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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE PREMIER. QUEL SENS LE CHRIST A-T-IL ATTACHÉ A CES PAROLES : « JE NE SUIS PAS VENU ABOLIR, ETC. »
Fauste. « Je ne suis pas venu abolir la loi et les Prophètes, mais les accomplir ». Cela a été dit : soit, j'y consens. Il n'en reste pas moins à chercher pourquoi Jésus a fait cela : si c'était pour apaiser la fureur des Juifs qui s'indignaient de le voir fouler aux pieds ce qu'ils avaient de plus sacré; qui le considéraient comme un homme impie, aux doctrines malsaines, qu'on devait non-seulement ne pas suivre, mais pas même écouter; ou si c'était pour nous faire la leçon, à nous païens convertis à la foi, et nous apprendre à supporter avec patience et docilité le joug imposé par la loi et les Prophètes des Juifs. Pour ceci, je suis convaincu que vous ne l'admettez pas; vous ne croyez pas que Jésus ait prononcé ces paroles pour nous livrer à la loi et aux Prophètes des Juifs. Or, si ce n'est pas cette dernière raison qui l'a déterminé à tenir ce langage, c'est donc la première que j'ai dite plus haut. Car personne n'ignore que les Juifs ont constamment et violemment attaqué le Christ, soit dans ses paroles, soit dans ses actions. Comme les unes et les autres leur faisaient supposer qu'il abolissait leur loi et leurs Prophètes, ils devaient nécessairement s'en irriter; aussi était-il à propos, pour apaiser leur colère, qu'il leur dît de ne pas penser qu'il fût venu pour abolir la loi, mais bien pour l'accomplir. Et en cela il ne m'entait pas, il ne les trompait pas : car il parle de loi, sans distinction et d'une manière absolue.
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
1.
Faustus dixit: Non veni solvere legem et prophetas, sed adimplere (Mt.5,17). Ecce iam consentio dictum! p. 496,22 Quaerendum tamen est, cur hoc dixerit Iesus, utrumne compalpandi Iudaeorum furoris causa, quia idem sacrosancta sua ab eodem conculcari videntes indignarentur eumque ac si impium ac male sanum ne audiendum quidem existimarent, nedum sequendum, an ut nos, qui ei credebamus ex gentibus, institueret atque informaret patienter ac morigere mandatorum subire iugum, quod cervicibus nostris Iudaeorum lex imponeret ac prophetae. Sed hoc quidem nec te ipsum putare credo, quod enim Iesus hoc verbum protulerit, ut nos Hebraeorum legi addiceret aut prophetis. Ac per hoc, si haec non fuit causa dicendi, illa alia debet esse, quam dixi. p. 497,9 Iudaeos enim verbis semper atque operibus Christi vehementer insidiatos esse nemo qui nesciat. Ex quibus cum idem colligerent legem ac prophetas suos ab eodem solvi, indignarentur necesse est, ac per hoc reprimendi furoris eorum gratia non ab re fuerit dixisse, uti ne putarent, quia venisset legem solvere, sed adimplere. Nec hoc ipsum mentitus est nec fefellit; indifferenter enim et absolute nominavit legem.