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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE PREMIER. FAUSTE REPROCHE A MOÏSE DES MALÉDICTIONS LANCÉES MAL A PROPOS.

Fauste. Pourquoi ne recevez-vous pas Moïse? — Parce que nous aimons et honorons le Christ. Quel est, en effet, l'homme assez irréligieux pour accueillir celui qui a maudit son père? Or, bien que les blasphèmes de Moïse n'aient épargné ni choses divines, ni choses humaines, ce qui nous inspire cependant le plus d'horreur pour lui, c'est qu'il a lancé d'affreuses malédictions contre le Christ, le Fils de Dieu, qui a été suspendu au bois pour notre salut. L'a-t-il fait sciemment, ou par hasard, c'est à toi de le voir. Mais ni l'un ni l'autre ne l'excuse ni ne dispose à le recevoir. En effet, il déclare maudit quiconque est suspendu au bois[^4]. Et tu veux que je l'accepte, que je croie à sa parole ; lui qui a sciemment et volontairement maudit le Christ, s'il était prophète, et s'il n'était pas prophète, l'a maudit par ignorance et sans le savoir ? Choisis donc entre ces deux hypothèses : ou Moïse n'a pas été prophète et a péché par imprudence en enveloppant Dieu, sans le savoir? dans les malédictions qu'il formule contre d'autres, selon son usage; ou il était prophète, et alors il n'a point ignoré ce qui devait arriver, mais par jalousie contre notre salut qui devait avoir lieu par le bois, il a lancé contre Celui qui en est l'auteur le venin de sa bouche malfaisante. Et qui donc croira que celui qui déchire ainsi le Fils, a vu ou connu le Père; que celui qui a ignoré le terme ou l'ascension du Fils, a pu prédire son avènement? J'ajouterai encore une considération qui me frappe : c'est l'étendue et la portée de cette injure, le nombre de ceux qu'elle atteint et blesse: tous les justes et tous les martyrs, qui ont subi ce genre de mort, comme Pierre, André et tous ceux qui ont partagé leur sort. Si Moïse n'avait pas péché par ignorance, faute du don de prophétie, ou si, étant prophète, il n'eût pas cédé à l'instinct de la malice et de la haine, il ne leur eût pas infligé un si cruel anathème: car il ne les déclare pas seulement maudits d'une façon vulgaire, c'est-à-dire chez les hommes, mais aussi devant Dieu. Or, si cela est, quel espoir de bénédiction reste-t-il au Christ même, ou aux Apôtres, ou à nous, s'il nous arrive d'être crucifiés en qualité de chrétiens? Enfin, à quel point n'était-il pas imprudent et dénué de l'inspiration divine, pour ne pas songer que les hommes peuvent être attachés au bois pour des causes différentes; les uns en expiation d'un forfait, les autres pour la justice et pour Dieu? Aussi a-t-il lancé sa malédiction au hasard, sur tous et sans distinction; tandis que, s'il avait eu la moindre, je ne dirai pas inspiration prophétique, mais prévoyance, et si la croix le blessait au point de former, elle seule, une exception et un supplice à part entre tous les genres de supplices, il devait simplement déclarer maudit tout scélérat, tout impie suspendu au bois, afin d'établir une distinction entre les bons et les méchants ; et encore n'eût-il pas été absolument dans le vrai, puisque c'est du gibet que le Christ a fait entrer avec lui le larron dans le paradis de son Père[^1]. Où est donc l'anathème: « Maudit celui qui est suspendu au bois ? » Est-ce que Barrabas, cet insigne brigand, qui non-seulement ne fut pas suspendu au bois, mais qui fut même élargi à la demande des Juifs[^2], fut plus béni que celui qui monta, avec le Christ, de la croix au ciel? Dirai-je enfin que Moïse appelle maudit quiconque adore le soleil et la lune[^3] ? Si donc, étant sujet d'un roi païen, je suis forcé d'adorer le soleil, que je résiste et que, craignant la malédiction attachée à cet acte, je sois condamné à être crucifié : quoi ! j'encourrai l'autre malédiction lancée par Moïse contre celui qui est suspendu au bois? Veut-il donc maudire tous les gens de bien? Pour nous, nous ne devons pas plus faire cas de ses anathèmes que de ceux d'une vieille femme en colère. C'est ainsi encore qu'il poursuit d'une même malédiction les enfants et les vierges, quand il déclare maudit celui qui ne laissera point de postérité en Israël[^5]. Injure, qui s'adresse encore particulièrement à Jésus, lequel étant issu selon vous, du peuple juif, n'a cependant point laissé de postérité dans sa nation, et aussi sur ses disciples, dont quelques-uns étaient mariés et qu'il a séparés de leurs femmes, tandis qu'il a défendu le mariage à ceux qu'il a trouvés vierges. En conséquence, sachez que nous avons à bon droit en abomination cette langue insolente de Moïse, qui décoche les traits de sa malice contre le Christ qui est la lumière, contre la virginité, contre tout ce qu'il y a de divin. Que si par hasard vous prétendez qu'il v a une grande différence entre un suspendu et un crucifié (car c'est là ordinairement votre principal moyen de défense), écoutez Paul, rejetant vos subterfuges : « Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, en devenant malédiction pour nous. Car il est écrit : Maudit quiconque est suspendu au bois[^6] ».

  1. Deut. XXI, 23.

  2. Luc, XXIII, 43.

  3. Matt. XXVII, 26.

  4. Deut. XVII, 3.

  5. Deut. XXV, 5,10.

  6. Gal. III, 13.

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Gegen Faustus

1.

Faustus sagte: Warum anerkennt ihr Moses nicht? Wegen der Liebe und Ehrfurcht, in der wir Christus dienen! Wer wäre so gewissenlos, jemandem freudig zu begegnen, der seinen eigenen Vater verflucht hat? So geht es uns mit Moses: zwar blieb auch sonst nichts Menschliches und nichts Göttliches von seiner Lästerzunge verschont, wir verabscheuen ihn aber vor allem deshalb, weil er Christus, dem Sohn Gottes, der für unser Heil am Kreuzesholz hing, die grauenhafte Schmach der Verfluchung antat, ob mit Absicht oder zufällig, magst du selber entscheiden. Keins von beiden wird ihn entschuldigen und damit die Anerkennung empfehlenswert machen. Er sagte nämlich (cf. Deut. 21,23/ Gal. 3,13), dass ein jeder verflucht ist, der am Holz hängt. Diesen Moses also soll ich nach deinem Willen anerkennen, ihm soll ich glauben, obwohl feststeht, dass er, falls er die prophetische Gabe besass, Christus wissentlich und willentlich verflucht hat, oder dass er, falls er ihn ohne Absicht und unwissentlich verflucht hat, die prophetische Gabe nicht besass. Wähle also, was dir lieber ist: entweder dass Moses kein Prophet war und aus Ahnungslosigkeit sündigte, dass er also, indem er seiner Gewohnheit gemäss Verfluchungen über andere aussprach, ohne es zu bemerken auch Gott verlästerte, oder aber, dass er göttlich inspiriert war und dieses zukünftige Ereignis sehr wohl kannte, aber aus Neid auf unser Heil, das uns vom Kreuzesholz zuteil werden sollte, aus seinem Lästermaul Gift gegen den Urheber dieses Heils spritzte. Wer könnte da glauben, dass Moses den Vater gesehen und kennen gelernt hat (cf. Gen. 19,3), wenn er den Sohn dermassen verunglimpfte, und dass er die Ankunft des Sohnes voraussagen konnte, wenn er seinen Tod mit der Kreuzesbesteigung nicht kannte? Kommt als weiteres hinzu, dass für mich auch ins Gewicht fällt, welch weite Wirkung dieses Fluchwort entfaltet hat, wie vieles es erfasst und in Verruf bringt, dass es auch sämtliche Gerechten und Märtyrer trifft, die in einem ähnlichen Martyrium den Tod fanden, wie etwa Petrus und Andreas und alle andern, die das gleiche Los traf. All diese hätte Moses gewiss nicht mit der Schmach einer solch mitleidlosen Verfluchung verunglimpft, es sei denn, er habe mangels Prophetengabe nichts von ihnen gewusst, oder aber – falls er diese Gabe besass – sie aufgrund seines üblen Charakters gehasst. Moses sagt ja nicht etwa nur, sie seien allüberall, d.h. bei den Menschen, verflucht, sondern sie seien von Gott verflucht (cf. Deut. 21,23). Wenn diese Aussage zutrifft, woher soll dann Christus oder die Apostel oder wir selber, falls wir um seines Namens willen gekreuzigt werden sollten, die Hoffnung nehmen, einmal den Segen zu erlangen? Wie ahnungslos und bar jeder göttlichen Inspiration war er schliesslich, dass er nicht auf den Gedanken kam, die Menschen könnten aus gegensätzlichen Gründen ans Kreuz gehängt werden, die einen wegen einer Unrechtstat, andere dagegen aufgrund ihrer Gerechtigkeit und wegen Gott! Und so unterwarf er wahllos und ohne jedes Unterscheidungsvermögen alle dem selben Fluch; dabei hätte er, wenn auch nur eine Spur Voraussicht, geschweige denn Prophetengabe in ihm gewesen wäre, – auch wenn das Kreuz für ihn ein solches Ärgernis bedeutete, dass diese Strafe für ihn gegenüber jeder andern Art von Bestrafung etwas besonders Verächtliches bedeutete – sagen müssen, dass jeder Verbrecher und Gottlose verflucht ist, der ans Holz gehängt wurde, um nicht jede Grenze zwischen Gerechten und Ungerechten zu verwischen. Und auch so hätte er noch nicht die Wahrheit gesprochen, da ja Christus den Räuber vom Kreuz weg ins Paradies seines Vater mitnahm (cf. Lk. 23,43). Wo findet man also jemanden, an dem sich dieser Satz: Verflucht ist ein jeder, der am Holz hängt, bestätigen lässt? Ist es etwa Barabbas, jener berüchtigte Räuber, der doch überhaupt nicht ans Kreuz gehängt wurde, und dazu noch auf Bitten der Juden aus dem Gefängnis entlassen und somit noch mehr gesegnet war als der andere Räuber, der mit Christus vom Kreuz aus in den Himmel aufstieg (cf. Mt. 27,26 ff.)? Und was erst ist davon zu halten, wenn Moses auch den als verflucht bezeichnet, der Sonne oder Mond verehrt (cf. Deut. 17,3)? Angenommen also, ich würde als Untertan eines heidnischen Herrschers gezwungen, die Sonne anzubeten, und man liesse mich kreuzigen, weil ich das, aus Furcht vor diesem Fluch, verweigerte: so würde ich nun dem andern Fluch anheim fallen, den Moses gegen jenen hervorholte, der am Holz hängt. Oder ist es vielleicht seine Gewohnheit, alle Guten zu verfluchen, und wir müssen seine Verwünschungen als das ansehen, was sie sind: Verwünschungen von Galle speienden alten Weibern? Mit demselben Fluch verfolgt er ja auch sämtliche gottgeweihten Jünglinge und Jungfrauen, indem er sagt (cf. Agraph. 31; deut. 25,7 ff.; c.F. 32,5; 14), dass ein jeder verflucht ist, der seinen Samen nicht erweckt hat in Israel. Dieser Vorwurf trifft gleichermassen zur Hauptsache Jesus, der ja auch, wie ihr behauptet, aus dem Volk der Juden hervorging, aber keinen Spross aus diesem Volk erweckt hat, um dessen Weiterleben zu sichern, im weitern aber auch seine Jünger, von denen er einige, die er verheiratet angetroffen hatte, ihren Ehefrauen wegnahm, andern aber, die er noch jungfräulich vorfand, die Ehe verbot. Nach all dem solltest du erkannt haben, dass wir die zügellose Zunge des Moses, die mit den Geschossen ihrer Flüche Christus, das Licht (cf. Joh. 8,12), die Reinheit der Lebensführung, alles Göttliche angreift, mit Recht verwünscht haben. Damit du aber nicht etwa glaubst, es bestehe ein grosser Unterschied, ob einer ans Kreuz gehängt oder ans Kreuz geschlagen wird – auch dieses Argument pflegt ihr ja zur Stärkung eurer Verteidigungsposition vorzubringen –, höre bitte auf Paulus, was er gegen euren Einfall vorbringt (Gal. 3,13): Christus hat uns vom Fluch des Gesetzes freigekauft, indem er für uns zum Fluch geworden ist; denn es steht in der Schrift (deut. 21,23): ‛Verflucht ist jeder, der am Holz hängt’.

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