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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XXXI. LE CHRIST NE L'A PAS MAINTENUE NI OBSERVÉE LUI-MÈNE. CE N'EST PAS CE QUI ENTRE DANS LA BOUCHE QUI SOUILLE L'HOMME, MAIS CE QUI EN SORT.

Tu dis encore que « le Christ a enseigné que tous les aliments sont indifférents, de manière cependant à interdire à ses disciples l'usage de toute espèce de viande, mais à permettre aux gens du peuple tout ce qui peut se manger; qu'il a déclaré que rien de ce qui entre dans la bouche ne peut les souiller, parce que les choses mauvaises qui sortent de la bouche peuvent seules souiller l'homme[^1] ». Voilà tes paroles, d'autant plus impudentes, qu'elles sont plus clairement et plus ouvertement mensongères. Et d'abord, si, selon la doctrine du Christ, rien ne souille l'homme que les choses mauvaises qui sortent de sa bouche, pourquoi ne s'en est-on pas tenu là aussi avec les disciples du Christ, et a-t-il fallu leur interdire l'usage des viandes, comme si elles étaient immondes ? N'est-il pas vrai que les gens du siècle ne sont point souillés par ce qui entre dans la bouche, mais seulement par ce qui en sort ? Ils sont donc mieux garantis contre l'impureté que les saints, puisque ceux-ci peuvent être souillés par ce qui entre dans la bouche et par ce qui en sort. Mais je voudrais bien que nos adversaires me disent ce qua mangeait et buvait le Christ, lui qui se dit mangeant et buvant, en comparaison de Jean qui ne mangeait ni ne buvait ? En effet, condamnant la malice des hommes qui cherchaient à les calomnier tous deux, il s'exprime ainsi : « Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et ils disent : Il est démoniaque; le Fils de l'homme est venu mangeant et buvant, et ils disent : « Voilà un homme de bonne chère et adonné au vin, ami des publicains et des pécheurs[^2] ». Du reste nous savons ce que Jean mangeait et buvait; car on ne dit pas qu'il ne bût absolument rien, mais seulement qu'il ne buvait ni vin ni bière[^3]; il buvait donc de l'eau. Il ne s'abstenait point non plus de toute nourriture; mais il mangeait des sauterelles et du miel sauvage a. Pourquoi donc dit-on de lui : « Ne mangeant ni ne buvant », sinon parce qu'il s'abstenait des aliments en usage chez les Juifs ? Mais si le Seigneur s'en était aussi abstenu, il ne se fût point dit « mangeant et buvant», en comparaison de Jean. Serait-ce, par hasard, parce que le Seigneur usait de pain et de légumes, dont Jean s'abstenait? Je m'étonnerais alors qu'on dit « ne mangeant pas », d'un homme qui mange des sauterelles et du miel; et qu'on appelât « mangeant » celui qui se contente de pain et de légumes. Du reste pensez de la nourriture ce que bon vous semblera; mais certainement on n'eût point appelé le Christ « buvant et adonné au vin », s'il n'eût pas bu de vin; pourquoi donc déclarez-vous le vin immonde? Car ce n'est pas par un motif de pénitence et de mortification corporelle que vous défendez ces choses, mais parce qu'elles sont immondes; vous les regardez, en effet, comme des ordures, comme le fiel du peuple des ténèbres, contre l'avis de l'Apôtre, qui nous dit : « Tout est pur pour ceux qui sont purs[^4] ». Et voilà les gens qui osent dire que le Christ, tout en déclarant les aliments indifférents, a cependant défendu à ses disciples ceux qu'ils regardent comme immondes ! Imposteurs, méchants que vous êtes, mais aveuglés parla providence du Dieu vengeur, jusqu'à nous fournir des arguments pour vous confondre, montrez-nous donc où le Seigneur a interdit ces aliments à ses disciples. Je souffrirai violence en moi-même, tant que je n'aurai pas cité et examiné en entier tout le chapitre que Fauste a essayé d'opposer à Moïse, afin de démontrer la fausseté de ce qu'Adimantus le premier, et Fauste après lui, ont avancé, à savoir: que le Seigneur Jésus a interdit à ses disciples l'usage de la viande, et l'a permis indistinctement aux gens du monde[^5]. Après avoir répondu aux Juifs, qui incriminaient ses disciples pour avoir mangé sans se laver les mains, le Sauveur continue : « Puis ayant appelé à lui le peuple, il leur dit : Ecoutez et comprenez. Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l'homme. Alors ses disciples s'approchant lui dirent: Savez-vous que les Pharisiens, en entendant cette parole, se sont scandalisés? » Interpellé ainsi par ses disciples, il a sans doute dû, comme le veulent les Manichéens, leur déclarer formellement qu'ils devaient s'abstenir de toute viande, pour paraître confirmer ce qu'il avait dit plus haut à la foule : « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, mais ce qui sort de la bouche». Que l'évangéliste continue donc et nous dise ce que le Seigneur a répondu, non plus à la foule, mais à ses disciples: « Mais lui, répondant, leur dit : Toute plante que mon Père céleste n'a point plantée, sera arrachée. Laissez-les; ils sont aveugles et conducteurs d'aveugles. Or, si un aveugle conduit un aveugle, ils tombent tous deux dans une fosse ». Et cela certainement parce que, voulant maintenir leurs traditions, ils ne comprenaient pas les commandements de Dieu. Mais, jusque-là, les Apôtres n'avaient pas encore demandé à leur Maître comment ils devaient entendre ce qu'il avait dit à la foule. Ils le font; et l'évangéliste poursuit son récit : « Prenant alors la parole, Pierre lui dit : Expliquez-nous cette parabole ». Par là nous voyons que Pierre était convaincu que le Seigneur n'avait point parlé dans le sens propre ni expliqué clairement sa pensée, quand il disait : « Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, mais ce qui sort de la bouche » ; mais qu'il avait voulu, selon son usage, insinuer quelque chose sous le voile de la parabole. Voyons donc, si, interrogé en particulier par ses disciples, il leur répondra dans le sens des Manichéens, que toute chair est immonde, et qu'ils ne doivent toucher à aucune. Mais quoi? il leur reproche de n'avoir pas saisi la signification si claire de ses paroles et d'avoir pris pour une parabole ce qui devait s'entendre dans le sens propre. Car voici la suite du texte: « Mais il leur répondit : Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence ? ne comprenez-vous point que tout ce qui entre dans la bouche va au ventre et est rejeté en un lieu secret; mais que ce qui sort de la bouche vient du coeur, et que c'est là ce qui souille l'homme? Car du coeur viennent les mauvaises pensées, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les blasphèmes : c'est là ce qui souille l'homme; mais manger sans s'être lavé les mains ne souille point l'homme[^6] ».

  1. Matt. XI, 18, 19.

  2. Luc, I, 25.

  3. Matt. III, 4.

  4. Tit. I, 15.

  5. Voyez le livre contre Adimantus, ch. XV.

  6. Matt. XV, 10-20.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

31.

Dicis enim et tu Christum sic docuisse ciborum indifferentiam, ut a suis quidem discipulis omnes carnes penitus removeret, saecularibus vero vulgo concederet omnia, quae possent edi, atque asseveraret, quod eos nihil in os intrans pollueret, quia quae de ore imprudenter procedunt, ea sola sunt, quae polluant hominem. Haec verba tua sunt tanto impudentiore, quanto apertiore mendacio deprompta et expressa, primo quia secundum Christi sententiam si ea sola polluunt hominem, quae mala ex ore procedunt, cur et discipulos Christi non ea sola polluerunt, ut eos tamquam ab immundis carnibus esset necesse prohiberi? p. 478,8 An saeculares homines non polluuntur his, quae in os intrant, sed his, quae ex ore exeunt? Ergo munitiores sunt adversus immunditiam quam sancti, si sanctos et ea, quae intrant, et ea, quae exeunt, possunt inquinare. Vellem autem mihi isti dicerent: Quid manducabat et bibebat Christus, qui in comparatione Iohannis non manducantis neque bibentis se dixit manducantem et bibentem? Cum enim argueret perversitatem hominum utrobique calumnias inquirentium, venit, inquit, Iohannes non manducans neque bibens, et dicunt: daemonium habet; venit filius hominis manducans et bibens, et dicunt: Ecce homo vorax et vinaria, amicus publicanorum et peccatorum. Et Iohannis quidem escam ac potum novimus; non enim dictum est, quod omnino non biberet, sed quod vinum et siceram non biberet; bibebat ergo aquam. p. 478,22 Cibus autem eius non omnino nullus erat, sed locustae et mel silvestre. Unde ergo dictus est non manducans neque bibens, nisi quia illo victu, quo Iudaei utebantur, ille non utebatur? Hoc ergo dominus nisi uteretur, non in eius comparatione manducans bibensque diceretur. An forte ideo, quia pane et oleribus dominus vescebatur, quibus Iohannes non vescebatur? Mirum si non manducans dicitur, qui locustas et mel comedit, et manducans dicitur, qui pane atque olere contentus est. Sed de cibis suspicamini, quicquid vultis; certe bibens et vinaria non diceretur, nisi vinum biberet. Cur ergo et hoc vos immundum putatis? Neque enim haec propter continentiam disciplinamque domandi corporis tangere prohibetis, sed quod immunda sint; p. 479,9 nam ea sordes et fel gentis tenebrarum esse perhibetis contra apostolum dicentem: Omnia munda mundis. Ecce qui audent dicere Christum indifferentiae ciborum magistrum, discipulos tamen suos ab his prohibuisse, quae immunda ipsi putant. Ostendite, ubi ista a discipulis suis removerit, fallaces improbi, verumtamen dei vindicis providentia ita caecati, ut etiam commoneatis nos, unde convincamini. Non _ (nam ?)_vim patior ab animo meo, nisi totum ipsum evangelii capitulum, quod iste adversum Moysen opponere voluit, inspiciendum inseruero, ut ibi videamus, quam falsum sit, quod prior Adimantus et modo Faustus dixit dominum Iesum a discipulis suis carnes vescendas removisse easque vulgo saecularibus concessisse. p. 479,22 Nempe cum respondisset calumniantibus, quod non lotis manibus manducarent, ita sequitur evangelium: Et convocatis turbis ait illis: Audite et intellegite. Non quod intrat in os, communicat hominem, sed quod procedit de ore, communicat hominem. Tunc accedentes discipuli dixerunt ad eum: Scis, quod pharisaei audito hoc verbo scandalizati sunt? Hic certe a discipulis compellatus debuit eos, sicut isti volunt, proprie docere ab omnibus carnibus abstinendum, ut illud, quod supra dixit: Non quod intrat in os, communicat hominem, sed quod procedit de ore, turbis dixisse videretur. Sequatur ergo evangelista et dicat, quid iam non turbis, sed discipulis responderit dominus. At ille respondens ait: omnis plantatio, quam non plantavit pater meus caelestis, eradicabitur, sinite illos, caeci sunt duces caecorum. Caecus autem si caecum ducat, ambo cadent in foveam. p. 480,10 Hoc utique ideo, quia traditiones suas volentes statuere mandata dei non intellegebant. Sed nondum quaesierant discipuli a magistro, quomodo ipsi, quod turbis dixerat, accipere deberent. Ecce et hoc fit; nam contexit evangelista et dicit: Respondens autem Petrus ait illi: Narra nobis parabolam istam. Hinc intellegimus Petrum putasse non proprie, nec aperte dominum locutum fuisse, cum diceret: Non quod intrat in os, communicat hominem, sed quod procedit de ore, sed, ut solet, obscuritate parabolae aliquid significare voluisse. Videamus ergo, utrum iam secretius discipulis interrogantibus hoc dicat, quod Manichaei volunt, immundas esse omnes carnes nec eos aliquid earum debere contingere. p. 480,22 Quid, quod exprobrat, quod apertam suam locutionem nondum intellexerint et proprie dictum parabolam putent? Sic enim sequitur: At ille dixit:Adhuc et vos insipientes estis et non intellegitis, quia omne, quod in os intrat, in ventrem vadit et in latrinam emittitur; quae autem procedunt ex ore, de corde exeunt, illa communicant hominem? Nam de corde exeunt cogitationes malae, homicidia, adulteria, fornicationes, furta, falsa testimonia, blasphemiae; haec sunt, quae communicant hominem; non lotis autem manibus manducare non communicat hominem.

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