Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XXII. LA DOCTRINE DES APÔTRES ET CELLE DE MANÈS.
Maintenant il est temps de comparer l'autorité de Manès à celle des Apôtres, car il est certain que, des deux côtés, les écrits sont authentiques. Or, qui donc comparera Manès aux Apôtres, sinon celui qui se sépare du Christ qui a envoyé les Apôtres? Ou encore, qui a jamais trouvé, dans les paroles du Christ, la moindre trace de deux natures radicalement opposées, sinon celui qui ne comprend point les paroles du Christ? Ainsi donc les Apôtres, en qualité de disciples de la vérité, prêchent la naissance réelle, la passion réelle du Christ; et Manès qui se vante d'enseigner toute vérité, nous prêche un Christ dont il déclare la passion fictive. Les Apôtres enseignent que le Christ a été circoncis dans la chair qu'il tenait de la race d'Abraham; Manès prêche un Dieu mutilé dans sa nature par le peuple des ténèbres. Ceux-là parlent d'une offrande faite pour racheter la chair du Christ enfant, selon la pieuse coutume de ce temps-là; celui-ci parle d'un membre, non de la chair, mais de la substance même de Dieu, qui doit être immolé à tous les démons et livré à la nature du peuple ennemi. Ceux-là racontent que le Christ a été baptisé dans le Jourdain, pour donner l'exemple; celui-ci nous conte que Dieu est plongé lui-même et par lui-même dans la souillure des ténèbres, qu'il ne saurait en sortir entièrement, et que la partie qui n'aura pu être purifiée, sera punie d'une damnation éternelle. Suivant les uns, la chair du Christ a été tentée par le chef des démons; selon l'autre, une partie de Dieu est en la possession des démons ; mais, là, la chair du Christ a été tentée pour nous apprendre à résister au tentateur; ici, une partie de la substance divine est si bien au pouvoir des démons, qu'elle ne peut être rendue ni à son Père, ni à son vainqueur. Enfin Manès, d'après la doctrine des démons, annonce un autre Evangile, comme pour s'élever au-dessus des autres; et les Apôtres, d'après la doctrine du Christ, recommandent de dire anathème à quiconque prêche un autre Evangile[^1].
- Gal. I, 8, 9.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
22.
Iam ergo auctoritas Manichaei conferenda est auctoritati apostolorum; nam litteras istorum istas esse tam certum est quam illas illius. Quis autem Manichaeum apostolis comparat, nisi quisquis se a Christo, qui misit apostolos, separat? Aut duas naturas sibimet et ex propriis principiis adversas quis umquam sapuit in verbis Christi, nisi qui non sapit verba Christi? p. 783,11 Apostoli ergo tamquam discipuli veritatis nativitatem Christi praedicant passionemque veracem, Manichaeus autem iactat se inducere in omnem veritatem et vult inducere in talem Christum, in quo ipsius passionis praedicat falsitatem; Isti Christum in carne, quam de Abrahae suscepit semine, circumcisum, ille deum in ipsa sua natua a tenebrarum gente concisum; isti pro carne Christi +infante+ (imitanter, imitanda ?) sacrificium, quod tunc pie fiebat, oblatum, ille non carnis, sed ipsius divinae substantiae membrum omnibus daemonibus immolandum naturae adversae gentis illatum; isti Christum in exempli praebendi causam baptizatum in Iordane, ille deum ipsum per se ipsum in tenebrarum contaminatione submersum nec totum emersurum, sed quod eius mundari non potuerit aeterna damnatione puniendum; p. 783,24 isti carnem Christi a daemonum duce temptatam, ille partem dei a daemonum gente possesssam; et isti quidem illam temptatam, ut doceret resistere temptatori, ille illam possessam, ut patri non possit restitui nec victori; denique Manichaeus ex doctrina daemoniorum aliud adnuntiat, ut quasi eminentior sit, apostoli vero ex doctrina Christi commendant, ut quisquis aliud adnuntiaverit, anathema sit.