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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE LXXXVII. SENS PROPHÉTIQUE DU PÉCHÉ DE DAVID.

Je dirai maintenant le plus brièvement possible quel était le sens prophétique du péché de David[^1]. L'interprétation seule des mots indique déjà ce que ce fait figurait. David veut dire « Fort de la main », ou « Désirable ». Or, quoi de plus fort que ce lion de la tribu de Juda, qui a vaincu le monde[^2]? Et quoi de plus désirable que celui dont le Prophète a dit : « Le désiré de toutes les nations viendra[^3]? » D'après les interprètes, Bersabée veut dire « Puits de rassasiement ou septième puits ». Or, laquelle que ce soit de ces deux significations que nous adoptions, nous la trouverons assez convenable; car l'Eglise est cette épouse du Cantique des cantiques, que l'on appelle « Puits d'eau vive[^4] » : et le nombre sept s'adapte à ce puits à cause du Saint-Esprit, à raison de la Pentecôte qui est le jour où le Saint-Esprit descendit du ciel[^5]. En effet, il est constant que ce jour se forme de semaines, ainsi que l'atteste le livre de Tobie[^6]. Or, à quarante-neuf, résultat de sept multiplié par sept, on ajoute un pour signifier l'unité. C'est à cette raison que se rapporte la pensée de l'Apôtre : « Vous supportant mutuellement en charité, appliqués à conserver l'unité d'esprit, par le lien de la paix[^7] ». Ainsi, en vertu du don spirituel, c'est-à-dire septénaire, l'Eglise est devenue le puits de rassasiement; parce qu'il s'est formé en elle « une source d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle», et que celui qui en boira «n'aura jamais soif[^8] ». Quant à Urie, l'époux de Bersabée, que signifie son nom, si ce n'est le diable, à qui étaient unis par une alliance détestable, tous ceux que la grâce de Dieu affranchit, pour qu'une Eglise sans tache et sans ride soit unie à son véritable Sauveur[^9] ? En effet, Urie est interprété « ma lumière de Dieu » ; et Chettéen (Héthéen) veut dire « Coupé», c'est-à-dire ou qui n'est pas demeuré dans la vérité[^10], mais a été séparé, à cause de son orgueil, de la lumière supérieure qu'il tenait de Dieu; ou qui, tombé pour avoir perdu ses véritables forces, se transforme cependant en ange de lumière[^11] et ose encore dire : Ma lumière est de Dieu. David a donc commis un péché grave, monstrueux; Dieu le lui reproche vivement par la voix du prophète, et il le lave lui-même par le repentir néanmoins le Désiré de toutes les nations a aimé l'Eglise se lavant sur le toit, c’est-à-dire se purifiant des souillures du siècle, s'élevant par la contemplation spirituelle, au-dessus de la maison de boue et la foulant aux pieds; puis, après avoir fait une première connaissance en s'unissant à elle, il en a tout à fait éloigné le démon, qu'il a tué ensuite, et contracté avec elle une alliance perpétuelle. Haïssons donc le péché, mais ne lui ôtons pas son sens prophétique; aimons, autant qu'il mérite de l'être, le David qui nous a délivrés du démon par sa miséricorde ; aimons aussi l'autre David qui a guéri en lui, par l'humilité de la pénitence, la grave blessure que lui avait faite son iniquité.

  1. II Rois. XI.

  2. Apoc. V, 5.

  3. Agg. II, 8.

  4. Cant. IV, 15.

  5. Act. II, 1, 4.

  6. Tob. II, suiv. les Sept.

  7. Eph. IV, 2, 3.

  8. Jean, IV, 14, 13.

  9. Eph. V, 27.

  10. Jean, VIII, 44.

  11. II Cor. XI, 14.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

87.

Nunc peccatum David quid in prophetia significaverit, quanta possum brevitate perstringam. Nomina quippe ipsa interpretata satis ostendunt, quid etiam hoc factum praefiguraverit. p. 691,21 David interpretatur manu fortis sive desiderabilis: et quid fortius leone illo de tribu Iuda, qui vicit mundum? Et quid desiderabilius illo, de quo propheta dicit: Veniet desideratus omnibus gentibus? Bersabee interpretatur puteus satietatis sive puteus septimus: quamlibet autem harum nominis huius interpretationum in id, quod dicere intendimus, assumamus, satis congruit. Nam et in canticis canticorum sponsa illa ecclesia est, quae vocatur puteus aquae vivae. Et huic puteo septenarii numeri nomen in spiritus sancti significatione coniungitur propter rationem pentecostes, quo die de caelo missus spiritus sanctus venit. De septimanis enim constare eundem festum diem Tobiae quoque scriptura testatur. Ad XLVIIII autem, quod est septies septeni, unum additur, quo unitas commendatur. In hac ratione vivit apostolica illa sententia: Sufferentes invicem in dilectione, studentes servare unitatem spiritus in vinculo pacis. p. 692,11 Dono itaque spiritali, hoc est septenario, facta est ecclesia puteus satietatis, quia factus est in ea fons aquae salientis in vitam aeternam, quem qui habuerit, non sitiet in aeternum. Uria vero qui fuerat maritus eius, quid aliud quam diabolum nominis huius interpretatione significat, cuius erant pessimo coniugio deligati omnes, quos gratia dei liberat, ut ecclesia sine macula et ruga salvatori proprio copuletur, - Uria namque interpretatur lux mea dei, Chetteus autem abscisus - sive quod in veritate non stetit, sed a luce sua superna, quam de deo habebat, superbiae merito abscisus est, sive quod cadendo veris viribus perditis transfigurat se tamen in angelum lucis, audens adhuc dicere: Lux mea dei est. p. 692,23 Ergo iste quidem David graviter scelerateque peccavit, quod scelus eius etiam per prophetam deus arguit increpando et ipse abluit paenitendo; verumtamen ille desiderabilis omnibus gentibus adamavit ecclesiam super tectum se lavantem, id est mundantem se a sordibus saeculi et domum luteam spiritali contemplatione transcendentem atque calcantem, et inchoata cum illa primae conventionis notitia post ab ea penitus separatum diabolum occidit eamque sibi perpetuo conubio copulavit. Oderimus ergo peccatum, sed prophetiam non exstinguamus! amemus illum David, quantum amandus est, qui nos a diabolo per misericordiam liberavit; amemus et istum David, qui tam grave in se vulnus iniquitatis paenitentiae humilitate sanavit!

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Reply to Faustus the Manichaean Compare

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