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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXIX. LA CIRCONCISION AVAIT UN SENS PROPHÉTIQUE. DÉTAILS A CE SUJET.
Du reste, si ce sabbat, dont votre ignorance et votre impiété se raillent, n'avait pas aussi sa signification parmi les prophéties qui ont été écrites du Christ, le Christ lui-même ne lui aurait pas rendu de tels témoignages. En effet, souffrant par sa propre volonté, comme tu le dis toi-même à sa louange, et ayant à sa disposition le moment de sa passion et de sa résurrection, il a fait en sorte que sa chair se reposât de tous ses travaux dans le sépulcre au jour du sabbat; puis ressuscitant le troisième jour (que nous appelons dimanche, et qui est le huitième jour, puisqu'il suit le sabbat), il a fait voir que la circoncision, fixée au huitième jour, était encore pour lui un signe prophétique. Que signifie en effet la circoncision de la chair? Qu'indique-telle, sinon le dépouillement de la chair que nous tenons de notre naissance mortelle? C'est pour cela que l'Apôtre dit : « En se dépouillant de la chair, il a dépouillé les principautés et les puissances; avec une noble fierté, il a triomphé d'elles en lui-même[^7] ». Par cette chair qu'il a dépouillée, nous entendons la mortalité de la chair qui fait donner ce nom au corps. Et cette mortalité prend proprement le nom de chair, parce qu'elle disparaîtra dans l'immortalité de la résurrection : d'où vient qu'il est écrit : « La chair et le sang ne posséderont pas le royaume de Dieu ». A l'occasion de ces paroles, vous calomniez la foi en vertu de laquelle nous croyons à cette future résurrection dont le Seigneur lui-même nous adonné l'exemple; mais vous dissimulez la suite des textes où l'Apôtre explique clairement sa pensée. Voulant, en effet, vous faire voir ce qu'il entend par chair, il ajoute immédiatement : « Et la corruption ne possédera pas l'incorruption». Car il dit que ce corps, appelé proprement chair à cause de sa mortalité, sera transformé à la résurrection, de manière à cesser d'être corruptible et mortel. Et pour que vous ne croyiez pas que c'est ici notre interprétation, consultez la suite du texte : « Voici que je vais vous dire un mystère : Nous ressusciterons bien tous, mais nous ne serons pas tous changés. En un moment, en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette, car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité[^1] ». Il est donc dépouillé de la mortalité, pour revêtir l'immortalité : c'est là le mystère de la circoncision, qui devait se faire le huitième jour[^2], et qui a été accompli en vérité par le Seigneur le huitième jour, c'est-à-dire le dimanche, lendemain du sabbat. Ce qui fait dire à l’Apôtre : « En se dépouillant de la chair il a donné un exemple aux principautés et aux puissances ». En effet, au moyen de cette mortalité, les puissances diaboliques, mues par la jalousie, nous dominaient; et il est dit que le Christ leur a donné un exemple, parce qu'il a donné en sa personne, comme étant notre chef, un exemple qui se reproduira, à la dernière résurrection, dans tout son corps, c'est-à-dire dans l'Eglise qui doit être délivrée de la puissance du démon. Voilà notre foi. Et comme, suivant la parole du Prophète, citée par Paul : « Le juste vit de foi[^3] », c'est aussi notre justification. Les païens aussi croient que le Christ est mort; mais la foi à sa résurrection est le propre du chrétien. « Car », dit l'Apôtre, « si vous confessez de bouche que Jésus est le Seigneur, et si en votre coeur vous croyez que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, vous serez sauvés[^4] ». Et c'est parce que la foi à cette résurrection nous justifie, que l'Apôtre dit, en parlant du Christ : « Qu'il est mort pour nos péchés et qu'il est ressuscité pour notre justification[^5] ». Et c'est parce que cette résurrection, dont la croyance nous justifie, a été figurée par la circoncision du huitième jour, que l'Apôtre dit d'Abraham, à qui celle-ci fut donnée en premier lieu: «Et il reçut la marque de la circoncision comme sceau de la justice de la foi[^6] ». Ainsi Moïse, dont le Christ dit: « C'est de moi qu'il a écrit », avait encore le Christ en vue, en mentionnant la circoncision parmi d'autres figures prophétiques. Quant à ces paroles du Sauveur : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui parcourez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et qui, quand il est fait, faites de lui un fils de la géhenne deux fois plus que vous », elles ne doivent pas s'entendre en ce sens que ce prosélyte est circoncis, mais en ce sens qu'il imite la conduite de ceux que le Sauveur défend d'imiter, en disant : « C'est sur la chaire de Moïse que sont assis les scribes et les Pharisiens : faites ce qu'ils disent, mais ne faites pas ce qu'ils font : car ils disent et ne font pas[^8] ». Dans ces paroles du Seigneur, deux choses sont à remarquer : l'honneur fait à la doctrine de Moïse, puisque les méchants mêmes assis sur sa chaire étaient forcés d'enseigner le bien; et ensuite que le prosélyte ne devenait pas fils de la géhenne pour écouter les Pharisiens exposant la loi, mais parce qu'il imitait leurs actions. On aurait donc pu dire au prosélyte circoncis ce que disait Paul : « A la vérité la circoncision est utile, si vous observez la loi[^9] ». Or, comme le prosélyte imitait les Pharisiens dans la violation de la loi, il devenait fils de la géhenne ; et deux fois plus qu'eux, parce que, je pense, n'étant pas Juif de naissance, mais par choix, il négligeait d'accomplir ce qu'il avait volontairement embrassé.
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Col. II, 15.
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I Cor. XV, 50-53.
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Gen. XVII, 12.
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Rom. I, 17; Hab, II, 4.
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Rom. X, 9.
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Id. IV, 25.
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Id. 11.
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Matt. XXIII, 15, 2, 3.
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Rom. II, 15.
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Gegen Faustus
29.
Im übrigen würde Christus für diese Sabbatruhe, die ihr töricht und gewissenlos verspottet, gar nicht so ausdrücklich Zeugnis ablegen, wenn sie nicht auf dieselbe Weise zu deuten wäre wie alle andern Prophetien, die auf Christus hinweisen. Er hat ja, da er, wie du selbst zu seinem Lob festgehalten hast ( ), aus eigenem Willen litt, und somit den Zeitablauf für sein Leiden und seine Auferstehung nach eigenem Ermessen gestalten konnte, es so eingerichtet, dass sein Leib sich am Sabbat im Grab von all seinen Werken ausruhte, und dass er dann am dritten Tag, den wir den Tag des Herrn nennen, der zugleich der achte Tag nach dem Sabbat ist, wieder auferstand, womit er deutlich machte, dass auch die Beschneidung am achten Tag (cf. Gen. 17,10) ein prophetischer Hinweis auf Christus ist. Was versinnbildlicht denn die Beschneidung des Fleisches? Doch nichts anderes als die Befreiung von der Sterblichkeit, die wir von der fleischlichen Zeugung her auf uns tragen! Deshalb sagt der Apostel (Kol. 2,15): Sich seines Fleisches entäussernd hat er in Hinsicht auf Fürsten und Gewalten voll gläubiger Zuversicht ein Beispiel gegeben, indem er in seiner eigenen Person über sie triumphierte. Wenn er sagt, Christus habe sich seines Fleisches entäussert, verstehen wir unter dem Fleisch an dieser Stelle die Sterblichkeit des Fleisches; auf sie wird nämlich hingewiesen, wenn unser Körper in treffender Weise als Fleisch bezeichnet wird, da ja das Fleisch in der Unsterblichkeit der Auferstehung nicht mehr da sein wird. Deshalb steht geschrieben (I Kor. 15,50): Fleisch und Blut werden das Reich Gottes nicht besitzen. Auf diese Worte pflegt ihr euch zu berufen, wenn ihr unseren Glauben verunglimpfen wollt, der die künftige Auferstehung unseres irdischen Körpers vertritt, womit ja Gott selber schon vorausgegangen ist. Ihr unterschlagt dabei allerdings die anschliessenden Worte, in denen der Apostel ganz offen darlegt, wie er diese Aussage versteht. Um zu zeigen, was er an jener Stelle als Fleisch bezeichnet hat, fügte er nämlich gleich hinzu (ib. 50): Und die Verweslichkeit wird die Unverweslichkeit nicht besitzen. Nach seinen Worten verwandelt sich also dieser irdische Körper, der wegen seiner Sterblichkeit in treffender Weise als Fleisch bezeichnet wird, bei der Auferstehung, sodass er nachher nicht mehr verweslich und sterblich ist. Damit ihr aber nicht argwöhnt, dass ich mir das selber ausgedacht habe, beachtet die darauf folgenden Worte. Der Apostel sagt da (ib. 51 f.): Seht, ich enthülle ein Geheimnis: zwar werden wir alle auferstehen, aber wir werden nicht alle verwandelt werden – plötzlich, in einem Augenblick, beim letzten Posaunenschall. Denn die Posaune wird erschallen, und die Toten werden zur Unverweslichkeit auferstehen, wir aber werden verwandelt werden; denn dieses Verwesliche muss sich die Unverweslichkeit anziehen, dieses Sterbliche die Unsterblichkeit. Damit also der Körper die Unsterblichkeit anziehen kann, entäussert er sich seiner Sterblichkeit. Dies ist das Heilsgeheimnis der Beschneidung, die nach dem Gesetz am achten Tag stattzufinden hatte (cf. Gen. 17,12), und die am achten Tag, d.h. am Sonntag, nach dem Sabbat vom Herrn in seiner wirklichen Bedeutung erfüllt wurde. Deshalb heisst es (Kol. 2,15): Sich seines Fleisches entäussernd hat er in Hinsicht auf Fürsten und Gewalten ein Beispiel gegeben. Mittels dieser Sterblichkeit haben uns nämlich die hasserfüllten teuflischen Gewalten beherrscht; dass Christus ihnen gegenüber ein Beispiel gegeben hat, will aber besagen, dass er in seiner eigenen Person, die unser Haupt ist (cf. Eph. 1,22), ein Beispiel dargereicht hat, das bei der letzten Auferstehung an seinem ganzen Leib, d.h. der Kirche, die aus der Macht des Teufels befreit werden muss, in Erfüllung gehen wird. Dies ist unser Glaube. Und da ja der aus dem Glauben Gerechte lebt, wie Paulus das Prophetenzeugnis zitiert (Rm. 1,17/ Hab. 2,4), ist dies unsere Rechtfertigung. An den toten Christus glauben ja auch die Heiden; dass Christus aber auferstanden ist, das ist ausschliesslicher Glaube der Christen. Wenn du nämlich mit deinem Mund bekennst, sagt der Apostel (Rm. 10,9), dass Jesus der Herr ist, und in deinem Herzen daran glaubst, dass Gott ihn von den Toten auferweckt hat, wirst du gerettet werden. Da also dieser Glaube an die Auferstehung unsere Rechtfertigung ist, gibt es auch noch jenes Wort des Apostels über Christus (Rm. 4,25), dass er gestorben ist wegen unserer Sünden [Jes. 53,5] und auferstanden ist wegen unserer Rechtfertigung. Und weil die Auferstehung, die uns rechtfertigt, wenn wir an sie glauben, durch jene Beschneidung am achten Tag (cf. Gen. 17,12) modellhaft vorgebildet ist, deshalb sagt der Apostel über Abraham, dem sie zuallererst (ib. 10) als Vorschrift anvertraut wurde (Rm. 4,11): Und das Zeichen der Beschneidung empfing er als Siegel der Glaubensgerechtigkeit. Also beschrieb Moses, über den Christus selber sagt (Joh. 5,46): Jener schrieb nämlich über mich, auch jene Beschneidung, wie alle andern prophetischen Modellbilder, im Blick auf Christus. Wenn aber der Herr sagt (Mt. 23,15): Weh euch, ihr Schriftgelehrten und Pharisäer, ihr Heuchler, ihr zieht übers Meer und das trockene Land, um einen einzigen Menschen für euren Glauben zu gewinnen; und wenn ihr ihn gewonnen habt, macht ihr ihn zum Sohn der Hölle, doppelt so schlimm wie ihr selbst, so sagte er das nicht, weil dieser nun beschnitten wird, sondern weil er ihren Lebenswandel nachahmt, vor dessen Nachahmung Christus die Seinen mit den Worten abzuhalten sucht (Mt. 23,2 f.): Auf dem Stuhl des Moses sitzen nun Schriftgelehrte und Pharisäer: folgt ihren Worten, doch folgt nicht ihren Taten; denn sie reden und tun es nicht. In diesen Worten des Herrn gilt es auf zwei Dinge zu achten, zum einen, welche Ehre da der Lehre des Moses erwiesen wurde, da sogar schlechte Menschen, wenn sie auf dessen Stuhl sassen, gezwungen waren, Gutes zu lehren, zum andern, weshalb der Proselyt zum Sohn der Hölle wird, nämlich nicht dadurch, dass er auf die Worte des Gesetzes hört, die aus dem Mund der Pharisäer kommen, sondern dadurch, dass er ihren Taten nachfolgt. Man hätte also zum Proselyten, als er sich beschneiden liess, das Wort des Paulus sagen können (Rm. 2,25): Die Beschneidung ist nützlich, wenn du das Gesetz befolgst. Da jener aber, indem er das Gesetz nicht befolgte, den Pharisäern nachfolgte, wurde er zum Sohn der Hölle, und zwar, wie ich meine, deshalb doppelt so schlimm wie jene, weil er das zu erfüllen vernachlässigte, was er aus eigenem Willen auf sich genommen hatte; er war ja nicht von Geburt an Jude, sondern freiwillig zum Juden geworden.