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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE III. IL FAUT PARTOUT FAIRE CE QU'IL ORDONNE.
Voyons donc, adressons-nous au Christ lui-même, et apprenons de sa propre bouche quel est pour nous le principal moyen de salut. Qui entrera dans ton royaume, ô Christ? «Celui », répond-il, « qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux[^1] ». Il ne dit pas Celui qui aura confessé que je suis né. « Allez», dit-il ailleurs à ses disciples, « enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et apprenez-leur à observer tout ce que j'ai ordonné[^2] ». Il ne dit pas : Leur apprenant que je suis né, mais à observer les commandements. « Vous serez mes amis », ajoute-t-il dans un autre endroit, « si vous faites ce que je vous commande ». Il ne dit pas : Si vous croyez que je suis né. Et encore : « Si vous accomplissez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour[^3] ». Je pourrais citer bien d'autres passages. Et dans ces enseignements qu'il développait sur la montagne : « Bienheureux les pauvres d'esprit, bienheureux ceux qui sont doux, bienheureux ceux qui sont pacifiques, bienheureux ceux qui ont le coeur pur, bienheureux ceux qui pleurent, bienheureux ceux qui ont faim, bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice[^4] » ; nulle part il n'a dit: Bienheureux ceux qui ont confessé que je suis né. Et quand au dernier jugement il fera la séparation des agneaux d'avec les boucs, il dira à ceux qui seront à sa droite « J'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire, etc. » C'est pourquoi « entrez en posa session de mon royaume[^5] ». Il ne dit pas Parce que vous avez cru que j'étais né, recevez le royaume. Au riche qui demandait le moyen d'arriver à la vie éternelle : «Allez », dit-il, «vendez tout ce que vous avez et suivez-moi[^6] ». Il ne dit pas : Pour vivre éternellement, croyez que je suis né. Ainsi entre ces deux parties que vous assignez à la foi, c'est à celle que j'ai adoptée que partout sont promis le royaume, la vie et la béatitude ; à la vôtre, nulle part. Ou montrez si en quelque endroit il est écrit que celui-là est bienheureux, qu'il possédera le royaume et jouira de la vie éternelle, qui aura confessé que le Christ est né d'une femme. Que ce soit une partie de la foi, toujours est-il que la béatitude ne lui est point assignée. Et que sera-ce, quand nous aurons démontré qu'elle n'est pas véritablement une partie de la foi? Vous vous trouverez les mains vides; et nous nous chargeons d'en donner la preuve. Mais c'est assez pour le triomphe de notre tâche, que les béatitudes soient la récompense de cette partie de la foi qui est la nôtre. Encore a-t-elle droit à cette autre béatitude promise à la confession par la parole, puisque nous confessons que Jésus est le Christ, Fils du Dieu vivant, selon le témoignage que Jésus en a rendu lui-même en s'adressant à Pierre: « Vous êtes bienheureux, Simon fils de Jona, car ce n'est point la chair et le sang qui vous ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans le ciel[^7] ». Nous avons donc pour nous, non plus seulement une seule, comme vous le prétendiez, mais les deux parties de la foi bien déterminées, et pour chacune nous sommes appelés bienheureux parle Christ, parce que nous pratiquons la première par les oeuvres, et que nous confessons la seconde sans blasphème.
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Matt. VII, 21.
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Id. XXVIII, 19, 20.
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Jean, XV, 14.
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Matt. I, 3-10.
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Id. XXV, 34, 35.
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Id. XIX, 21.
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Matt. XVI, 17.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
3.
Age ergo, ipsum eundem interrogemus Christum et, unde potissimum nobis salutis oriatur occasio, ex eius ore discamus. Quis hominum intrabit in regnum tuum, Christe ? Qui fecerit inquit voluntatem patris mei, qui in caelis est. Non dixit: Qui me professus fuerit natum. Et alibi ad discipulos : Ite, docete omnes gentes baptizantes eos in nomine patris et filii et spiritus sancti et docentes eos servare omnia, quae mandavi vobis. Non dixit: Docentes eos, quia sim natus, sed ut mandata conservent. Item alibi: Amici mei eritis, si feceritis, quae praecipio vobis. Non dixit: Si natum me credideritis. Rursum: Si feceritis mandata mea, manebitis in mea caritate. Et alia multa. Necnon et in monte cum doceret: Beati pauperes, dicens, beati mites, beati pacifici, beati puro corde, beati qui lugent, beati qui esuriunt, beati qui persecutionem patiuntur propter iustitiam, nusquam dixit: beati, qui me confessi fuerint natum. p. 273,24 Et in discretione agnorum ab haedis in iudicio dicturum se dicit iis, qui ad dexteram sunt: Esurivi, et cibastis me; sitivi, et potastis me et cetera; propterea recipite regnum; non dixit: quia natum me credidistis, regnum percipite. Necnon et diviti quaerenti vitam aeternam, vade inquit vende omnia, quae habes et sequere me! Non dixit: crede me natum, ut in aeternum vivas! Ecce igitur portioni meae, quam mihi de gemina, ut vultis, fide delegi, ubique regnum, vita, beatitudo promittitur, vestrae vero nusquam. Aut docete sicubi scriptum est beatum esse regnumve percepturum aut aeternam habiturum vitam, qui eum fassus fuerit natum ex femina. Interim tamen, si et haec pars est fidei, beatitudinem non habet. p. 274,8 Cum vero eam nec partem fidei probaverimus, quid fiet? Nempe eritis vos inanes, quod et ipsum utique monstrabitur. Sed interim hoc satis nobis est ad propositum, quia portio haec nostra beatitudinibus coronata sit. Cui tamen accedit et illa alia beatitudo ex confessione quoque sermonis, quia Iesum confitemur esse Christum, filium dei vivi, quod aeque ipse ore suo testatur Iesus dicens ad Petrum: Beatus es, Simon Bariona, quia non tibi hoc caro et sanguis revelavit, sed pater meus, qui in caelis est. Quapropter non iam, ut putabatis, unam, sed duas easdemque ratas fidei partes tenemus et in utraque pariter beati appellamur a Christo, quia alteram earum operibus exercentes alteram sine blasphemia praedicamus. p. 274,11