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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE PREMIER. FAUSTE OBJECTE QUE LE DIEU D'ABRAHAM N'EST PAS INFINI. SELON LUI, LE BIEN ET LE MAL SE LIMITANT, DIEU A DES BORNES.

Fauste. Dieu est-il fini ou infini? Si l'on peut s'en rapporter à votre prière, ainsi conçue : Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob[^1], Dieu est fini, à moins qu'il n'y ait un Dieu pour qui tu pries, et un autre que vous priiez; sinon le cercle de la circoncision, qui sépare Abraham, Isaac et Jacob de la société des autres nations[^2], formera aussi la limite de la puissance de Dieu à leur égard. Or, celui dont le pouvoir est limité, a lui-même des bornes. D'autre part, dans cette prière, vous ne faites aucune mention des anciens qui ont précédé Abraham : Enoch, Noé, Sem[^3], et autres de ce genre, qui cependant, de votre aveu, ont été justes dans l'incirconcision. Mais comme ils ne portaient point le signe spécial de la circoncision, vous ne voulez pas que Dieu soit leur Dieu ; il ne l'est que d'Abraham et de sa postérité. Si donc il existe un Dieu unique et infini, pourquoi ce soin, cette précaution dans votre prière ? pourquoi, non contents d'avoir nommé Dieu, ajoutez-vous de qui il est le Dieu, c'est-à-dire d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, comme si votre oraison devait se perdre à travers une foule de dieux et faire naufrage, à moins qu'elle ne porte le pavillon d'Abraham? Assurément, cela se comprend de la part des Juifs qui sont circoncis car, par là, ils indiquent qu'ils s'adressent au Dieu de la circoncision, à l'exclusion des dieux des incirconcis ; mais que vous le fussiez, vous, voilà ce que je ne comprends guère, puisque vous ne portez point le signe de la circoncision comme Abraham, dont vous invoquez le Dieu. En effet, il paraît vraiment que les Juifs et le Dieu des Juifs s'étaient mutuellement donné des signes pour se reconnaître, pour ne pas se perdre de vue entre eux : il les avait, lui, marqués du cachet impur de la circoncision, afin que, par là, on sût qu'ils lui appartenaient, chez quelque nation, en quelque pays qu'ils se trouvassent; et eux, à leur tour, le surnommaient Dieu de leurs pères, afin que, en quelque lieu qu'il fût, même parmi une multitude d'autres dieux, dès qu'il entendrait dire : Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob, il reconnût que c'était lui qu'on invoquait. Il arrive, en effet, que quand beaucoup de personnes portent le même nom, aucune ne répond à l'appel, si on n'y ajoute un surnom. Ainsi encore, les bergers font des marques à leurs troupeaux, de peur qu'un étranger ne s'en empare comme de son bien propre. Et comme vous en faites autant, que vous parlez aussi du Dieu d'Abraham, du Dieu d'Isaac et du Dieu de Jacob, vous indiquez par là non-seulement que votre Dieu est fini, mais encore que vous lui êtes étrangers, que vous n'avez point son signe ni son sacrement, qui est la mutilation des parties viriles, à quoi Dieu reconnaît les siens. Par conséquent, si c'est là le Dieu que vous adorez, il est parfaitement clair qu'il a des bornes. Mais si vous prétendez que Dieu est infini, il vous faut d'abord renoncer à celui-là, changer votre prière et déplorer votre erreur passée. Si nous tenons ce langage, c'est pour vous battre avec vos propres armes ; car, sur cette question : Le Dieu souverain, le vrai Dieu est-il infini ou non ? L'opposition du bien et du mal nous apprendra vite la vérité. En effet, si le mal n'existe pas, Dieu est certainement infini; mais il a des bornes, si le mal existe. Or, il est certain que le mal existe, Dieu n'est pas infini ; car c'est chose reçue que le mal commence là où le bien finit.

  1. Ex. III, 15.

  2. Gen. XVII, 9, 14.

  3. Gen. V.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

1.

Faustus dixit: _Deus finem habet aut infinitus est?_Si oratio vestra non fallit, quae dicit: Deus Abraham et deus Isaac et deus Iacob, habet finem deus, nisi forte alter est hic, de quo perrogas, et alter, quem oratis; alioquin circumcisionis terminus, qui Abraham et Isaac et Iacob a gentium ceterarum societate dissignat, etiam dei ipsius circa eos terminat potestatem; cuius autem finita potestas est, et ipse non caret fine. p. 725,9 Denique ne antiquorum quidem hac oratione mentionem facitis, qui ante Abraham fuerunt, Enoch dico et Noe et Sem ac reliquos eorum similes, quos fuisse quidem iustos in praeputio non negatis, sed quia idem circumcisionis insigni carebant, ne ipsorum quidem vultis esse deum, sed solius Abrahae et seminis eius. Igitur si est unus et infinitus deus, quid sibi vult haec invocationis vestrae tam diligens et sollicita cautio, ut non contenti nominasse deum adiciatis et cuius, Abraham scilicet et Isaac et Iacob, p. 725,17 tamquam in turba aliqua deorum erratura aut naufragium passura vestra oratione, nisi ad signum naviget Abrahae? Et haec quidem certa de causa Iudaeos orare haud absurdum est utpote circumcisos; sic enim circumcisionis se invocare designant deum propter deos praeputii. Vos vero cur hoc ipsum faciatis, parum intellego, cum minime geratis signum, quod habuerit Abraham, cuius vos vocatis deum. Vere enim, quod intellegi datur, cognitionis mutuae causa, ne a se scilicet invicem aberrarent, notas sibimet huiusmodi alternis imposuisse videntur Iudaei ac Iudaeorum deus. p. 726,3 Atque ipse quidem eos circumcisionis obscaeno charactere signavit, quo, ubicumque terrarum fuerint, ubicumque gentium, per circumcisionem tamen ipsius esse noscantur; idem vero suum vicissim deum parentum suorum cognomine signaverunt, quo, ubicumque et ipse fuerit, in magna quamvis deorum frequentia, cum deus Abraham audierit et deus Isaac et deus Iacob, protinus se invocari cognoscat. Quod fere in multis fieri solet unum habentibus nomen, ut eorum nemo appellatus respondeat nisi audito cognomine. Sic namque et pastor atque armentarius pecoribus notas inurunt, ne eorum quisque pro suo usurpet alienum. Quibus quia et vos similiter facitis deum Abraham dicentes et deum Isaac et deum Iacob*, non solum finem ostenditis habere deum, sed quod sitis etiam vos ab eodem alieni signi eius sacramenti expertes, quod est virilium mutilatio, per quam idem suos agnoscit. p. 726,17 Quapropter hic si est deus, quem colitis, liquet ex hoc admodum, quod habeat finem. Si vero infinitum deum esse vultis, huic vos ante renuntiare necesse est et oratione mutata erroris praeteriti vestri paenitudinem gerere. Et hoc quidem dictum ita est, ut de vestro vos vicisse videamur; alioquin summum et verum deum utrum sit idem infinitus necne, si quaeritur, de hoc vero nos boni et mali contrarietas breviter poterit edocere. Quoniam quidem si non est malum, profecto infinitus est deus; habet autem finem, si malum est; constat autem esse malum. Non igitur infinitus est deus; illinc enim esse mala accipiunt, ubi bonorum est finis.

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