Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XX. CE N'EST POINT LA LOI DES ANCIENS JUSTES, QUE LE CHRIST EST VENU ACCOMPLIR.
Et d'abord, je demande aux Manichéens si ces anciens justes, Enoch et Seth (ce sont ceux que Fauste se plait surtout à citer) et tous ceux qui ont pu exister, non-seulement avant Moïse, mais même avant Abraham, se sont fâchés sans raison contre leur frère ou lui ont dit : « Fou? » Sils ne font pas dit, pourquoi n'ont-ils pas donné des enseignements, en conséquence? Et s’ils en ont donné, je demande comment le Christ a complété leur justice et leur doctrine, en ajoutant : « Et moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère, ou lui dit: Rata, ou lui dit: Fou, sera soumis au jugement, ou au conseil, ou à la géhenne du feu[^1] », puisque ces justes se réglaient d'après ces principes, et enseignaient qu'il fallait-les suivre? Ces justes ignoraient-ils qu'il faut réprimer sa colère; ne point provoquer un frère par des paroles injurieuses et insolentes; ou, s'ils le savaient, ne pouvaient-ils s'abstenir de ces fautes? Ils étaient donc soumis à la géhenne mais alors, comment étaient-ils justes? Tu n'oses certainement pas dire que, dans leur justice, ils étaient ignorants de leurs devoirs, ou incapables de se modérer, au point d'être soumis à la géhenne. Pourquoi donc le Christ ajouterait-il à la loi selon laquelle ces justes vivaient, et l'accomplirait- il, puisque, sans ces principes; ils ne pouvaient pas même être justes? Diras-tu que la -violence 'de la colère et l'insolence du langage ne sont devenues des péchés que depuis l'avènement du Christ, et qu'auparavant il n'y avait pas de mal à se livrer à ces désordres du cœur ou de la bouche; Comme nous voyons qu'en certaines institutions accommodées aux temps, une chose est d'abord permise et ensuite défendue, ou une autre défendue et ensuite permise? Tu ne porteras pas la folie jusque-là. Mais quand tu le dirais, on te répondrait que, d'après cette manière de voir, le Christ ne serait plus venu combler les lacunes de la loi ancienne, mais créer une nouvelle loi; puisqu'il eût été permis au temps des anciens justes, de dire « Fou » à son frère, tandis que le Christ veut que ce soit une injustice telle que quiconque prononce ce mot soit soumis à la géhenne. Par conséquent, tu n'as pas encore trouvé la loi à laquelle ces préceptes aient fait défaut et que le Christ sait venu accomplir en les y ajoutant.
- Matt. V, 22.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
20.
Proinde primum ab his quaero, utrum illi antiqui iusti, Enoch et Seth – hos enim potissimum Faustus commemorat – et si qui alii, non solum ante Moysen, sed et si qui ante Abraham fuerunt, irati sint fratri sine causa aut dixerunt fratri Fatue. Si enim non dixerunt, cur non et talia docuerunt? Quodsi et talia docuerunt, quaero, quemadmodum vel eorum iustitiam doctrinamque Christus adimpleverit addendo: Ego autem dico vobis: Si quis irascitur fratri suo aut si quis dicit ‛racha’ aut si quis dicit ‛fatue’, reus erit vel iudicii vel consilii vel gehennae ignis, quandoquidem et illi eodem modo vivebant, eodem modo vivendum monebant. p. 519,3 An ignorabant illi iusti frenandam esse iracundiam nec petulanti convicio fratrem lacessendum, aut noverant quidem, sed ab his se abstinere non poterant? Ergo rei erant gehennae, quomodo igitur iusti? Profecto enim nec imperitam rerum ad suum officium pertinentium nec intemperantem audes dicere eorum fuisse iustitiam in tantum, ut eos faceret reos gehennae. Cur ergo illam legem, secundum quam vivebant antiqui iusti, haec addendo Christus impleret, cum eorum quoque iustitia sine istis esse non posset? An dicturus es, quod praeceps iracundia et lingua improba, ex quo venit Christus, coepit ad iniquitatem pertinere, antea vero non erat iniquum vel corde vel ore ista committere, sicut in quibusdam rebus pro temporum proprietatibus institutis invenimus nunc aliquid non licere, quod ante licuerit vel quod ante non licuerit, nunc licere. p. 519,17 Non usque adeo desipis, ut hoc dicas; sed etiam si dicas, respondebitur tibi, quod secundum istum intellectum Christus non adimplere venerit, quod legi antiquae defuit, sed legem instituere, quae non fuit, si dicere fratri fatue, cum apud antiquos iustos non fuisset iniustum, nunc ita iniustum esse Christus voluit, ut quisquis hoc dixerit, reus sit gehennae. Proinde nondum invenisti, cuinam legi haec aliquando defuerunt, quibus nunc additis eam Christus impleret.