosissimam victoriam perceperunt, p. 676,18 cum apertissimis notissimisque documentis, de quibus nonnulli iam scriptum memoriae commendarunt, illos fallerent vaticinia daemoniorum, hos firmarent praedicta sanctorum.

Translation Hide
Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE LXXVI. IL FAUT SUPPORTER LA GUERRE EN VUE DE LA VIE ÉTERNELLE. LES MARTYRS. LES PRINCES CHRÉTIENS.

Si nos adversaires prétendent que Dieu n'a pu commander la guerre, parce que plus tard le Seigneur Jésus-Christ a dit : « Et moi je vous dis de ne point résister aux mauvais traitements ; mais si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui encore la gauche[^6] » : qu'ils comprennent que cette disposition n'est pas dans le corps, mais dans l'âme : car là est l'asile sacré de la vertu qui a habité aussi chez les anciens justes, nos pères. Mais l'ordre exigeait que les circonstances fussent ménagées et les temps distribués, de manière à faire voir clairement que le vrai Dieu est seul le maître et l'arbitre même des biens terrestres, au nombre desquels on range l'autorité royale et le triomphe sur les ennemis, et pour lesquels la cité des impies répandus dans le monde entier, offre plus spécialement ses prières aux idoles et aux démons. Voilà pourquoi l'Ancien Testament voilait sous des promesses temporelles, et tenait en quelque sorte dans l'ombre, le secret du royaume des cieux qui devait être révélé en temps opportun. Mais, quand vint la plénitude des temps, le jour où le Nouveau Testament voilé sous les figures de l'Ancien, devait être manifesté, il fallut donner des preuves évidentes qu'il existe une autre vie pour laquelle on doit mépriser celle-ci, un autre royaume pour lequel il faut supporter avec patience tous les inconvénients des royaumes terrestres. Or, ceux par la confession, les souffrances et la mort desquels il a plu à Dieu de donner cette preuve, s'appellent martyrs, en latin témoins : multitude telle que si le Christ, qui a appelé Saul d'en haut et l'a envoyé au milieu des loups, loup devenu brebis[^1], voulait les réunir, les armer et les soutenir dans le combat comme il l'a fait pour les anciens Hébreux, il n'est pas de nations qui pussent leur résister, pas de royaumes qui ne dussent leur céder. Mais, pour confirmer par le témoignage le plus éclatant, cette vérité dès lors à enseigner, qu'il ne faut pas servir Dieu pour le bonheur passager de ce monde, mais en vue de l'éternelle félicité de l'autre vie, il a fallu subir et supporter pour celle-ci ce qu'on appelle communément le malheur. Aussi, dans la plénitude des temps, le Fils de Dieu, formé d'une femme, soumis à la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi[^2], né de la race de David selon la chair[^3], envoie ses disciples comme des brebis au milieu des loups; les avertit de ne point craindre ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme; leur promet que leur corps sera rétabli dans son intégrité, sans qu'il y manque un cheveu[^4] ; fait rentrer l'épée de Pierre dans le fourreau; guérit l'oreille d'un ennemi que l'Apôtre avait coupée; affirme qu'il pourrait commander à dix légions d'anges de détruire ses ennemis, s'il ne devait boire le calice que la volonté de son Père lui a donné[^5]; le boit le premier, le passe à ceux qui le suivent; prêche eu paroles la vertu de patience, confirme sa doctrine par son exemple. « C'est pourquoi Dieu l'a ressuscité d'entre les morts et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom : afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus est dans la gloire de Dieu le Père[^7] ». D'un côté donc, les Patriarches et les Prophètes ont régné pour qu'il fût démontré que c'est Dieu qui donne et ôte les empires ; de l'autre, les Apôtres et les martyrs n'ont pas régné pour faire voir qu'il faut désirer avant tout le royaume des cieux. Ceux-là, étant rois, ont fait des guerres, pour qu'il fût prouvé que c'est Dieu qui donne même de telles victoires ; ceux-ci se sont laissé tuer sans résistance, pour nous apprendre que la plus belle des victoires est de mourir pour la foi. Du reste, là les Prophètes savaient aussi mourir pour la vérité, comme le Seigneur lui-même l'atteste : « Depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie[^8] » ; et ici, quand ce que le Psalmiste avait prédit de Salomon (qui en latin veut dire Pacifique) : « Et tous les rois de la terre l'adoreront, et toutes les nations lui seront soumises[^9] », se fût accompli dans le Christ Notre-Seigneur

(car il est lui-même notre paix[^10] ), les empereurs chrétiens, pleins de piété et de confiance en Jésus-Christ, ont remporté la plus glorieuse des victoires sur des ennemis sacrilèges, qui avaient mis leur espérance dans le culte des idoles et des démons : ceux-ci étant trompés par les oracles des démons, et ceux-là étant rassurés par les prédictions des saints, ainsi que le constatent des documents, très-clairs et très-connus, que quelques auteurs ont déjà consignés par écrit.

  1. Matt. V, 39.

  2. Act. IX.

  3. Gal. IV, 4,5.

  4. Rom. I, 3.

  5. Matt. X,16, 28, 30.

  6. Id. XXVI, 52, 53; Luc, XXII, 51, 42 ; Jean, XVIII, 11.

  7. Phil. II, 9-11.

  8. Matt. XXIII, 35.

  9. Ps. LXXI, 11.

  10. Eph. II, 14.

  Print   Report an error
  • Show the text
  • Bibliographic Reference
  • Scans for this version
Editions of this Work
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
Translations of this Work
Contre Fauste, le manichéen
Gegen Faustus Compare
Reply to Faustus the Manichaean Compare

Contents

Faculty of Theology, Patristics and History of the Early Church
Miséricorde, Av. Europe 20, CH 1700 Fribourg

© 2025 Gregor Emmenegger
Imprint
Privacy policy