Übersetzung
ausblenden
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE PREMIER. SI LES PATRIARCHES HÉBREUX SONT AU CIEL, CE N'EST PAS PAR LEURS MÉRITES. LES PATRIARCHES DES GENTILS Y ONT AUTANT DE DROIT QU'EUX.
Fauste. Il est écrit dans l'Evangile : « Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident, et auront place dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob[^4] ». Pourquoi donc ne recevez-vous pas les Prophètes? — Loin de nous la pensée de porter envie à tout mortel que Dieu regardera dans sa miséricorde et sauvera de l'abîme de perdition. Mais au moins, nous en faisons honneur à la clémence de ce Dieu miséricordieux, et non au mérite d'un homme dont la vie, tu ne saurais le nier, fut peu honorable. Ainsi donc, que les pères des Juifs, Abraham, Isaac et Jacob (si toutefois le témoignage du Christ, que vous citez en leur faveur, est authentique, bien qu'ils aient été très-vicieux, comme en convient à peu près leur arrière-petit-fils, Moïse, ou l'écrivain auteur de l'histoire appelée la Genèse, qui nous a raconté leurs vies si odieuses et si dégoûtantes) ; que ces patriarches, dis-je, soient déjà dans le royaume des cieux, qu'ils habitent dans un séjour auquel ils n'ont jamais cru, qu'ils n'ont point espéré, comme leur histoire le laisse assez voir, soit; pourvu cependant qu'il soit établi et que vous conveniez vous-mêmes qu'il y a une immense distance entre la sombre et douloureuse prison de l'enfer, où ils subissaient la peine de leur mauvaise conduite, et le ciel où ils ont pu parvenir, affranchis par le Christ Notre-Seigneur, en vertu de sa mystérieuse passion, si tant est cependant qu'ils y soient parvenus, comme on l'écrit. Assurément, parce que Notre-Seigneur a délivré un des larrons du haut de sa croix et lui a promis qu'il serait, ce jour même, avec lui dans le paradis de son Père[^5], ce n'est pas une raison pour être jaloux et porter l'inhumanité jusqu'à trouver mauvais an acte de si grande bonté. Cependant, parce que Jésus a pardonné au larron, nous ne dirons pas pour cela que la conduite et les mœurs des larrons sont dignes d'approbation, pas plus que celles des publicains ou des femmes de mauvaise vie, à qui il a fait grâce de leurs égarements, et dont il a dit qu'ils précéderont les orgueilleux dans le royaume des cieux[^1]. Il a également absous, malgré les accusations des Juifs, une femme surprise en flagrant délit d'injustice et d'adultère, en lui recommandant de ne plus pécher à l'avenir[^2]. Si donc il a fait quelque chose de ce genre à l'égard d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, qu'il en soit béni ! de telles oeuvres sont dignes de Celui qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et pleuvoir sur les justes et les injustes[^3]. Mais une chose me déplaît dans votre manière d'envisager la question : pourquoi vous ne parlez que des patriarches des Juifs, et ne dites pas que les patriarches dès Gentils aient aussi éprouvé les effets de la grâce de notre Libérateur; surtout quand l'Eglise chrétienne est formée de leurs enfants beaucoup plus- que de la race d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Tu dis, il est vrai, qu'ils adoraient les idoles, tandis que ceux-là honoraient le Dieu tout-puissant, et que c'est pour cela que Jésus a pris soin d'eux. Ainsi donc le culte du Tout-Puissant mène en enfer, et celui qui adore le Père a besoin du secours du Fils? Mais c'est à toi à voir. Qu'il soit seulement convenu entre nous que si les patriarches hébreux sont au ciel, ce n'est pas pour l'avoir mérité, mais parce que la clémence divine a triomphé de la force de leurs péchés.
-
Matt. VIII, 11.
-
Luc, XXIII, 43.
-
Matt. XXI, 31.
-
Jean, VIII, 3-11.
-
Matt. V, 45.
Übersetzung
ausblenden
Gegen Faustus
1.
Faustus sagte: Es steht im Evangelium (Mt. 8,11): Viele werden von Osten und Westen kommen und mit Abraham, Isaak und Jakob im Himmelreich zu Tisch sitzen. Warum also anerkennt ihr die Patriarchen nicht? Zwar sei es uns fern, je auf einen Sterblichen neidisch zu sein, dem Gott sich etwa in seinem Erbarmen zugewandt und ihn aus dem Verderben zum Heil geführt hat; allerdings ist es für uns klar, dass dies nur an der Milde dessen liegt, der Erbarmen geschenkt hat (cf. Röm. 9,15; ex. 33,19), nicht am Verdienst eines Menschen, dessen Lebensführung alles andere als untadelig genannt werden kann. Sollen daher auch die Väter der Juden, nämlich Abraham, Isaak und Jakob, im Himmelreich sein –falls das fragliche Zeugnis Christi, das ihr zitiert (Mt. 8,11), überhaupt als gesichert gelten kann–, obwohl sie doch recht skandalöse Gestalten waren, wie es in etwa Moses, ihr später Nachfahre darstellt, –oder wer immer der Schöpfer dieses unter dem Namen Genesis bekannten Geschichtswerkes ist–, der ihre Lebensführung so beschrieben hat, dass sie bei uns nur äussersten Ekel und Widerwillen auslösen kann: sollen also auch sie trotz allem schon im Himmelreich sein, sollen sie doch an jenem Ort sein, an den sie nie geglaubt, den sie nie erhofft hatten, wie aus den Texten, die von ihnen handeln, ziemlich deutlich hervorgeht! Wenn nur wenigstens klar anerkannt ist, auch von euch, dass sie erst nach einer langen Zwischenzeit, nachdem sie von Christus, unserem Herrn, aus jenem schauerlichen und qualvollen Gefängnis der Unterwelt, wohin ihre schuldhafte Lebensführung sie verbannt hatte, befreit wurden, nämlich durch sein sinnbildlich ertragenes Leiden, an den Ort gelangen konnten –falls sie überhaupt dorthin gelangten–, der hier (Mt. 8,11) beschrieben ist! Auch darüber, dass unser Herr auch noch einen Räuber vom Kreuz befreite und sagte, dass dieser noch am selben Tag mit ihm zusammen im Paradies seines Vaters sein werde (cf. Lk. 23,43), dürfte niemand neidisch geworden sein, und keiner kann so unmenschlich sein, dass ein von soviel Wohlwollen zeugender Liebesdienst sein Missfallen erregen würde. Und trotzdem >werden wir nicht sagen, dass nun sogar Lebensweise und Sitten von Räubern unsere Anerkennung finden müssten, weil Jesus ja einem Räuber gegenüber Gnade walten liess, oder weil er Zöllnern und Dirnen ihre Sünden verzieh und sagte, dass sie sogar eher ins Himmelreich gelangen werden als jene, die sich stolz gebärdeten (cf. Mt. 21,31). Schliesslich hat er ja auch noch einer Frau, die bei einer Gesetzeswidrigkeit und beim Ehebruch ertappt worden war, und von den Juden dafür angeklagt wurde, vergeben und sie seinerseits angewiesen, nicht mehr zu sündigen (cf. Joh. 8,5 ff.). Wenn Gott also auch bei Abraham, Isaak und Jakob ähnlich handelte, sei ihm dafür gedankt; ihm, der seine Sonne aufgehen lässt über Bösen und Guten, und der regnen lässt über Gerechte und Ungerechte (Mt. 5,45), steht es nämlich gut an, den Seelen gegenüber sich so zu verhalten. Ein Punkt allerdings macht mir bei eurer Jenseitsvorstellung Mühe, warum ihr dabei nur an die Väter der Juden denkt und nicht auch an die andern Patriarchen, jene der Heiden, dass auch sie einmal diese Gnade unseres Befreiers erfahren könnten, zumal ja die christliche Kirche zum grösseren Teil aus deren Nachkommen besteht, nicht aus dem Geschlecht Abrahams, Isaaks und Jakobs. Darauf sagst du natürlich, jene hätten Götzenbilder verehrt, diese aber den allmächtigen Gott, und deshalb habe sich Jesus einzig um diese gekümmert. So hatte also die Verehrung des allmächtigen Gottes den Sturz in den Tartarus zur Folge, und es braucht nun die Hilfe des Sohnes, wer den Vater verehrte! Doch soll das deine Sorge sein! Wir können mit euch soweit einig gehen, ich sagte es schon (784,12), dass sie in den Himmel aufgenommen wurden, aber nicht weil sie es verdient hätten, sondern weil die Grossmut Gottes stärker war als die Macht der Sünden.