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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XLII. PROPHÉTIE DE JACOB EXPLIQUÉE.

Je voudrais savoir, ou plutôt j'aime mieux ignorer avec quel aveuglement d'esprit, Fauste a lu le passage où Jacob, ayant appelé ses fils, leur dit : « Assemblez-vous, afin que je vous annonce ce qui doit arriver dans les derniers jours; rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob; écoutez Israël, votre père ». Ici personne ne peut mettre en doute que le rôle de Prophète soit en pleine évidence. Écoutons donc ce qu'il dit à son fils Juda, par la tribu duquel le Christ est venu de la race de David selon la chair », au témoignage de l'Apôtre[^8]: « Juda, que tes frères te louent; tes mains seront sur le dos de tes ennemis; les fils de ton père s'inclineront devant toi. Juda est comme un jeune lion, le fils de ma semence; tu étais couché et tu t'es levé, tu as dormi comme un lion et comme un lionceau; qui l'éveillera? Le prince ne manquera pas à Juda, ni le chef à sa postérité, jusqu'à ce que vienne ce qui lui a été réservé ; et il sera l'attente des nations, liant son ânon à la vigne et le fils de l'ânesse au cilice; il lavera sa robe dans le vin, et son manteau dans le sang de la vigne: ses yeux seront plus brillants que le vin et ses dents plus blanches que le lait[^9] ». Que tout cela soit mensonge, que tout cela suit obscurité, si cela n'a pas brillé dans le Christ de tout l'éclat de la lumière; s'il n'est pas loué par ses frères les Apôtres, et par tous les cohéritiers qui cherchent sa gloire et non la leur; si ses mains ne sont pas sur le dos de ses ennemis; si tous ses adversaires ne sont pas abaissés, courbés jusqu'à terre, par l'accroissement des peuples chrétiens; si les fils de Jacob ne se sont pas inclinés devant lui, dans le reste qui a été sauvé selon l'élection de la grâce[^1] ; s'il n'est pas lui-même le lionceau, puisqu'il est devenu petit enfant par sa naissance : c'est pourquoi on ajoute : «Le fils de ma semence». On rend d'ailleurs raison de ce mot de lionceau, quand on dit dans un autre endroit : « Ce lionceau est plus fort que les bêtes de charge[^2] » : c'est-à-dire, quoique petit, il est plus fort que des animaux plus grands. S'il n'est pas monté en se couchant sur la croix, quand il baissa la tête et rendit l'esprit; s'il n'a pas dormi comme un lion, puisqu'il n'a point été vaincu, mais vainqueur dans la mort même; et comme un lionceau, puisqu'il est mort dans ce qui était né; si celui qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir[^3], ne l'a pas ressuscité des morts. Par ces mots, en effet : « Qui l'éveillera ? » on exprime assez l'idée de quelqu'un d'inconnu: si le prince a manqué à Juda, et le chef à sa postérité, jusqu'à ce que soit venu ce qui avait été promis et comme réservé. Il y a, en effet, des histoires authentiques et certaines, provenant des Juifs eux-mêmes, qui constatent qu'Hérode fut le premier étranger qui régna sur eux et dans le temps même où le Christ est né[^4]. Le roi n'a donc pas manqué à la race de Juda, jusqu'à ce que vînt ce qui lui avait été réservé: Mais comme les Juifs fidèles n'ont pas seuls profité des promesses, voyez ce qui suit : « Et il sera l'attente des nations». « Il a lui-même lié son ânon à la vigne », c'est-à-dire son peuple, en prêchant dans le cilice et en criant. « Faites pénitence : car le royaume des cieux approche[^5] ». Or, nous savons que le peuple des gentils est comparé à l'ânon, sur lequel il s'assit, et qu'il conduisit dans Jérusalem[^6], c'est-à-dire dans la vision de paix, en enseignant ses voies à ceux qui sont doux. S'il n'a pas lavé sa robe dans le vin : car c'est la glorieuse Église qu'il fait paraître devant lui, n'ayant ni tache ni ride[^7]; à qui il est dit par la voix d'Isaïe : « Quand vos péchés seraient rouges comme l'écarlate, je les rendrai blancs comme la neige[^10] ». Et comment, sinon par la rémission des péchés? Et dans quel vin, sinon dans celui dont il est dit « qu'il sera répandu pour beaucoup en rémission des péchés[^11]? » Car il est lui-même la grappe de raisin suspendue au bois[^12]. Aussi voyez ce qu'on ajoute : « Et son manteau dans le sang de la vigne ». Or, que ses yeux soient plus brillants que le vin, ils le savent, ceux des membres de son corps à qui il est donné de voir, dans une sainte ivresse qui rend leur esprit étranger à tout ce que le temps entraîne dans son corps, de contempler, dis-je, l'éternelle lumière de la sagesse. C'est pourquoi nous avons cité plus haut ce mot de Paul «Car si nous sommes emportés hors de nous-mêmes, c'est pour Dieu ». Cependant, comme il ajoute : « Si nous sommes plus retenus, c'est pour vous[^13] », les petits enfants mêmes qu'il faut nourrir avec du lait ne sont pas délaissés[^14], car on lit à la suite : « Et ses dents sont plus blanches que le lait».

  1. Rom. I, 3.

  2. Gen. XLIX, 1, 2, 8-12.

  3. Rom. XI, 5.

  4. Prov. XXX, 30.

  5. I Tim. VI, 16.

  6. Matt. II, 3, 7.

  7. Id. III, 2.

  8. Id. XXI, 2-10.

  9. Eph. V, 27.

  10. Is. I, 23.

  11. Matt. XXVI, 28.

  12. Num. XIII, 24.

  13. II Cor. V, 13.

  14. Hébr. V, 12.

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Reply to Faustus the Manichaean

42.

I should like to know, or rather, it would be well not to know, with what blindness of mind Faustus reads the passage where Jacob calls his sons, and says, "Assemble, that I may tell you the things that are to happen in the last day. Assemble and hear, ye sons of Jacob; give ear to Israel, your father." Surely these are the words of a prophet. What, then, does he say of his son Judah, of whose tribe Christ came of the seed of David according to the flesh, as the apostle teaches? "Judah," he says, "thy brethren shall praise thee: thy hand shall be upon the backs of thine enemies; the sons of thy father shall bow down to thee. Judah is a lion's whelp; my son and offspring: bowing down, thou hast gone up: thou sleepest as a lion, and as a young lion, who will rouse him up? A prince shall not depart from Judah, nor a leader from his loins, till those things come which have been laid up for him. He also is the desire of nations: binding his foal unto the vine, and his ass's colt with sackcloth, he shall wash his garment in wine, and his clothes in the blood of grapes: his eyes are bright with wine, and his teeth whiter than milk." 1 There is no falsehood or obscurity in these words when we read them in the clear light of Christ. We see His brethren the apostles and all His joint-heirs praising Him, seeking, not their own glory, but His. We see His hands on the backs of His enemies, who are bent and bowed to the earth by the growth of the Christian communities in spite of their opposition. We see Him worshipped by the sons of Jacob, the remnant saved according to the election of grace. Christ, who was born as an infant, is the lion's whelp, as it is added, My son and offspring, to show why this whelp, in whose praise it is said, "The lion's whelp is stronger than the herd," 2 is even in infancy stronger than its elders. We see Christ ascending the cross, and bowing down when He gave up His spirit. We see Him sleeping as a lion, because in death itself He was not the conquered, but the conqueror, and as a lion's whelp; for the reason of His birth and of His death was the same. And He is raised from the dead by Him whom no man hath seen or can see; for the words, "Who will raise Him up?" point to an unknown power. A prince did not depart from Judah, nor a leader from his loins, till in due time those things came which had been laid up in the promise. For we learn from the authentic history of the Jews themselves, that Herod, under whom Christ was born, was their first foreign king. So the sceptre did not depart from the seed of Judah till the things laid up for him came. Then, as the promise is not only to the believing Jews, it is added: "He is the desire of the nations." Christ bound His foal--that is, His people--to the vine, when He preached in sackcloth, crying, "Repent, for the kingdom of heaven is at hand." The Gentiles made subject to Him are represented by the ass's colt, on which He also sat, leading it into Jerusalem, that is, the vision of peace teaching the meek His ways. We see Him washing His garments in wine; for He is one with the glorious Church, which He presents to Himself, not having spot or wrinkle; to whom also it is said by Isaiah: "Though your sins be as scarlet, I will make them white as snow." 3 How is this done but by the remission of sins? And the wine is none other than that of which it is said that it is "shed for many, for the remission of sins." Christ is the cluster that hung on the pole. So it is added, "and His clothes in the blood of the grape." Again, what is said of His eyes being bright with wine, is understood by those members of His body who are enabled, in holy aberration of mind from the current of earthly things, to gaze on the eternal light of wisdom. So Paul says in a passage quoted before: "If we be beside ourselves, it is to God." Those are the eyes bright with wine. But he adds: "If we be sober, it is for your sakes." The babes needing to be fed with milk are not forgotten, as is denoted by the words, "His teeth are whiter than milk."


  1. Gen. xlix. 1, 2, 8-12. ↩

  2. Prov. xxx. 30. ↩

  3. Isa. i. 18. ↩

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