Übersetzung
ausblenden
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XI. DIEU N'A JAMAIS ÉTÉ DANS LES TÉNÈBRES.
Il ne faut pas s'imaginer que Dieu, avant de créer la lumière, habitait dans les ténèbres, parce que « l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux[^4] », après qu'on avait d'abord dit: « Les ténèbres couvraient la face de l'abîme». Par abîme, on entend une immense profondeur d'eau. C'est ce qui peut donner occasion à la sagesse charnelle de supposer que l'Esprit de Dieu, dont on dit : « Il reposait sur les eaux », habitait dans les ténèbres qui couvraient la face de l'abîme : cette sagesse ne comprenant pas comment la lumière luit dans les ténèbres sans que les ténèbres la comprennent[^1], à moins que les ténèbres ne deviennent lumière par la parole de Dieu et qu'on ne leur dise : « Autrefois vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur[^2] ». Or, si des intelligences raisonnables, aveuglées par une volonté impie, ne peuvent comprendre la lumière de la sagesse de Dieu qui est présente partout, éloignées qu'elles en sont par l'affection et non par l'espace : qu'y a-t-il d'étonnant à ce que l'Esprit de Dieu qui était porté sur les eaux, fût aussi porté sur les ténèbres des eaux, à une distance immense, mais de substance et non d'espace?
-
Gen. I, 2
-
Jean, I, 5.
-
Eph, V, 3.
Edition
ausblenden
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
11.
Nec ideo putandus est deus, antequam faceret lucem, in tenebris habitasse, quia spiritus dei superferebatur super aquas, cum praedictum fuisset: Tenebrae erant super abyssum. p. 599,6 Abyssus namque est aquarum inaestimabilis profunditas, unde potest occurrere carnali prudentiae, velut in his tenebris, quae erant super abyssum, habitaverit spiritus dei, de quo dictum est: Ferebatur super aquas, non intellegenti, quemadmodum lux luceat in tenebris et tenebrae eam non comprehendant, nisi per dei verbum fiat lux et dicatur eis: Fuistis enim aliquando tenebrae; nunc autem lux in domino. Quodsi rationales mentes per voluntatem impiam tenebrosae lucem sapientiae dei nusquam absentem comprehendere non possunt, quod ab ea longe sint affectu, non loco, quid mirum, si spiritus dei, qui superferebatur super aquas, superferebatur etiam super aquarum tenebras, incomparabili quidem longinquitate, sed substantiae, non locorum? p. 599,19