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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
4.
Absit autem, ut sit in membris sanctorum, etiam genitalibus, aliqua turpitudo! Dicuntur quidem inhonesta, quia non habent eam speciem decoris, quam membra, quae in promptu locata sunt. Sed videte, quid dicat apostolus, cum ex ipsa membrorum corporis nostri unitate atque compage caritatem persuadet ecclesiae. Multo magis inquit quae videntur membra corporis infirmiora esse, necessaria sunt; et quae videntur viliora esse corporis, his abundantiorem honorem circumponimus; et quae inhonesta sunt nostra, abundantiorem honestatem habent; quae autem honesta sunt nostra, non opus habent; sed deus temperavit corpus ei, cui deerat, maiorem honorem dans, ut non essent scissurae in corpore. p. 746,26 Illicitus itaque et temperantiae legibus non subiectus membrorum illorum usus est turpis, non ipsa membra, quae non solum in excellenti integritate caelibes et virgines servant, sed ipsi coniugati sancti patres ac matres sic eis generationi tantummodo consulentes utebantur, ut ille naturalis motus nullo modo turpis esset, qui non libidini, sed rationi serviret. Quanto magis ergo in sancta virgine Maria, quae Christi carnem fide concepit, nihil habuerunt turpitudinis membra, quae nec humano licitoque conceptui, sed divino tantum partui servierunt, merito plane sic honestata, ut nobis Christum, quem cordibus integris credendo conciperemus et confitendo quodammodo pareremus, etiam corporaliter servata integritate transfunderet. p. 747,10 Nullo modo enim Christus matrem nascendo faceret deteriorem, ut cui munus fecunditatis attulerat, decus virginitatis auferret. Haec veraciter, non fallaciter facta sunt; sed nova sunt, sed insolita sunt, sed contra naturae cursum notissimum sunt, quia magna, quia mira, quia divina et eo magis vera, certa, firmata. Et angeli inquit visi et locuti sunt, quamvis nati non fuerint, quasi nos dicamus Christum, nisi nasceretur ex femina, nec videri nec loqui potuisse. Potuit, sed noluit; et hoc melius est, quod voluit. Hoc autem eum voluisse ideo certum est, quia hoc fecit, qui nihil necessitate sicut deus vester faceret, sed omnia voluntate. Hoc vero eum fecisse ideo non dubitamus, quia non cuiquam haeretico, sed eius evangelio credimus.
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE IV. LES MEMBRES DU CORPS. PURETÉ DE LA VIERGE. LE CHRIST AURAIT PU NAÎTRE AUTREMENT ET NE L'A PAS VOULU.
A Dieu ne plaise qu'il y ait rien de honteux dans le corps des saints, même dans les parties sexuelles ! Il est vrai qu'on les appelle déshonnêtes, parce qu'elles n'ont pas le même degré de beauté que les autres parties qui sont en évidence[^1]. Mais voyez ce qu'en dit l'Apôtre, quand il présente à l'Eglise le type de la charité dans une comparaison prise de l'assemblage et de l'unité des membres de notre corps. « Mais au contraire », dit-il, « les membres du corps qui paraissent les plus faibles, sont les plus nécessaires ; et les membres du corps que nous regardons comme plus vils, nous les revêtons avec plus de soin; et ceux qui sont honteux, nous les traitons avec plus de respect ; nos parties honnêtes n'en ont pas besoin ; mais Dieu a réglé le corps de manière à accorder plus d'honneur à celle qui n'en avait pas en elle-même, afin qu'il n'y ait point de scission dans le corps[^2] ». Ainsi l'usage illicite, désordonné, de ces membres, est honteux; mais- non ces membres eux-mêmes, qui ne restent pas seulement parfaitement purs chez les célibataires et les vierges, mais chez les saints patriarches eux-mêmes, hommes et femmes, qui n'en usaient que selon les vues de la Providence, en sorte que le penchant de la nature n'avait rien de coupable, puisqu'il était guidé par la raison, et non inspiré par le libertinage. A combien plus forte raison donc ces membres n'ont-ils rien eu de honteux dans la sainte Vierge Marie, qui a conçu la chair du Christ par la foi, puisqu'ils n'ont pas même été les instruments d'un acte humain et permis, mais d'un enfantement tout divin ? Vierge tellement honorée que, sans perdre sa parfaite intégrité, elle nous a donné corporellement le Christ, pour que nous pussions le concevoir par la foi en des cours purs, et l'enfanter, en quelque sorte, en le confessant de bouche. Car le Christ n'a rien ôté à sa mère en naissant; en lui faisant don de la fécondité, il ne lui a point enlevé la fleur de sa virginité. Tout cela s'est fait en toute vérité et non par tromperie : mais cela est nouveau, cela est insolite, cela est contraire au cours ordinaire de la nature, parce que cela est grand, parce que cela est merveilleux, parce que cela est divin, et conséquemment, d'autant plus vrai, d'autant plus certain, d'autant plus indubitable.
Les anges aussi, nous dit-on, ont été vus, ont parlé, quoiqu'ils ne fussent pas nés. Comme si nous prétendions que le Christ n'aurait pu ni être vu, ni parler, s'il ne fût pas né d'une femme ! Il l'aurait pu, mais il ne l'a pas voulu; et cela est mieux, puisqu'il l'a voulu. Et il est certain qu'il l'a voulu, parce qu'il l'a fait, lui qui agit toujours librement, et non par nécessité, comme votre dieu. Et nous ne doutons nullement qu'il l'ait fait, parce que nous croyons à l'Evangile et non au premier hérétique venu.
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Rétract., liv. II, ch. VII, n. 3.
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I Cor. XII, 22-25.