Übersetzung
ausblenden
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXVI. ON PEUT PRODUIRE D'AUTRES TÉMOIGNAGES DE MOÏSE RELATIVEMENT AU CHRIST.
Je ne sais si je dois attribuer ce système à une extrême stupidité, ou à une astuce portée à l'excès, car Fauste avait du talent : ce qui me fait croire qu'il a plutôt cherché à jeter des nuages dans l'esprit du lecteur inattentif qu'il n'a manqué d'apercevoir ce que j'expose. Il dit en effet : « Si Moïse n'a pas écrit cela du Christ, ou tu produiras d'autres témoignages, ou il n'y en a pas ». Cette proposition est vraie ; mais il fallait prouver et que Moïse n'avait pas écrit ces témoignages en vue du Christ, et qu'on n'en pouvait produire d'autres. Or, il. n'a fait ni l'un ni l'autre d'une part, nous avons montré comment les passages qu'il cite peuvent s'entendre du Christ, et de plus, nous en avons produit beaucoup d'autres qui ne peuvent s'interpréter dans un autre sens. Tu n'as donc, Fauste, aucune raison de conclure que Moïse n'a rien écrit du Christ. Car, fais bien attention à ce que tu dis : « Si Moïse n'a pas écrit cela du Christ, ou vous produirez d'autres témoignages, ou il n'y en a pas ». Tu dis vrai. Donc, puisque nous t'avons fait voir que Moïse a écrit cela du Christ ou à cause du Christ, et que nous avons produit beaucoup d'autres témoignages, ton argumentation tombe à faux. Et bien que tu n'aies pas gagné sur les points que tu citais, tu t'es du moins efforcé de prouver qu'ils n'ont point été écrits e pour le Christ. Quant à ce que tu ajoutes : « Ou vous produirez d'autres témoignages, ou il n'y en a point », tu aurais d'abord dû, démontrer que nous n'en pouvons pas produire d'autres, pour conclure en toute confiance qu'il n'y en a point: mais comme si ton livre n'eût dû rencontrer que des auditeurs sourds ou des lecteurs aveugles, et que personne ne dût en remarquer les lacunes, tu t'empresses de dire : « S'il n'y en a pas, le Christ n'a pas pu affirmer ce qui n'est pas; et si le Christ n'a: pas affirmé cela, il est donc évident que le chapitre est faux». O homme qui ne penses qu'à ce que tu dis et ne songes pas qu'on peut te contredire ! Où est la pointe de ton esprit ? Est-ce que, avocat d'une mauvaise cause, tu ne pouvais faire autrement? Sans doute ta mauvaise cause te force à dire des absurdités : mais personne ne t'oblige à l'embrasser. Que diras-tu, si nous te produisons d'autres témoignages ? S'il y en a quelques-uns, tu ne diras plus qu'il n'y en a pas. Et s'il y en a quelques-uns, le Christ a pu dire ce qu'il a dit. Et si le Christ a pu le dire, donc ce chapitre de l'Evangile n'est pas faux. Reviens donc à ta proposition : « Ou vous produirez d'autres témoignages, ou il n'y en a pas », et vois que tu n'as pas prouvé que nous n'en produirions pas d'autres. Vois aussi combien nous en avons déjà cité d'autres plus haut, et fais attention à ce qu'il faut en conclure, à savoir : que ces paroles du Christ dans l'Evangile : « Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez sans doute aussi : car c'est de moi qu'il a écrit », que ces paroles, dis-je, ne sont pas fausses. Et l'autorité de l'Evangile est si élevée, si solidement établie, que quand même, par défaut d'intelligence, nous ne trouverions dans les écrits de Moïse aucun passage écrit pour le Christ, nous devrions encore croire, non-seulement qu'il y en a quelques-uns, mais même que tous les livres de Moïse ont été écrits en vue du Christ ; puisque le Sauveur ne dit pas : Il a écrit aussi de moi, mais : « C'est de moi qu'il a écrit ». De plus, quand même il faudrait (ce qu'à Dieu ne plaise) douter de ce chapitre de l'Evangile, on trouve dans les écrits de Moïse tant d'autres témoignages touchant le Christ, que ce doute devrait aussitôt disparaître; et comme on ne peut douter de ce chapitre de l'Evangile, il faudrait encore croire que ces autres témoignages existent, quand même on ne les découvrirait pas.
Edition
ausblenden
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
26.
Iam vero illam complexionem utrum obtunsissimam an fraudulentissimam dicam, nescio; erat enim Fausto ingenium, unde magis arbitror eum nebulam inicere voluisse minus attento lectori quam non vidisse quod dicam; ait enim: Quodsi haec de Christo minime scripsit, aut alia dabitis aut nulla erunt. Haec propositio vera est, sed consequens erat, ut ostenderet et haec de Christo minime scripta esse et alia dari non posse. Nihil autem horum fecit, quia et haec nos ostendimus, quomodo de Christo accipi possint, et superius alia multa dedimus, quae nisi de Christo intellectum habere non possint. Non est ergo, cur concludas, Fauste, nulla esse a Moyse scripta de Christo. p. 471,4 Attende enim, quid dicas. quodsi haec inquis minime de Christo scripsit, aut alia dabitis aut nulla erunt. Verum dicis. Proinde quia et haec de Christo vel propter Christum scripta docuimus et alia multa dedimus, argumentatio tua potius nulla erit. Et haec quidem, quae commemorasti, quamvis non obtinueris, saltem conatus es ostendere non esse scripta de Christo. Quod autem subdidisti: Aut alia dabitis, aut nulla erunt, prius demonstrare debuisti alia nos dare non posse, ut securus inferres nulla esse. Nunc vero tamquam libellus tuus tam surdos auditores vel caecos lectores esset habiturus, ut nullus adverteret, quid praetermiseris, concurristi dicere: Si nulla fuerint, nec Christus potuit asseverare, quod nusquam est; ita si Christus hoc minime asseverarit, capitulum hoc falsum esse constiterit. p. 471,18 O hominem se cogitantem dictorem et alium non cogitantem contradictorem! Ubi est acumen tuum? An in mala causa non posses aliter? Sed mala causa te vana loqui coegit, malam vero habere causam nemo te cogit. Quid enim, si alia dabimus? Certe utique non erunt nulla, quia erunt aliqua. Et si erunt aliqua, potuit Christus asseverare, quod est. Ita si Christus hoc asseverare potuit, capitulum illud evangelicum falsum esse non constat. p. 471,26 Redi ergo ad propositionem tuam, qua dixisti: Aut alia dabitis, aut nulla erunt, et vide non te ostendisse nulla nos alia daturos. Vide etiam nos quam multa alia iam supra dixerimus, et quid hinc conficiatur adverte, scilicet non esse falsum, quod in evangelio Christum dixisse legimus: Si crederetis Moysi, crederetis et mihi; de me enim ille scripsit. Et evangelii quidem tam eminens est auctoritas et tam fundata veritas, ut, etiamsi nos propter tarditatem intellegentiae nostrae nulla inveniremus a Moyse scripta de Christo, non solum esse aliqua, sed ad Christum omnia pertinere, quae scripsit, quia non ait: et de me scripsit sed: de me ille scripsit, credere deberemus. Nunc autem, etsi de isto evangelii capitulo, quod absit, dubitandum esset, compertis tam multis in scriptura Moysi de Christo testimoniis, omnis illa dubitatio tolleretur; p. 472,12 et quia de capitulo evangelii dubitandum non est, etiamsi illa comperta non essent, esse tamen credi oporteret.