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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE III. IMPUDENCE DES MANICHÉENS. AUGUSTIN CONFESSE QU’IL A ÉTÉ DE LA SECTE. TOUCHANT APPEL A LA VÉRITABLE ÉGLISE.
C'est vraiment une étonnante impudence, que l'immonde et sacrilège secte, des Manichéens ose se dire la chaste épouse du Christ. Et qu'y gagne-t-elle contre les vrais et chastes membres de la sainte Eglise, sinon de leur rappeler cet avertissement de l'Apôtre : « Je vous ai fiancés à un époux unique, pour vous présenter à lui comme une chaste vierge; mais je crains que comme le serpent séduisit Eve par son astuce, ainsi vos esprits ne se corrompent et ne perdent la chasteté qui est dans le Christ[^6]? » A quoi tendent en effet ces hommes qui nous annoncent un autre évangile que celui que nous avons reçu, si ce n'est à nous faire perdre la chasteté que nous conservons pour le Christ, en blâmant la loi de Dieu sous prétexte de vétusté, et préconisant leur erreur sous le nom de nouveauté, comme s'il fallait rejeter tout ce qui est ancien et embrasser tout ce qui est nouveau, quand, d'un côté, l'apôtre Jean fait l'éloge de la loi ancienne[^1], et que, de l'autre, Paul l'apôtre ordonne d'éviter les nouveautés profanes de paroles[^2]? Pour moi, ô Eglise catholique, vraie épouse du vrai Christ, c'est à toi que je m'adresse dans la mesure de mes forces, moi ton fils et ton serviteur, établi, malgré mois indignité,' pour distribuer dans ton sein la nourriture à mes frères. Tiens-toi toujours en garde, comme tu le fais, contre la vanité impie des Manichéens, déjà expérimentée au détriment de tes enfants, et confondue par leur délivrance. Cette erreur m'avait autrefois arraché de ton sein, l'expérience m'a appris à fuir ce que je n'aurais jamais dû éprouver. Mais profite des dangers que j'ai courus, toi que je sers depuis ma délivrance. Car si ton vrai et légitime époux, du côté duquel tu as été formée, ne m'eût lavé de mes péchés dans son véritable sang, le torrent de l'erreur m'eût entraîné, et, devenu terre, j'eusse été dévoré sans ressource par le serpent. Ne te laisse pas séduire par le nom de la vérité; tu la possèdes seule et dans ton lait et dans ton pain; mais elle n'est pas dans cette autre église: il n'y en a que le none. Sans doute, tu es en sécurité pour tes fils déjà grands; mais c'est à tes petits enfants que je m'adresse, mes frères, mes fils, mes maîtres, que tu couves, en quelque sorte, sous tes ailes inquiètes, ou que tu nourris de lait comme des enfants, féconde quoique sans tache, vierge mère; c'est à ces tendres fruits que je m'adresse, pour qu'une curiosité babillarde ne les entraîne pas loin de toi, mais qu'ils anathématisent plutôt quiconque leur prêche un autre évangile que celui qu'ils ont reçu. chez toi[^3], et qu'ils n'abandonnent ni le vrai Christ, le Christ véridique, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science[^4], ni l'abondance de douceur qu'il réserve à ceux qui le craignent et qu'il a préparée pour ceux qui espèrent en lui[^5]. Or, comment la- vérité se trouverait-elle là, dans la bouche d'un homme qui prêche un christ imposteur ? Méprise leurs insultes: car tu as la conscience d'avoir goûté surtout la promesse de la vie éternelle parmi les présents de ton Epoux, c'est-à-dire d'avoir aimé ton Epoux lui-même, parce qu'il est lui-même la vie éternelle.
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II Cor, XI, 2, 3.
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I Jean, II, 7.
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I Tim. VI, 20.
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Gal. I, 9.
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Col. II, 3.
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Ps. XXX, 20.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
3.
Illa vero est mirabilis impudentia, cum Manichaeorum sacrilega et immunda societas etiam castam sponsam Christi se iactare non dubitat! In quo adversus sanctae ecclesiae vere casta membra quid proficit, nisi ut veniat in mentem adversus tales apostolica illa admonitio: p. 419,19 Aptavi vos uni viro virginem castam exhibere Christo. Timeo autem, ne sicut serpens Evam fefellit astutia sua, sic et vestrae mentes corrumpantur a castitate, quae est in Christo. Quid enim agunt isti evangelizantes nobis praeter quod accepimus, nisi ut nos a castitate corrumpant, quam Christo servamus, quando legem dei culpant nomine vetustatis et errorem suum laudant nomine novitatis, quasi omnis vetustas fugienda sit aut omnis novitas appetenda, cum et mandatum vetus in laude ponat apostolus Iohannes et profanas verborum novitates evitari iubeat apostolus Paulus? Te ergo, vera sponsa veri Christi, ecclesia catholica, alloquar et ego [te] pro modulo meo, qualiscumque filius et servus tuus positus in te dispensare cibaria conservis meis: p. 420,5 cave semper, ut caves, Manichaeorum impiam vanitatem iam tuorum periculo expertam et liberatione convictam. Ille me quondam de gremio tuo error excusserat; expertus fugi, quod experiri non debui. Sed tibi profecerint etiam pericula mea, cui nunc servit liberatio mea, quia nisi mihi verus et verax sponsus tuus, de cuius latere facta es, in vero sanguine suo remissionem peccatorum posuisset, absorbuisset me vorago fallaciae et terram factum serpens irreparabiliter devorasset. Noli decipi nomine veritatis; hanc sola tu habes, et in lacte tuo et in pane tuo; in hac autem tantum nomen eius est, ipsa non est. Et in tuis quidem grandibus secura es; sed appello in te parvulos tuos, fratres, filios, dominos meos, quos vel tamquam ova sollicitis alis foves vel tamquam infantes lacte nutris, sine corruptione fecunda virgo mater. p. 420,19 Hos in te appello teneros fetus tuos, ne garrula curiositate seducantur abs te, sed potius anathement, si quis eis evangelizauerit praeter id, quod acceperunt in te, nec relinquant verum veracemque Christum, in quo sunt omnes thesauri sapientiae et scientiae absconditi, et magnam multitudinem dulcedinis eius, quam abscondit metuentibus se, perfecit autem sperantibus in se. Ibi vero quomodo possunt esse verba veracis in praedicatore Christi fallacis? Contemne insultationes eorum, quia bene tibi es conscia promissionem vitae aeternae te adamasse in muneribus sponsi tui, id est ipsum sponsum tuum, quia ipse est vita aeterna. p. 421,6