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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XI. PROMESSES DE DIEU ACCOMPLIES. INVITATION PRESSANTE À REVENIR À LA VÉRITÉ.
Mais celle que l'Apôtre désire présenter à son unique Epoux, le Christ, comme une chaste vierge, et qu'il tient en garde contre l'astuce du serpent qui l'a perdue, celle-là reconnaît le Dieu des Prophètes, le vrai Dieu, son Dieu; elle attend en toute confiance l'accomplissement de ses dernières promesses, elle qui en a déjà tant vu se réaliser dont elle goûte les fruits; et personne ne s'avise de dire que les prophéties qu'elle lit dans les livres hébreux ont été fabriquées à son usage pour les besoins du temps. Car quoi de plus incroyable que cette promesse faite à Abraham : « Toutes les nations seront bénies en ta postérité[^2]?» Et quoi de plus certain que son accomplissement ? Or, la dernière promesse est celle que le Prophète résume en ce peu de mots: « Heureux ceux qui habitent dans votre maison ! ils vous loueront dans les siècles des siècles[^3] ». En effet, quand tous les besoins auront cessé, quand la mort, le dernier ennemi, sera détruite[^4], les élus en paix n'auront plus qu'à louer Dieu sans fin, dans cette demeure où personne n'entrera plus, comme personne n'en sortira plus. C'est ce que le Prophète exprime ailleurs : « Jérusalem, loue unanimement le Seigneur; Sion, loue ton Dieu, parce qu'il a fortifié les barrières de tes portes, et béni tes enfants dans ton sein[^1]». Les portes une fois fermées, personne n'entrera, personne ne sortira. C'est ainsi que l'Epoux lui-même dit dans l'Evangile aux vierges folles qu'il ne leur ouvrira pas, quoiqu'elles frappent[^5]. Cette Jérusalem, la sainte Eglise, l'épouse du Christ, est décrite plus au long dans l'Apocalypse de Jean. Permis à la chaste vierge de ne pas croire à cette promesse prophétique, si elle ne goûte déjà pas l'accomplissement de celle qui lui a été faite en ce temps par le même Prophète : « Ecoutez, ô ma fille! voyez, prêtez l'oreille et oubliez votre peuple et la maison de votre père : car le roi sera épris de votre beauté, parce qu'il est lui-même votre Dieu, et les filles de Tyr viendront l'adorer en lui offrant des présents, les riches de la terre imploreront vos regards. Toute la gloire de la fille du roi est intérieure ; ses vêtements sont resplendissants d'or et de broderie; à sa suite des vierges seront présentées au roi, ses compagnes vous seront présentées, on les amènera avec joie et allégresse dans le temple du roi. Pour vous, à la place de vos pères, il vous est né des enfants; vous les a établirez princes sur toute la terre; ils se souviendront de votre nom de génération en génération; pour cela, les peuples chanteront vos louanges pendant l'éternité et les siècles des siècles[^6] ». Mais toi, infortunée victime du serpent, quand chercheras-tu seulement à comprendre ce que c'est que cette beauté intérieure de la fille du roi? Eh bien ! c'est la chasteté de l'esprit que tu as perdue, au point que tes yeux se sont ouverts pour aimer et adorer le soleil et la lune ; que, par un juste jugement de Dieu, tu as été séparée de l'arbre de vie, qui est la sagesse éternelle et intérieure, et que tu n'as plus estimé et appelé vérité et sagesse que cette lumière qui entre dans les yeux mal ouverts, s'accroît à l'infini, prend mille formes chimériques et fabuleuses, et où s'égare ton âme impudique. Ce sont là tes fornications, exécrables au plus haut point. Et cependant, songes-y patiemment et reviens à moi, dit la Vérité. Reviens à moi; et tu seras purifiée, restaurée, si tu te perds pour toi et te rejettes en moi. Ecoute cela: car c'est ce que te dit la Vérité, laquelle n'a point lutté sous des formes trompeuses avec le peuple des ténèbres et ne l'a pas racheté au prix d'un sang imaginaire.
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Gen. XXII, 18.
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Ps. LXXXIII, 5.
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I Cor. XV, 26.
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Ps. CXLVII, 1, 2.
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Matt. XXV, 12.
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Ps. XLIV, 11, 18.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
11.
Ista autem, quam doctrina apostolica virginem castam uni viro exhibens Christo, a fallacia serpentis, qua tu corrupta es, monet ut caveat, agnoscit deum prophetarum deum verum, deum suum. 438,4 Huius ultimae pollicitationi secura credit, cuius tanta promissa completa iam tenet, nec quisquam dicit ad praesens tempus ei confictos esse prophetas, quos in Iudaeorum codicibus asserit. Quid enim incredibilius promittebatur quam id, quod Abrahae dictum est: In semine tuo benedicentur omnes gentes? Et quid certius iam tenemus exhibitum? Illa certe est ultima eius promissio, quam propheta breviter ita commemorat: Beati, qui habitant in domo tua; in saecula saeculorum laudabunt te. Finita quippe omni indigentia et novissima inimica morte destructa perpetua dei laus erit otiosorum negotium, quo iam nemo accedet, unde iam nemo discedet. Quod alibi propheta ita commemorat: p. 438,16 Collauda, Hierusalem, dominum; lauda deum tuum, Sion, quoniam confirmavit seras portarum tuarum, benedixit filios tuos in te. Clausis portis nullus intrabit, nullus exibit. Quod et ipse sponsus in evangelio dicit fatuis virginibus etiam pulsantibus se non aperturum. Haec Hierusalem, sancta ecclesia, sponsa Christi, in apocalypsi Iohannis copiosius uberiusque describitur. Non credat huic propheticae promissioni virgo casta, si non iam tenet, quod ei per eandem prophetiam hoc tempore futurum promissum est: Audi filia et vide et inclina aurem tuam et obliviscere populum tuum et domum patris tui, quoniam concupivit rex speciem tuam, quia ipse est deus tuus, et adorabunt eum filiae Tyri in muneribus; vultum tuum deprecabuntur divites plebis. Omnis gloria eius filiae regis intrinsecus, in fimbriis aureis circumamicta varietatibus; afferentur regi virgines post eam, proximae eius afferentur tibi, in laetitia et exultatione adducentur in templum regis. Pro patribus tuis nati sunt tibi filii, constitues eos principes super omnem terram; memores erunt nominis tui in omni progenie et generatione; propterea populi confitebuntur tibi in aeternum et in saeculum saeculi. p. 439,9 Sed tu infelix a serpente corrupta quando uel cogitare conaris, quae sit pulchritudo filiae regis intrinsecus? Ipsa est enim castitas mentis, ubi tu vitiata es, ut aperirentur tibi oculi ad amandum et adorandum solem et lunam, ac si per iustum iudicium dei alienareris a ligno vitae, quod est aeterna et interna sapientia, nihilque aliud vocares putaresque veritatem atque sapientiam nisi lucem istam, quam per male apertos oculos tractam et in immensum auctam multipliciterque variatam per imagines fabulosas impudica mente convolveres. p. 439,18 Hae sunt fornicationes tuae nimis abominandae. Et tamen patienter cogita eas et revertere ad me dicit veritas. Revertere ad me et mundaberis, reparaberis, si confundaris tibi et refundaris mihi. Hoc audi, hoc dicit vera veritas, quae nec fallacibus formis cum tenebrarum gente pugnavit nec fallaci sanguine te redemit.